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Analyse des stratégies de gestion des risques financiers dans les clubs de football : une approche combinant étude de cas et données financières
Résumé :
La présente étude a analysé les données financières de quatre clubs de football — le Real Madrid FC ; Liverpool FC ; le FC Barcelone et Tottenham Hotspur FC — pour la saison 2021-2022, ainsi que les réponses d’un questionnaire sur la gestion des risques financiers dans ces clubs, une étude de cas a aussi été faite par rapport au FC Barcelone, au PSG et à la Major Soccer League. Les données financières comprenaient des variables telles que le chiffre d’affaires ; le bénéfice net ; la dette nette ; le flux de trésorerie ; les ratios de liquidité et d’endettement, le classement en ligue ; les points accumulés et les buts marqués. L’analyse descriptive a révélé une grande variabilité dans les revenus ; les bénéfices ; les niveaux d’endettement et d’autres indicateurs financiers entre les clubs. L’analyse de corrélation a mis en évidence des relations intéressantes entre ces variables, telles que l’association entre les revenus plus élevés et un meilleur classement en ligue, ainsi que l’impact de la performance sportive sur les finances du club. L’ANOVA a confirmé des différences significatives entre les clubs dans plusieurs indicateurs financiers et de performance. Les réponses au questionnaire ont fait état des risques financiers auxquels pourraient être confrontés les clubs, ainsi que les stratégies de gestion adoptées pour y faire face, telles que la diversification des revenus et le contrôle des coûts. Enfin, des suggestions ont été formulées pour améliorer la gestion des risques financiers, notamment en renforçant la transparence et la communication, en investissant dans les capacités de prévision et en explorant des partenariats stratégiques.
Abstract :
The present study analyzed the financial data of four football clubs – Real Madrid FC ; Liverpool FC ; FC Barcelona and Tottenham Hotspur FC – for the 2021-2022 season, as well as the responses to a questionnaire on financial risk management in these clubs, a case study was also made in relation to FC Barcelona, PSG and to the Major Soccer League. Financial data included variables such as turnover; net profit ; net debt; cash flow ; liquidity and debt ratios, league ranking; points accumulated, and goals scored. Descriptive analysis revealed high variability in income; profits ; debt levels and other financial indicators between clubs. Correlation analysis highlighted interesting relationships between these variables, such as the association between higher income and better league ranking, as well as the impact of sporting performance on club finances. ANOVA confirmed significant differences between clubs in several financial and performance indicators. Responses to the questionnaire outlined the financial risks that clubs might face, as well as the management strategies adopted to address them, such as revenue diversification and cost control. Finally, suggestions were made to improve financial risk management, including strengthening transparency and communication, investing in forecasting capabilities and exploring strategic partnerships.
Objectif et questions de recherche :
Dans le monde du sport professionnel, le football occupe une place prépondérante que cela soit en termes de popularité globale, de revenus générés et d’investissements (Beaud & Rasera, 2020). Toutefois, cette grandeur économique est aussi marquée par des vulnérabilités financières qui sont bien présentes. En effet, le risque d’insolvabilité dans le football professionnel est bel et bien présent (Szymanski & Weimar, 2019). Malgré la robustesse apparente des ligues européennes, des instances telles que l’UEFA ont ressenti le besoin de réguler les finances des clubs à travers des initiatives comme le fair-play financier (Preuss et al., 2014). Cependant, même avec des cadres réglementaires, les risques financiers demeurent une source de préoccupation majeure.
Il faut noter que le football professionnel présente des défis financiers uniques en raison de sa structure économique. Les clubs sont souvent confrontés à des coûts opérationnels élevés, des fluctuations significatives des revenus en fonction des performances sportives (Andreff, 2017), et des contraintes budgétaires liées à des transactions de joueurs souvent coûteuses (Bouvet & Sfez, 2023). Le fair-play financier, introduit pour encourager une gestion financière saine, crée paradoxalement des défis supplémentaires en exposant les clubs à des sanctions pour non-conformité (Dimitropoulos et al., 2016).
Ainsi, bien que les cadres réglementaires visent à instaurer une discipline financière, ils introduisent des complexités supplémentaires. Les clubs doivent non seulement se conformer aux réglementations, mais également gérer une multitude de risques qui, s’ils sont négligés, peuvent entraîner des conséquences financières graves.
Face à cette complexité du paysage financier des clubs de football et à l’émergence de nouveaux risques résultant des réglementations et des dynamiques du marché, la présente recherche vise à établir un cadre de compréhension des stratégies de gestion des risques financiers dans ce domaine. L’objectif est de mettre en exergue les mécanismes, les efficacités, et les lacunes des pratiques actuelles, et ce, dans le but d’offrir des pistes d’amélioration et des recommandations stratégiques pour les parties prenantes présentes dans le secteur du football professionnel.
Pour ce faire, la présente étude se concentrera sur la question de recherche suivante :
« Comment les clubs de football professionnels gèrent-ils les risques financiers et dans quelle mesure ces stratégies sont-elles efficaces pour garantir leur stabilité financière et leur compétitivité sportive ? »
Elle explorera ainsi plusieurs facettes de la gestion des risques financiers dans le football professionnel. De plus, elle examinera en détail les types spécifiques de risques financiers auxquels les clubs sont confrontés, en particulier en tenant compte des réglementations comme le fair-play financier. De plus, la recherche se concentrera sur les méthodes et outils actuellement utilisés par les clubs pour évaluer et minimiser ces risques. Un autre axe de cette recherche portera sur l’impact de la conformité ou du non-respect des réglementations financières sur la stabilité et la compétitivité des clubs. Enfin, l’étude cherchera à déceler d’éventuelles différences notables dans les stratégies de gestion des risques financiers entre les clubs issus de différentes ligues ou ayant des niveaux de performance variés.
Ainsi, la présente étude ne fournira pas seulement un aperçu de la gestion des risques financiers dans le football professionnel, mais contribuera également à étoffer la littérature sur les défis spécifiques et les meilleures pratiques du secteur.
Afin d’atteindre ces objectifs et de répondre à la question de recherche, une approche méthodologique mixte sera adoptée. Elle combinera une étude de cas qualitative d’un club de Ligue 1 — basée sur des entretiens semi-structurés avec les gestionnaires du club, l’analyse de documents financiers et l’observation directe — avec une analyse quantitative des données financières et sportives des clubs de la Ligue 1 et de la Premier League. Cette démarche pluridisciplinaire permettra d’accéder à une vue d’ensemble des pratiques de gestion des risques financiers, tout en offrant des perspectives détaillées et contextualisées. Mais avant cette étude spécifique, une revue de littérature (contexte théorique et analyse documentaire) sera évoquée mettant en avant les risques financiers dans les clubs de football, les stratégies de gestion ainsi que quelques cas de figure.
La portée de cette étude se manifestera sous deux formes : primo, elle s’attachera à une étude de cas d’un club de Ligue 1, qui fournira une compréhension approfondie des défis et des stratégies au niveau du club. Secundo, elle englobera une analyse plus large des clubs de Ligue 1 et de Premier League, permettant ainsi une comparaison interligues qui pourra révéler des variations dans les stratégies de gestion des risques financiers.
Il faut préciser que la présente étude ne prétend pas offrir une vue exhaustive de tous les risques financiers dans l’ensemble des clubs de football, mais elle aspire à donner un aperçu représentatif et à identifier des tendances, des pratiques efficaces et des domaines nécessitant des améliorations.
Contexte théorique et analyse documentaire :
La gestion des risques financiers est cruciale pour les organisations, y compris les clubs de football professionnels, car elle permet de maintenir la stabilité financière et la réussite à long terme. Malgré la littérature existante, il reste une lacune dans la compréhension des risques spécifiques auxquels sont confrontés les clubs de football et des défis uniques de l’industrie.
Cette recherche vise à combler cette lacune en examinant les aspects sous-explorés de la gestion des risques financiers dans le football professionnel, contribuant ainsi à l’élaboration de stratégies de gestion des risques plus efficaces au sein du secteur.
Début du professionnalisme
L’introduction du professionnalisme dans le sport a eu un impact significatif sur la gestion financière dans ce secteur (Cordery & Davies, 2016). Ce changement a conduit à une professionnalisation accrue de la gestion des ressources financières des organisations sportives, nécessitant des stratégies, une planification et un budget plus élaborés.
Auparavant, la gestion financière dans les sports était relativement simple et se limitait souvent à la gestion des frais de base et des revenus modestes (Stewart, 2017). Avec l’avènement du professionnalisme, les organisations sportives sont devenues des entités commerciales plus complexes, avec des sources de revenus et des structures de dépenses diversifiées (Tkalych et al., 2020). Ceci inclut des revenus issus des droits de diffusion ; du sponsoring ; des ventes de billets ; du merchandising, etc. (Kończak, 2020). La nécessité de gérer efficacement ces divers flux de revenus a mis en évidence l’importance d’une gestion financière solide.
L’aspect marquant de cette évolution a été la nécessité d’adopter une approche stratégique en termes de planification et de budgétisation (Najafloo, 2019). Les organisations sportives ont dû apprendre à anticiper et à gérer les fluctuations des revenus et des dépenses, tout en tenant compte des tendances actuelles dans leur industrie spécifique. Cela implique de prendre en compte non seulement les coûts internes, tels que ceux liés aux installations, à l’équipement et aux salaires, mais aussi les facteurs externes, comme les changements dans les préférences des consommateurs et les évolutions du marché.
En outre, la gestion financière dans le sport a dû s’adapter à des réglementations et des exigences légales plus strictes. Cela inclut la conformité aux règles de financement des organisations sportives et la gestion légale des efforts de collecte de fonds. Par exemple, en France, le Code du Sport impose aux fédérations sportives et aux organisateurs d’événements de respecter des réglementations anti-dopage strictes, de lutter contre la manipulation des compétitions, et de réguler les paris sportifs. Des mesures disciplinaires sont en place pour les infractions, et des sanctions peuvent être imposées pour des violations telles que le dopage ou la corruption. En outre, les fédérations doivent adopter une charte éthique et de déontologie, et les clubs professionnels sont soumis à un contrôle financier rigoureux par des instances telles que la Direction nationale de Contrôle de Gestion (DNCG) dans le football (Fajgenbaum & Lachacinski, 2023).
L’impact de la professionnalisation sur la gestion financière dans le sport a donc été profond, nécessitant une sophistication accrue dans la planification financière, la budgétisation, la gestion des risques et l’analyse financière pour assurer la viabilité et le succès à long terme des organisations sportives.
Impact de la télévision et des médias
Les droits de diffusion représentent une source de revenus majeure pour de nombreux clubs et ligues de football (Feuillet et al., 2018). Les réseaux de télévision et les services de streaming versent des milliards de dollars chaque année pour diffuser en direct les matchs et les émissions de faits saillants. Par exemple, la Premier League a généré plus de 3 milliards de dollars en revenus de diffusion lors de la saison 2018/2019 (Hampel, 2023). Cette importance des droits de diffusion dans le modèle de revenu global des clubs est encore plus marquée pour les clubs plus petits, qui dépendent plus fortement de cette source de revenus par rapport aux grands clubs (Peeters, 2009), en raison de leurs possibilités limitées d’obtenir des accords de sponsoring lucratifs, de revenus élevés les jours de match ou de participation à des tournois internationaux.
La distribution des revenus de diffusion a été une question clé et une motivation derrière la formation de la Premier League au début des années 1990 (Geey et al., 2006). Depuis la première saison de la Premier League en 1992, les revenus des droits TV de la EPL ont augmenté à un rythme étonnant. Les revenus totaux des droits TV domestiques et internationaux pour le premier cycle (1992-1997) ont été multipliés par 10 d’ici le 5e cycle (2007-2010) (Football Benchmark, 2019). Le dernier cycle (2016-2019) s’est terminé avec un revenu total de 8,5 milliards de GBP (Football Benchmark, 2019). Par ailleurs, en 2023, la Premier League a distribué plus de 3 milliards de dollars en revenus de diffusion télévisuelle entre ses 20 équipes. Chaque club a reçu une part de base de plus de 100 millions de dollars, avec des revenus additionnels en fonction de la diffusion télévisée de leurs matchs (Moore, 2023). Manchester City a été en tête avec environ 210 millions de dollars, sans inclure les revenus de la Ligue des Champions (Moore, 2023). Les clubs relégués ont également reçu plus de 150 millions de dollars chacun (Moore, 2023). Globalement, les clubs de la Premier League ont généré plus de revenus télévisuels que les grands clubs de LaLiga, tels que le FC Barcelone (Moore, 2023).
De plus, la Premier League bénéficie de la vente et de la distribution de droits TV à l’étranger. La Premier League a une audience internationale massive et les droits TV à l’étranger contribuent de manière significative aux revenus de la ligue (Koutroumanides et al., 2018). La vente de ces droits rapporte des sommes substantielles, car les diffuseurs du monde entier se disputent les droits de diffuser les matchs de la Premier League dans leurs pays respectifs. Ces revenus sont ensuite distribués parmi les clubs.
Globalisation et sponsorisation
Avec l’internationalisation et la mondialisation des sponsorisations sportives, les entreprises ont adopté des stratégies qui reflètent l’interconnexion croissante des économies et des sociétés mondiales (Beek & Derom, 2022). Cela implique d’étendre les opérations ou les tactiques de marketing au-delà du marché domestique vers des territoires étrangers (Hamil et al., 2010), ce qui permet aux marques de tirer parti d’événements sportifs multinationaux, d’équipes ou d’athlètes pour des fins marketing. Cette approche aide les entreprises à atteindre un public plus large et diversifié, augmentant ainsi la reconnaissance de la marque, élargissant la base de clients et favorisant la fidélité à la marque.
L’un des aspects marquants de ce changement est la portée diversifiée du public. Les sports, en tant que langage universel (Clémençon, 2008), attirent des fans passionnés du monde entier. Ainsi, avec la mondialisation des sponsorisations, les marques ont l’opportunité de toucher ces publics divers, en promouvant leurs produits ou services sur une scène internationale. La sponsorisation d’événements sportifs internationaux tels que la Coupe du Monde de la FIFA, les Jeux Olympiques ou des événements régionaux comme les Ligues de football européennes, permet aux marques d’être reconnues à l’échelle mondiale (Coelho et al., 2019). Cela peut considérablement améliorer la visibilité et la réputation de la marque.
En outre, en s’engageant avec des équipes ou des athlètes de différentes cultures et sociétés, les entreprises peuvent démontrer leur engagement envers l’inclusivité et la diversité. Cela aide à créer une image de marque mondiale qui résonne avec différents contextes culturels (Coelho et al., 2019). Par ailleurs, les sponsorisations sportives peuvent être une plateforme pour les entreprises pour exposer leur responsabilité sociétale d’entreprise (RSE) (Plewa et al., 2016), par exemple en soutenant le développement sportif dans les régions défavorisées ou en promouvant le fair-play et le respect de la diversité.
Le changement de paradigme économique dans le sport, notamment en raison de l’augmentation des coûts tels que les salaires des joueurs et les infrastructures, a créé de nouveaux risques financiers pour les clubs et organisations sportives (Lindholm, 2010). Ces défis sont exacerbés par des revenus fluctuants et potentiellement volatils, comme les droits de diffusion et les revenus des jours de match, qui sont devenus incertains en raison de crises telles que la pandémie de Covid-19 (Bedir et al., 2022).
La croissance des valeurs des clubs sportifs ces dernières années, principalement due à l’augmentation des revenus issus des contrats de diffusion et de la publicité, a été mise à rude épreuve par l’absence d’activité sportive, comme observé pendant la pandémie (Bedir et al., 2022). En effet, la pandémie de Covid-19 a eu un impact majeur sur les finances des clubs de football, particulièrement pour les petits clubs et ceux des ligues moins lucratives. Avec la suspension ou la conclusion prématurée des principales ligues en Europe, ces clubs ont subi d’importantes pertes financières, principalement dues à l’absence de revenus de billetterie, une source de revenus cruciale pour eux. Des clubs de renom comme le Real Madrid, le FC Barcelone et la Juventus ont dû réduire les salaires des joueurs pour atténuer leurs pertes (Drewes et al., 2022).
Le marché des transferts, une source de revenus vitale pour beaucoup de ces clubs, a également été fortement affecté (Spinicci et al., 2021). Avant la pandémie, les prix des transferts avaient atteint des niveaux sans précédent, avec des clubs dépensant régulièrement plus de 100 millions d’euros pour des joueurs. Cependant, en raison des pertes financières causées par la pandémie, les prix des transferts étaient attendus à baisser significativement (Spinicci et al., 2021). Cette situation a exercé une pression financière considérable sur de nombreux clubs, certains étant même menacés de disparition. Ainsi, de nombreux clubs pourraient être forcés de vendre leurs joueurs à des prix inférieurs à ceux escomptés avant la pandémie.
Cette baisse des prix des transferts pourrait offrir un avantage temporaire aux petits clubs, généralement contraints de vendre leurs joueurs clés à des prix élevés offerts par les grands clubs. Cependant, l’impact à long terme de la pandémie sur le marché des transferts reste incertain, certains experts suggérant que cette baisse pourrait être temporaire et que les prix pourraient augmenter à nouveau une fois que les clubs auront compensé leurs pertes.
En outre, l’inflation, ayant un impact sur les coûts des biens et services dans l’industrie du sport, a également exercé une pression sur les coûts des clubs (Tierney, 2020). L’inflation accélérée, avec une croissance de l’indice des prix à la consommation dépassant 8 % dans la zone euro et ailleurs (Ilzetzki & Jain, 2023), a commencé à réduire les dépenses consacrées aux biens de sport. Les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement mondiales et l’augmentation des coûts des intrants, tels que le transport et les matières premières, ont également affecté la capacité des entreprises à maintenir leurs marges.
En outre, l’inflation a également un impact sur les événements sportifs en direct. Par exemple, les prix des billets pour les événements sportifs ont augmenté en moyenne de 2,88 % par an entre 2000 et 2022 (Ainbinder, 2023). En outre, lors de certains événements sportifs majeurs, comme le PGA Championship et le Super Bowl, les fans ont rencontré des prix élevés pour la nourriture et les boissons (Ainbinder, 2023). Malgré cela, certaines équipes ont tenté de maintenir des prix raisonnables pour améliorer leur image auprès des fans. Les conditions actuelles du marché, si elles persistent avec des augmentations significatives des prix, pourraient finalement ralentir la demande pour les billets et les concessions.
Il sera abordé ici les risques de marché (2,1) ; les risques de crédit (2,2) ; les risques opérationnels (2,3) et les risques de liquidité (2,4).
Concernant le marché en général, les droits de diffusion représentent une part significative des revenus des clubs de football (Riolo, 2010). Depuis les années 80, avec la professionnalisation croissante du football, les montants investis dans les droits télévisuels ont considérablement augmenté. Cette évolution a transformé le modèle économique des clubs, faisant des droits de diffusion l’une de leurs principales sources de revenus. Le Real Madrid, par exemple, a généré environ 200 millions d’euros de revenus issus des droits télévisuels en 2015 (Maussion, 2019). En Angleterre, la Premier League se distingue par une distribution relativement équitable des droits télévisuels entre les clubs, contribuant à une compétitivité accrue au sein du championnat. En revanche, en Espagne, les clubs négocient individuellement leurs droits, créant des écarts financiers importants entre les équipes.
La corrélation entre les performances sportives et les revenus issus des droits de diffusion accentue les risques financiers. Une baisse de performance peut entraîner une réduction des revenus télévisuels, mettant les clubs dans une situation financière délicate, notamment ceux qui comptent sur ces revenus pour équilibrer leurs budgets.
Par ailleurs, la volatilité du marché des transferts est un autre risque majeur pour les clubs. Les transferts de joueurs, influencés par les droits de diffusion télévisuelle et la commercialisation globale du football, ont vu leurs montants s’envoler (Paché & N’Goala, 2011). Cette inflation des coûts de transfert soulève des préoccupations quant à la durabilité financière des clubs. Des transferts à des montants astronomiques, bien que symbolisant le succès et l’ambition d’un club, peuvent également représenter un risque financier important si les performances des joueurs ne répondent pas aux attentes.
L’endettement des clubs de football est une préoccupation croissante, avec des clubs comme Manchester United affichant une dette de plus d’un milliard de livres (Sheldon, 2023). L’UEFA a noté une réduction générale des dettes nettes, passant de 65 % des recettes avant l’introduction du fair-play financier en 2011 à 35 % en 2016 (News Tank Football, 2018). Cette tendance montre les efforts des clubs pour rationaliser leurs finances dans un contexte réglementaire plus strict. Cependant, les ratios dette/revenu de clubs comme SL Benfica et Inter Milan révèlent toujours des niveaux d’endettement préoccupants, qui pourraient limiter leur flexibilité financière et exposer à des risques en cas de baisse des revenus ou de changements dans les conditions de marché.
La dépendance des clubs vis-à-vis des prêteurs financiers est aussi une autre face des risques de crédit. Le cas du FC Barcelone illustre bien cette problématique, avec une dette financière brute considérable et une chute drastique des capitaux propres en 2019/2020 (fcbarcelona.fr, 2020). Les clubs détenus par des socios, tels que le Barça ou le Real Madrid, doivent particulièrement veiller à éviter les pertes, car leurs options pour augmenter le capital social sont limitées par rapport aux clubs détenus par des actionnaires.
Dans le cadre des risques opérationnels au sein des clubs de football, plusieurs éléments critiques nécessitent une attention particulière pour assurer une gestion efficace et prévenir les impacts négatifs sur la performance et la stabilité financière du club. L’un des premiers risques concerne la gestion quotidienne, y compris l’entretien des installations sportives, qui peut varier considérablement en coût. Une mauvaise gestion de ces coûts peut rapidement grever le budget d’un club, mettant en péril sa santé financière. De même, l’organisation logistique des matchs et événements, ainsi que les opérations administratives, si mal gérées, peuvent entraîner des inefficacités et des surcoûts.
Un autre risque opérationnel majeur est la gestion des talents, principalement celle des joueurs. Étant donné que les salaires des joueurs peuvent constituer la majeure partie des charges d’exploitation d’un club, une mauvaise stratégie de gestion des talents peut avoir des conséquences financières désastreuses. Les défis incluent non seulement les aspects financiers mais aussi le recrutement, le développement et la rétention des talents. Depuis l’arrêt Bosman de 2015 rendu par la Cour de justice des Communautés européennes (CJCE), la gestion des coûts salariaux est devenue encore plus complexe, nécessitant des stratégies sophistiquées pour équilibrer les impératifs financiers et sportifs (Bertrand, 2009).
Les clubs comme le PSG, l’OL et l’OM illustrent diverses approches face à ces risques opérationnels, influencées par leurs structures financières uniques, leurs modèles de gouvernance et leurs contextes locaux. Par exemple, le soutien financier des propriétaires qataris du PSG lui permet d’adopter des stratégies de gestion des talents distinctes, tandis que l’OL doit tenir compte des attentes des actionnaires et des régulations du marché financier, étant coté en bourse. L’OM, opérant dans un environnement local complexe, doit également gérer des risques opérationnels supplémentaires liés à son contexte spécifique.
Les risques de liquidité dans les clubs de football se rapportent à la difficulté de répondre aux obligations financières à court terme en raison d’un manque de fonds disponibles. Ce phénomène peut être causé par des retards ou des imprévus dans les recettes attendues, telles que les droits de diffusion, les revenus de la billetterie ou les profits issus de la vente de joueurs. Des situations critiques, comme celle vécue par le club de Luzenac qui a été contraint à la dissolution à la suite d’importantes difficultés financières (H. G. [avec AFP], 2020), mettent en lumière les conséquences sévères pouvant découler d’une crise de liquidité.
Face à une telle crise, un club pourrait se voir forcé de céder des actifs précieux, notamment des joueurs clés, à des prix inférieurs à leur valeur réelle. Cette situation peut également entraîner des difficultés dans le financement des dépenses courantes, y compris les salaires, compromettant ainsi la performance sportive et l’image du club. Par ailleurs, les clubs s’exposent à des sanctions de la part des autorités réglementaires, comme la DNCG (Direction nationale du contrôle de gestion) en France, qui veille au respect des règles de gestion financière et peut imposer des sanctions sévères aux clubs défaillants.
Concernant ces stratégies, il sera évoqué ici la couverture financière ou « hedging » (3,1) ; la diversification (3,2) et l’assurance (3,3).
Le hedging est défini de la manière suivante :
« C’est une stratégie avancée de gestion des risques qui consiste à acheter ou à vendre un investissement pour potentiellement contribuer à réduire le risque de perte d’une position existante. Elle n’est pas une stratégie de trading couramment utilisée par les investisseurs individuels et, dans les cas où elle est utilisée, elle est généralement mise en œuvre à un moment donné après la réalisation d’un investissement initial. Autrement dit, vous ne couvririez pas une position au début de l’achat ou de la vente à découvert d’une action [traduction libre] » (fidelity.com, 2023).
Dans le cas présent, c’est une stratégie dans la gestion des risques financiers pour les clubs de football, permettant de se prémunir contre les fluctuations des marchés financiers et les variations de revenus. Cette pratique implique l’utilisation d’instruments financiers pour sécuriser les finances du club contre les risques liés, par exemple, aux fluctuations des taux de change, aux variations des taux d’intérêt ou aux changements dans les coûts des matières premières.
Dans le contexte du football, la couverture peut prendre différentes formes, allant de contrats à terme simples à des instruments plus complexes comme les options et les swaps (« le Swap de taux est un contrat d’échange d’intérêts de nature différente [variable contre fixe ou fixe contre variable], dans une même devise, selon un échéancier prédéterminé. Aucune transaction n’est effectuée sur le capital : sont uniquement échangés les flux d’intérêts » [BNP Paribas, s. d.]). Par exemple, un club qui attend des revenus en devises étrangères peut utiliser des contrats à terme pour fixer le taux de change actuel et éviter les pertes dues aux fluctuations futures des taux de change. De même, un club avec des dettes importantes peut utiliser des swaps de taux d’intérêt pour se protéger contre l’augmentation des coûts d’emprunt due à la hausse des taux d’intérêt.
La pandémie a mis en lumière l’intérêt de telles stratégies, en mettant en évidence la nécessité pour les clubs de trouver des méthodes de plus en plus complexes pour protéger leur santé financière face à des bilans déjà tendus (Drewes et al., 2022). Les clubs et les ligues, encouragés par une professionnalisation accrue, la concurrence et les exigences réglementaires, cherchent à diversifier leurs sources de financement pour survivre et prospérer, recourant parfois à des financements par emprunt comme le montre l’exemple de Southampton qui a sécurisé un financement à long terme avec MSD Holdings (Johns, 2020).
La diversification dans le monde du football va au-delà des activités traditionnelles liées au jeu, impliquant une variété de stratégies pour élargir les activités commerciales et les sources de revenus des clubs. Un exemple notable de cette tendance est la « propriété multi-clubs », où des individus ou des entreprises détiennent des parts dans plusieurs clubs, permettant une expansion géographique et une diversification des investissements (Court, 2023).
Des groupes comme le City Football Group ont adopté cette approche, intégrant des clubs tels que Manchester City en Angleterre et New York City FC aux États-Unis, visant à créer un réseau global qui favorise le partage des talents, des ressources et des meilleures pratiques (Kev, 2021). De même, l’Atlético Madrid a élargi sa portée en investissant dans des clubs comme Atlético San Luis au Mexique (OneFootball, 2019), cherchant à accélérer la croissance de sa marque et à accéder à de nouveaux marchés.
La famille Pozzo illustre également la réussite de la diversification grâce à son investissement dans des clubs comme Udinese Calcio en Italie, Granada CF en Espagne et Watford FC en Angleterre (Juncker & Carpentier, 2015). Cette approche a permis de minimiser les coûts d’acquisition des joueurs et de maximiser les profits grâce à une stratégie de transferts intelligente entre les clubs du réseau, profitant également des synergies créées pour promouvoir les clubs au sein de leurs ligues respectives.
Dans le monde du football, les clubs adoptent des stratégies d’assurance pour gérer divers risques, allant des blessures des joueurs aux pertes financières dues à des événements imprévus. Les clubs et leurs bailleurs de fonds riches demandent constamment de meilleurs résultats, ce qui crée des expositions significatives liées aux bonus de performance pouvant atteindre des millions. Les contrats des joueurs incluent souvent des bonus liés à diverses conditions telles que le nombre d’apparitions, les bonus de fidélité, et les objectifs de performance. En 2012, l’Association de Football a introduit la « Bonus Insurance Scheme Policy » permettant aux clubs d’entrer dans des arrangements d’assurance pour couvrir les passifs contractuels qui deviendraient payables en cas de résultats compétitifs spécifiques, comme la promotion ou les bonus des joueurs pour la victoire dans des compétitions importantes (admin-todd, 2014). Cette politique a été mise en place pour permettre aux clubs de gérer leur exposition financière tout en restant conformes aux règles de l’association.
La gestion des risques dans le sport n’a jamais été aussi importante, compte tenu de l’énorme quantité d’argent en jeu, de l’échelle et de la sophistication des tournois, et du paysage géopolitique mondial. Les assurances liées aux événements peuvent couvrir diverses pertes dues à l’annulation ou à l’interruption d’événements, y compris les revenus publicitaires ou de diffusion perdus ; la vente de billets ; le remboursement des billets ; les coûts de reprogrammation d’un événement reporté ou interrompu et la location ou la location d’un nouveau lieu. Ces politiques peuvent également indemniser les assurés pour les réclamations de dommages de tiers, généralement résultant de blessures corporelles ou de dommages matériels lors des événements assurés. La souscription à des polices d’assurance spécifiques, discutée avec un courtier, est attendue pour s’assurer que tous les risques pertinents sont couverts.
Pour l’étude de cas, il sera vu dans les lignes suivantes des clubs européens comme le FC Barcelone et le PSG (4,1) ainsi que la Major League Soccer en tant que club américain (4,2). une comparaison et une analyse sera faite par la suite (4,3).
Les stratégies de gestion des risques financiers du FC Barcelone révèlent une situation marquée par des défis et des mesures pour redresser la situation financière du club. En avril 2021, une due diligence financière a mis en évidence des passifs s’élevant à 1,35 milliard d’euros (6medias avec AFP, 2022), exacerbés par une augmentation de 61 % de la masse salariale en trois ans (Le Matin, 2021), une augmentation de 56 % des frais de gestion entre l’été 2016 et mars 2021 (Le Matin, 2021) et une hausse de 600 % des coûts financiers (fcbarcelona.cat, 2021). Cette situation alarmante a été le résultat de lacunes tant sur le plan administratif que sur le plan de la gouvernance, entraînant une réduction progressive des revenus nets et du flux de trésorerie opérationnel au cours des cinq dernières saisons. Les stratégies de gestion des risques adoptées par le club sous la direction de Joan Laporta ont inclus la restructuration de la dette à court terme de 700 millions d’euros en dette à long terme avec l’aide d’un prêt de Goldman Sachs s’élevant à 595 millions d’euros (lequipe.fr, 2021), ainsi que l’annonce de la vente de 49,9 % de BLM (AFP, 2022), leur entreprise de licences et de merchandising et de 25 % des revenus télévisuels de la Liga du club pour une période n’excédant pas 25 ans (Praud, 2022). Ces mesures, qualifiées de « leviers économiques », visaient à générer des liquidités pour stabiliser les finances du club et permettre l’enregistrement de nouveaux joueurs malgré les contraintes imposées par les règles de la Liga en matière de fair-play financier.
Par ailleurs, la gestion des talents par le FC Barcelone, illustrée par l’académie La Masia, a été un élément clé de leur stratégie financière. La formation de joueurs de calibre mondial tels que Neymar, acheté pour 86,2 millions d’euros puis vendu pour un montant record de 222 millions d’euros à Paris Saint-Germain (Martinage, 2021), montre comment le club capitalise sur son académie pour générer des revenus significatifs.
Concernant le PSG, à l’instar du FC Barcelone, il navigue dans un environnement hautement compétitif où la réussite dépend de l’identification et de la disponibilité d’opportunités d’investissement attrayantes. La gestion des risques du PSG n’est pas une tâche aisée, notamment en raison de la compétitivité du marché pour les opportunités d’investissement, le risque lié au manque de diversification, et les investissements dans des entreprises en croissance qui présentent des opérations à court historique, des marchés en évolution et une concurrence intense. En outre, le PSG s’expose à des risques liés à la gestion des entreprises dans lesquelles il investit, aux conditions économiques et de marché, ainsi qu’aux conflits internationaux, comme ceux en Ukraine et Israël, qui peuvent affecter ses investissements.
En termes de stratégies d’investissement, le PSG a démontré sa capacité à s’associer avec des entreprises en croissance pour accélérer leur expansion, comme illustré par l’investissement stratégique de croissance dans Qmulos, une entreprise de logiciels et de services professionnels en cybersécurité (PSG Equity, 2022). Cet investissement vise à renforcer les stratégies de mise sur le marché et l’innovation produit, soulignant l’approche proactive du PSG dans la gestion des risques et l’exploitation des opportunités technologiques pour rester compétitif.
L’approche de la Major League Soccer (MLS) en matière de gestion des risques financiers illustre une stratégie diversifiée, s’appuyant sur des partenariats stratégiques et des initiatives sociales pour renforcer la stabilité financière et l’impact communautaire du football nord-américain. Un exemple marquant est le partenariat entre la MLS et RBC Wealth Management, annoncé en février 2023 (mlssoccer, 2023). Ce partenariat vise non seulement à accroître la visibilité et l’engagement de la marque RBC Wealth Management auprès des fans de la MLS, mais aussi à soutenir le développement personnel et professionnel des joueurs à travers des ateliers et des opportunités éducatives. De plus, il comprend une intégration de la marque sur diverses plateformes, y compris le streaming et les activations numériques et en stade lors d’événements phares de la MLS.
Ce partenariat montre l’engagement de la MLS envers l’impact social, en collaborant avec RBC Wealth Management pour promouvoir le programme Soccer for Success de la U.S. Soccer Foundation (mlssoccer, 2023). Ce programme, destiné à environ 500 enfants chaque année, est conçu pour améliorer les résultats de santé et le bien-être social et émotionnel des participants, cela dépasse alors les aspects purement sportifs du football.
Cette stratégie multidimensionnelle de la MLS pour la gestion des risques financiers, en mettant l’accent sur des partenariats stratégiques et des initiatives sociales, montre une voie innovante pour les organisations sportives visant à renforcer leur stabilité financière tout en maximisant leur impact positif dans les communautés qu’elles desservent. En période de croissance explosive pour la ligue, qui célèbre sa 28ème saison en 2023, et avec l’anticipation croissante pour la Coupe du Monde 2026 en Amérique du Nord, ces initiatives sont importantes dans l’assurance d’une base solide pour l’avenir du football en MLS.
La gestion des risques financiers et les stratégies d’investissement du FC Barcelone et du PSG présentent des similitudes et des différences, qui reflètent les contextes uniques et les défis spécifiques auxquels ces clubs européens de premier plan sont confrontés. Tandis que la MLS offre un contraste dans l’approche de la gestion des risques financiers, en mettant l’accent sur des partenariats stratégiques et des initiatives sociales.
Tel qu’il a été évoqué, le FC Barcelone a dû prendre des mesures drastiques pour aborder une crise financière profonde, illustrée par un endettement massif et une augmentation significative des coûts. La restructuration de la dette et la vente de parts importantes de ses actifs et droits de diffusion témoignent d’une stratégie de survie visant à générer des liquidités de manière urgente. En parallèle, la valorisation de son académie La Masia, à travers la formation et la vente de joueurs, montre une stratégie à long terme pour assurer des revenus et maintenir sa compétitivité sportive.
Le PSG, quant à lui, adopte une approche proactive en s’engageant dans des investissements stratégiques, comme le montre son partenariat avec Qmulos. Cette stratégie vise à capitaliser sur les opportunités technologiques et à renforcer sa position sur le marché, tout en gérant les risques liés à l’investissement dans des entreprises en croissance. Le club fait face à des défis similaires à ceux du FC Barcelone en termes de compétitivité du marché et de risques associés à la diversification et à la gestion des investissements.
En contraste, la MLS adopte une approche différente en privilégiant les partenariats stratégiques et les initiatives sociales. Le partenariat avec RBC Wealth Management illustre une stratégie visant à renforcer la stabilité financière tout en contribuant positivement aux communautés. Cette approche reflète une vision à long terme, non seulement axée sur la rentabilité financière mais aussi sur l’impact social et le développement du football nord-américain.
Il est donc révélé que, tandis que les clubs européens comme le FC Barcelone et le PSG se concentrent sur la gestion des crises financières immédiates et les investissements stratégiques pour renforcer leur compétitivité, la MLS met l’accent sur la croissance durable et l’impact communautaire à travers des partenariats stratégiques.
Conception de la recherche, méthodologie et analyse des données
Pour la présente étude, une approche mixte a été adoptée, combinant une étude qualitative via entretiens par questionnaire et une analyse quantitative des données financières et sportives des clubs de Ligue 1 et de Premier League.
L’analyse quantitative se distingue par sa capacité à traiter et à analyser de nombreuses données numériques pour identifier des tendances, des schémas et des relations statistiquement significatives. Dans le contexte de la gestion des risques financiers au sein des clubs de football, elle permet d’évaluer l’impact de différentes stratégies sur les performances financières des clubs en utilisant des indicateurs tels que les ratios de liquidité de solvabilité ou encore les marges opérationnelles.
Parallèlement, l’analyse qualitative enrichit cette compréhension en explorant les perceptions, les expériences et les motivations des individus impliqués dans la gestion des clubs. À travers des entretiens, elle offrira un aperçu des contextes opérationnels, des cultures organisationnelles et des dynamiques internes qui influencent les décisions de gestion.
L’usage de ces deux techniques fournit donc une analyse plus riche et plus complète. Elle permet de dépasser la simple mesure des résultats financiers pour inclure une compréhension des processus décisionnels, des valeurs et des contraintes qui façonnent ces résultats. En combinant les éléments quantitatifs sur le « quoi » et le « combien » avec les perspectives qualitatives sur le « comment » et le « pourquoi », il pourra être développé des stratégies de gestion des risques plus éclairées, adaptées et efficaces pour les clubs de football.
L’approche mixte, combinant méthodes quantitatives et qualitatives, est particulièrement pertinente pour l’exploration de la gestion des risques financiers dans les clubs de football. Cette méthodologie permet de tirer parti des avantages complémentaires de chaque approche pour obtenir une compréhension approfondie et nuancée des stratégies employées.
L’intégration de ces deux approches offre ainsi une perspective plus riche et plus complète sur la gestion des risques financiers dans les clubs de football. Elle permet de croiser les données et les perspectives pour révéler non seulement les tendances et les modèles mais aussi les dynamiques internes, les choix stratégiques et les facteurs contextuels qui influencent ces tendances. Cette approche mixte facilite une compréhension holistique des phénomènes étudiés, en tenant compte à la fois des aspects mesurables et des dimensions plus intangibles qui caractérisent la gestion des risques financiers dans le domaine sportif.
Les critères de sélection sont :
- Performances sportives : choisir des clubs avec des résultats sportifs variés pour voir comment la performance influence la gestion financière ;
- Situation financière : inclure des clubs avec des états financiers différents, de stable à précaire, pour explorer diverses approches de gestion des risques ;
- Historique et héritage : sélectionner des clubs anciens et récents pour étudier l’effet de l’histoire et de la tradition sur les pratiques financières ;
- Géographie : choisir des clubs de diverses régions pour analyser l’impact des contextes économiques et réglementaires locaux ;
- Structure organisationnelle : inclure des clubs avec différentes structures de gouvernance pour comprendre leur influence sur la gestion des risques.
L’objectif est d’obtenir une compréhension approfondie des stratégies de gestion des risques en tenant compte de la diversité et de la complexité des contextes dans lesquels opèrent les clubs de football.
- Méthode de collecte des données : entretiens avec les gestionnaires, les joueurs et le personnel financier
Pour la collecte des données, des entretiens semi-structurés avec des gestionnaires, des joueurs et du personnel financier offrent une richesse de perspectives sur les stratégies de gestion des risques financiers. Cette méthode permet une exploration en profondeur des expériences, des perceptions et des pratiques au sein des clubs, contribuant à une compréhension nuancée des mécanismes de gestion des risques dans le contexte spécifique du football professionnel.
Le questionnaire est présenté comme suit :
| Question | |
| Q1 | Quel est votre rôle au sein du club ? |
| Q2 | Comment le club identifie-t-il les risques financiers majeurs ? |
| Q3 | Quelles sont les principales stratégies de gestion des risques financiers employées par le club ? |
| Q4 | Dans quelle mesure ces stratégies sont-elles efficaces ? |
| Q5 | Comment sont recueillies les données financières pour la gestion des risques ? |
| Q6 | Y a-t-il des indicateurs clés de performance (KPIs) utilisés ? Si oui, lesquels ? |
| Q7 | Comment la performance sportive influence-t-elle la gestion des risques financiers ? |
| Q8 | Comment les pratiques de gestion des risques de ce club se comparent-elles à celles d’autres clubs de Ligue 1 ou de Premier League, à votre avis ? |
| Q9 | Avez-vous des suggestions pour améliorer la gestion des risques financiers au sein du club ? |
Tableau 1 : Questionnaire
Dans le cadre de l’analyse de contenu, la méthode consiste en un examen systématique des formes de communication pour coder et quantifier l’information en fonction de thèmes et motifs prédéfinis. Cette approche méthodologique permet de décortiquer et d’interpréter le contenu des données recueillies en organisant cette information en catégories structurées et significatives.
La sélection des clubs pour la présente étude se base sur des critères alignés avec les objectifs de recherche, incluant la variété des performances financières pour examiner l’influence du succès économique sur la gestion des risques. La diversité géographique est considérée pour évaluer l’impact des contextes économiques locaux, et la taille des clubs est prise en compte pour analyser l’efficacité des stratégies de gestion des risques à différents niveaux.
Les données financières englobent divers éléments tels que les bilans, qui offrent un aperçu de la situation patrimoniale du club à un instant donné, les comptes de résultats, qui révèlent les revenus et les dépenses sur une période donnée, ainsi que les états de flux de trésorerie, qui tracent les entrées et sorties de fonds. Des indicateurs financiers clés, tels que le ratio d’endettement, mesurant le niveau d’endettement par rapport aux fonds propres, et le ratio de liquidité, évaluant la capacité du club à honorer ses engagements à court terme, sont également pris en compte.
Quant aux données sportives, elles incluent des statistiques telles que le classement du club en ligue, reflétant sa performance relative aux autres équipes, les points accumulés au cours d’une saison, qui résultent des victoires et des matchs nuls, ainsi que les buts marqués et encaissés, fournissant des indications sur l’efficacité offensive et défensive de l’équipe.
Ici, trois techniques d’analyse principales sont utilisées :
- Analyse descriptive : cette étape résume les données pour donner une vue d’ensemble des tendances, en utilisant des statistiques telles que la moyenne et l’écart-type ;
- Analyse de corrélation : elle explore les relations entre différentes variables, comme le lien entre les dépenses de transfert et les succès en championnat, à travers des coefficients de corrélation qui indiquent l’intensité et la direction de ces relations ;
- Analyse de variance (ANOVA) : elle compare les performances entre différents groupes de clubs, par exemple ceux en compétitions européennes face à ceux qui n’y sont pas, pour identifier les disparités significatives et les facteurs de succès.
Tel qu’il sera détaillé dans les développements ultérieurs, les résultats de l’étude révèlent des variations significatives dans les performances financières des clubs de football étudiés, mettant en évidence des différences marquées en termes de revenus, de rentabilité, de niveaux d’endettement et de ratios de liquidité. Une interconnexion étroite entre la santé financière et le succès sportif est également observée, insistant alors sur l’importance de la gestion efficace des risques financiers. L’analyse de variance confirme ces disparités entre les clubs, mettant en évidence des différences significatives dans divers indicateurs financiers et de performance. Les stratégies de gestion des risques adoptées par les clubs varient, mais comprennent généralement des approches telles que la diversification des revenus et le contrôle des coûts.
Étude quantitative :
Les clubs de football présentent des variations significatives dans leurs performances financières, avec une corrélation modérée entre le chiffre d’affaires et le bénéfice net. Les stratégies de gestion des risques les plus courantes incluent la diversification des sources de revenus et le contrôle des coûts.
Étude qualitative :
Les risques financiers majeurs identifiés comprennent la dépendance aux revenus des transferts de joueurs et les fluctuations des recettes. Les données financières et les indicateurs de performance sont largement utilisés, et des recommandations pour améliorer la gestion des risques incluent le renforcement de la transparence et de la communication, ainsi que l’investissement dans les capacités de prévision financière.
Résultats et discussion
Pour les données financières, les clubs suivants ont été choisis :
- Real Madrid FC1 ;
- Liverpool FC2 ;
- FC Barcelone3 ;
- Tottenham Hotspur FC4.
Des données ont été extraites de leurs rapports financiers résumant des données de la saison 2021-2022. Cette période a été choisie, car c’étaient la période avec les rapports financiers disponible sur leur site internet respectif. Les variables suivantes ont été choisies pour figurer dans les données à étudier :
- Le chiffre d’affaires (variable 1) ;
- Le bénéfice net (variable 2) ;
- La dette nette (variable 3) ;
- Le flux de trésorerie (variable 4) ;
- Le ratio de liquidité (variable 5) ;
- Le ratio d’endettement (variable 6) ;
- Le classement de club en ligne (variable 7) ;
- Les points accumulés au cours d’une saison (variable 8) ;
- Les buts marqués (moyenne par match) (variable 9).
Les variables 1 à 4 ont été extraites de chaque rapport financier des clubs étudiés. Le ratio de liquidité (variable 5) a été calculé à partir de la formule « actifs circulants — stocks/dettes à court terme de moins de 1 an) x 100 ». Le ratio d’endettement (variable 6) a été calculé à partir de la formule « (dettes financières/capitaux propres) x 100 ». concernant les variable 7 à 9, elles ont été extraites du site footystats.org.
Pour les variables 1 à 4 et les clubs de La Liga, les données sont en millions d’euros. Pour ceux de la Premier League, les données trouvées sont en millions de livres sterling, une conversion s’est alors imposé alors, notamment du livre sterling à l’euro au taux de 1 euro pour à 0,86 livres sterling (valeur à la date du 21 février 2024). Il est aussi à préciser que la variable « flux de trésorerie » du Real Madrid n’a pas pu être trouvée. Cela n’entravera toutefois pas les analyses qui seront faites ultérieurement.
Tout cela a alors conduit aux données suivantes :
| Chiffre d’affaires | Bénéfice net | Dette nette | Flux de trésorerie | Ratio de liquidité | Ratio d’endettement | Classement de club en ligue | Points accumulés au cours d’une saison | Buts marqués (moyenne par match) | |
| Real Madrid (La Liga) | 714,45 | 13 | -263 | 155 % | 315,23 % | 1 | 86 | 2,92 | |
| Liverpool (Premier League) | 510,757 | 2,095 | -124,591 | 18,713 | 259,57 % | 234,60 % | 2 | 92 | 3,16 |
| FC Barcelone (La Liga) | 627,986 | 97,577 | -476,448 | 378,227 | 66,34 % | 275,50 % | 2 | 73 | 3,44 |
| Tottenham Hotspur (Premier League) | 381,587 | 25,525 | -539,319 | 82,643 | 206,11 % | 949,60 % | 4 | 71 | 2,87 |
Tableau 1 : Données financières et autres
L’analyse descriptive se basera sur les données suivantes :
| Moyenne | 558,695 | 34,549 25 | -350,839 5 | 159,861 | 1,718 6 | 4,437 325 | 2,25 | 80,5 | 3,097 5 |
| Ecart-type | 144,598 476 5 | 43,095 177 13 | 191,664 793 | 191,792 970 9 | 0,822 006 703 | 3,388 477 518 | 1,258 305 74 | 10,148 891 6 | 0,261 071 51 |
Tableau 2 : Moyenne et écart-type
Selon ces données, le chiffre d’affaires moyen s’établit à environ 558,7 millions d’euros, avec une dispersion significative, illustrée par un écart-type de 144,6 millions d’euros. Cette observation met en lumière la variabilité substantielle des revenus d’un club à l’autre.
Le bénéfice net moyen se situe à 34 549,25 milliers d’euros, mais l’écart-type considérable de 43 095,18 milliers d’euros montre la disparité marquée de la rentabilité entre les clubs. Quant à la dette nette moyenne, elle est relativement élevée à -350 839,5 milliers d’euros, avec un écart-type de 191 664,79 milliers d’euros, faisant état d’une diversité considérable des niveaux d’endettement parmi les clubs.
En ce qui concerne le flux de trésorerie, la moyenne s’établit à 159 861 milliers d’euros, mais en raison de l’absence de données du Real Madrid pour cet indicateur, l’écart-type de 191 792,97 milliers d’euros révèle une grande dispersion dans la liquidité des clubs dont cette information a été trouvée.
Le ratio de liquidité moyen est très élevé, à 171,86 %, avec un écart-type négligeable de 0,82 %, indiquant une cohérence dans la capacité des clubs à couvrir leurs passifs à court terme avec des actifs liquides. De même, le ratio d’endettement moyen est de 443,73 %, avec un écart-type également très faible de 3,39 %, démontrant que malgré le niveau élevé d’endettement, les clubs maintiennent des proportions similaires de dette par rapport à leur capital.
Les clubs ont en moyenne un classement en ligue de 2,25, avec une légère variation (écart-type de 1,26), suggérant qu’ils se classent généralement bien. Ils accumulent en moyenne 80,5 points par saison, avec une variation modérée entre eux (écart-type de 10,15). Enfin, les buts marqués en moyenne par match s’élèvent à 3,1, avec peu de variation entre les clubs (écart-type de 0,26), indiquant une certaine uniformité dans leur performance offensive.
Concernant l’analyse de corrélation, elle a été effectuée par l’outil « Analyse de données » de Microsoft Excel, et cela a donné les informations suivantes :
| Chiffre d’affaires | Bénéfice net | Dette nette | Flux de trésorerie | Ratio de liquidité | Ratio d’endettement | Classement de club en ligue | Points accumulés au cours d’une saison | Buts marqués (moyenne par match) | |
| Chiffre d’affaires | 1 | ||||||||
| Bénéfice net | 0,222 788 15 | 1 | |||||||
| Dette nette | 0,330 913 32 | -0,623 561 6 | 1 | ||||||
| Flux de trésorerie | 0,752 453 86 | 0,997 536 43 | -0,522 632 | 1 | |||||
| Ratio de liquidité | -0,564 884 | -0,889 408 4 | 0,533 142 95 | -0,994 621 | 1 | ||||
| Ratio d’endettement | -0,756 781 | -0,128 104 6 | -0,681 691 5 | -0,300 483 7 | 0,225 554 14 | 1 | |||
| Classement de club en ligue | -0,934 274 1 | 0,021 519 14 | -0,642 413 9 | -0,348 671 5 | 0,273 734 45 | 0,891 421 86 | 1 | ||
| Points accumulés au cours d’une saison | 0,333 491 14 | -0,669 704 5 | 0,996 922 04 | -0,568 480 1 | 0,553 102 45 | -0,645 141 2 | -0,639 499 3 | 1 | |
| Buts marqués (moyenne par match) | 0,294 756 03 | 0,753 615 88 | -0,010 610 6 | 0,764 086 1 | -0,551 911 8 | -0,614 061 5 | -0,281 576 3 | -0,083 660 9 | 1 |
Tableau 3 : Analyse de corrélation
L’examen des corrélations entre les diverses variables financières et sportives des clubs de football révèle les résultats suivants :
- Chiffre d’affaires et bénéfice net : une corrélation positive modérée (0,22) suggère une association entre des revenus plus élevés et un bénéfice net supérieur, bien que cette relation ne soit pas particulièrement forte ;
- Chiffre d’affaires et dette nette : une corrélation positive faible (0,33) indique que les clubs réalisant des chiffres d’affaires plus élevés tendent à présenter une dette nette supérieure, bien que cette corrélation ne soit pas significativement marquée ;
- Chiffre d’affaires et flux de trésorerie : une corrélation assez forte (0,75) met en évidence que les clubs générant des revenus plus importants tendent à dégager des flux de trésorerie plus substantiels ;
- Flux de trésorerie et ratio de liquidité : une corrélation négative très forte (-0,99) révèle que les clubs bénéficiant de flux de trésorerie élevés affichent généralement un ratio de liquidité inférieur. Cette observation montre que les clubs préfèrent investir leurs liquidités plutôt que de les maintenir en réserve, ce qui diminue leur ratio de liquidité ;
- Ratio d’endettement et ratio de liquidité : Une corrélation négative faible (-0,30) indique que les clubs dotés d’un ratio de liquidité élevé ont tendance à présenter un ratio d’endettement légèrement moindre, bien que cette relation ne soit pas particulièrement prononcée ;
- Classement de club en ligue et chiffre d’affaires : Une corrélation négative très forte (-0,93) souligne que les clubs générant des revenus supérieurs ont tendance à obtenir de meilleurs classements dans leur ligue, ce qui est cohérent avec l’idée que les ressources financières peuvent influencer les performances sportives ;
- Points accumulés et dette nette : une corrélation très forte (0,99) entre les points accumulés et la dette nette est remarquable. Cette relation pourrait refléter une stratégie d’investissement agressive où les clubs s’endettent pour renforcer leurs performances sportives ;
- Buts marqués et flux de trésorerie : une corrélation positive forte (0,76) indique que les clubs bénéficiant de flux de trésorerie élevés tendent à marquer davantage de buts en moyenne par match, ce qui peut résulter d’investissements dans des joueurs offensifs de qualité ou des infrastructures améliorées ;
- Ratio d’endettement et classement de club en ligue : une corrélation positive très forte (0,89) met en évidence que les clubs présentant un ratio d’endettement élevé tendent à obtenir de meilleurs classements. Cette observation suggère que l’accumulation de dettes peut être associée à des investissements en vue de la réussite sportive.
Ces corrélations révèlent des liens intéressants et parfois contre-intuitifs entre la santé financière et les performances sportives des clubs de football. Il convient de noter que la corrélation ne signifie pas nécessairement une relation causale, et d’autres facteurs non pris en compte dans cette analyse pourraient influencer ces relations. De plus, la taille limitée de l’échantillon (seulement quatre clubs) peut restreindre la généralisation de ces résultats.
Pour l’ANOVA, l’outil « Analyse de données » de Microsoft Excel a encore une fois été utilisé, cela a donné les informations suivantes :
| Analyse de variance : un facteur | ||||||
| RAPPORT DÉTAILLÉ | ||||||
| Groupes | Nombre d’échantillons | Somme | Moyenne | Variance | ||
| Chiffre d’affaires | 4 | 2234,78 | 558,695 | 20 908,719 4 | ||
| Bénéfice net | 4 | 138,197 | 34,549 25 | 1857,194 29 | ||
| Dette nette | 4 | -1403,358 | -350,839 5 | 36 735,392 9 | ||
| Flux de trésorerie | 3 | 479,583 | 159,861 | 36 784,543 7 | ||
| Ratio de liquidité | 4 | 6,874 4 | 1,718 6 | 0,675 695 02 | ||
| Ratio d’endettement | 4 | 17,749 3 | 4,437 325 | 11,481 779 9 | ||
| Classement de club en ligue | 4 | 9 | 2,25 | 1,583 333 33 | ||
| Points accumulés au cours d’une saison | 4 | 322 | 80,5 | 103 | ||
| Buts marqués (moyenne par match) | 4 | 12,39 | 3,097 5 | 0,068 158 33 | ||
| ANALYSE DE VARIANCE | ||||||
| Source des variations | Somme des carrés | Degré de liberté | Moyenne des carrés | F | Probabilité | Valeur critique pour F |
| Entre Groupes | 1 754 074,6 | 8 | 219 259,325 | 22,584 046 | 7,628 5 E-10 | 2,320 527 24 |
| A l’intérieur des groupes | 252 423,434 | 26 | 9708,593 62 | |||
| Total | 2 006 498,03 | 34 |
Tableau 4 : ANOVA
L’ANOVA est une méthode statistique utilisée pour évaluer les différences entre les moyennes de plusieurs groupes :
- La somme des carrés représente la variation totale dans les données, qui se décompose en deux composantes principales : la variation entre les groupes (indicateurs financiers et de performance) et la variation à l’intérieur des groupes ;
- Les degrés de liberté mesurent le nombre de valeurs dans les calculs des variances qui sont libres de varier ;
- La statistique F est calculée comme le rapport de la variance moyenne entre les groupes sur la variance moyenne à l’intérieur des groupes. Une valeur élevée de F indique une variation significative entre les groupes par rapport à la variation à l’intérieur des groupes ;
- La probabilité (p-value) est la probabilité d’observer une statistique de test aussi extrême ou plus extrême que celle observée, si l’hypothèse nulle (absence de différence significative entre les groupes) est vraie. Une p-value faible suggère que les différences observées entre les moyennes des groupes ne sont pas le fruit du hasard ;
- La valeur critique pour F est le seuil au-delà duquel les résultats sont considérés comme statistiquement significatifs à un certain niveau de confiance.
Dans le présent cas, la valeur F est élevée, ce qui indique une variation significative entre les groupes. La p-value est extrêmement faible, montrant une différence statistiquement significative entre les moyennes des différents groupes d’indicateurs. De plus, la valeur critique pour F confirme cette conclusion. Cette constatation peut avoir des implications importantes pour la gestion des risques financiers dans les clubs de football, en mettant en évidence les facteurs financiers et de performance associés à ces différences.
Concernant le questionnaire, 13 personnes ont pu y répondre, et ce de manière anonyme. Parmi eux, des directeurs financiers et sportifs ; des responsables marketing ; des analystes financiers ; des managers d’équipe ; des responsables des opérations ; des entraîneurs spécialisés et même des gestionnaires des ressources humaines. La présentation des résultats sera structurée en trois sections à savoir :
- Identification des risques financiers et stratégies de gestion ;
- Utilisation des données financières et des indicateurs de performance ;
- Influence de la performance sportive et comparaison avec d’autres clubs.
En ce qui concerne l’identification des risques financiers, une diversité de facteurs a été soulevée par les répondants. Parmi les risques les plus cités figurent la dépendance excessive aux revenus générés par les transferts de joueurs, les fluctuations imprévisibles des recettes issues de la billetterie et des droits de diffusion, ainsi que l’endettement accru engendré par les investissements dans l’acquisition de joueurs de haut niveau. Il est alors observé la complexité du paysage financier dans lequel évoluent les clubs de football professionnels.
En ce qui concerne les stratégies de gestion des risques financiers, les réponses des participants ont révélé une variété d’approches adoptées par les clubs. Parmi les stratégies les plus fréquemment évoquées figurent la diversification des sources de revenus par le développement d’activités commerciales annexes, le contrôle rigoureux des coûts et des dépenses opérationnelles, ainsi que l’utilisation d’instruments financiers dérivés pour se prémunir contre les fluctuations des taux de change et des taux d’intérêt. Ces stratégies reflètent une tentative de réduire l’exposition aux risques financiers tout en maximisant les opportunités de revenus alternatives.
Enfin, en ce qui concerne la perception de l’efficacité des stratégies de gestion des risques, les réponses des participants ont été mitigées. Bien que la plupart aient exprimé une certaine confiance dans l’efficacité des stratégies actuellement mises en œuvre, certains ont évoqué des lacunes dans la mise en œuvre et le suivi de ces stratégies.
Pour ce qui est de la collecte et l’utilisation des données financières, les répondants ont fait état de diverses pratiques et méthodologies. Parmi les méthodes les plus couramment mentionnées figurent l’utilisation de logiciels de gestion financière spécialisés pour agréger et analyser les données, ainsi que la collaboration étroite avec les départements financiers et comptables pour assurer l’exactitude et la fiabilité des informations financières. De plus, plusieurs participants ont insisté sur l’intérêt d’une surveillance régulière des indicateurs financiers clés, tels que les flux de trésorerie, les ratios de rentabilité et les niveaux d’endettement, pour évaluer la santé financière globale du club et identifier les tendances émergentes.
Pour ce qui est de l’utilisation des indicateurs de performance dans le cadre de la gestion des risques, les réponses des participants ont révélé une variété d’approches et de pratiques. Certains répondants ont mis en avant l’importance de développer et de suivre des indicateurs de performance spécifiques à l’industrie du football, tels que le taux de remplissage du stade, le rendement des investissements dans la formation des joueurs, et la valorisation des actifs joueurs. D’autres ont évoqué la comparaison ces indicateurs avec des benchmarks de l’industrie et des données de référence pour évaluer la performance relative du club et identifier les domaines d’amélioration potentiels.
Concernant l’influence de la performance sportive sur la gestion des risques financiers, les réponses des participants ont évoqué une relation étroite entre ces deux aspects. Plusieurs répondants ont observé que la performance sportive, notamment les résultats des compétitions et les performances des joueurs sur le terrain, a un impact direct sur la situation financière du club. Une performance sportive positive peut entraîner une augmentation des revenus de billetterie, des droits de diffusion et des ventes de marchandises, tandis qu’une performance médiocre peut entraîner une diminution de ces revenus et une pression financière accrue sur le club. En outre, certains répondants ont noté que la performance sportive influence également la capacité du club à attirer de nouveaux sponsors et partenaires commerciaux, ce qui peut avoir des répercussions significatives sur la stabilité financière à long terme.
Concernant la comparaison avec d’autres clubs, les réponses des participants ont révélé une variété d’observations et de perspectives. Certains répondants ont noté des similitudes dans les pratiques de gestion des risques financiers entre leur club et d’autres clubs de même niveau, mettant en évidence l’adoption généralisée de stratégies telles que la diversification des sources de revenus et le contrôle des coûts. D’autres ont évoqué des différences significatives dans les approches et les priorités, en particulier lorsqu’il s’agit de clubs de différentes tailles ou de marchés financiers différents.
Enfin, la dernière question concernait les suggestions pour améliorer la gestion des risques financiers au sein du club. Plusieurs recommandations ont été formulées, notamment renforcer la transparence et la communication ; investir dans les capacités de prévision et de planification financière, explorer des partenariats stratégiques et investir dans la formation et le développement du personnel. Il est en fait question de prendre des mesures proactives pour renforcer la gestion des risques financiers au sein du club de football, afin de mieux préparer l’organisation à faire face aux défis financiers et à capitaliser sur les opportunités de croissance dans un environnement concurrentiel en constante évolution.
Les stratégies de gestion des risques financiers des clubs de football ont une incidence directe sur leur performance, tant sur le plan financier que sportif. En intégrant les risques identifiés avec les stratégies adoptées, il est observé que la diversification des sources de revenus et le contrôle des coûts contribuent à atténuer les risques financiers, tels que l’instabilité des flux de trésorerie et l’endettement accru. Cela se traduit par une meilleure rentabilité, une gestion plus efficace de l’endettement et des investissements plus judicieux. Par conséquent, ces stratégies favorisent la compétitivité sportive en permettant aux clubs d’investir dans le recrutement de talents et le développement des jeunes joueurs.
La performance sportive, quant à elle, est attendue dans le cadre de la viabilité financière des clubs. Les succès sur le terrain entraînent une augmentation des revenus de billetterie, des ventes de produits dérivés et des droits de diffusion, renforçant ainsi la stabilité financière du club. De plus, une performance sportive positive favorise l’attrait des sponsors et partenaires commerciaux, augmentant ainsi les revenus commerciaux du club. À l’échelle économique, les succès sportifs contribuent à renforcer l’image de la ligue dans laquelle évoluent les clubs, attirant ainsi de nouveaux investisseurs et stimulant le tourisme sportif.
Lorsque l’on compare les méthodes de gestion des risques entre les clubs de football évoqués dans nos résultats, on observe des nuances significatives reflétant les particularités de chaque entité.
Le Real Madrid et le FC Barcelone, évoluant tous deux en Liga, ont adopté des stratégies relativement similaires en termes de diversification des sources de revenus et de gestion des coûts. Cependant, leurs approches divergent en ce qui concerne l’endettement. Le Real Madrid affiche un ratio d’endettement notablement plus élevé que le FC Barcelone, ce qui suggère une tolérance au risque différente et une préférence pour l’investissement dans des joueurs de haut niveau.
En revanche, Liverpool et Tottenham Hotspur, évoluant en Premier League, présentent des différences marquées dans leurs pratiques de gestion des risques. Liverpool affiche des résultats financiers relativement solides, avec un bénéfice net positif et un ratio d’endettement modéré. Le club privilégie une approche équilibrée entre investissements dans l’équipe et contrôle des coûts. En revanche, Tottenham Hotspur affiche un bénéfice net moins important et un ratio d’endettement extrêmement élevé, suggérant une politique plus agressive en matière d’investissements et un niveau de risque financier potentiellement plus élevé.
L’influence du contexte spécifique de chaque club sur la gestion des risques et les performances est donc manifeste. Les clubs évoluant dans des ligues différentes, avec des structures financières et des pressions concurrentielles distinctes, adoptent des approches stratégiques variées pour gérer les risques financiers. Ces différences contextuelles façonnent les pratiques de gestion des risques de chaque club et ont un impact direct sur leurs performances financières et sportives.
La stabilité à long terme des clubs de football dépend en grande partie de la qualité de leur gestion des risques financiers. Deux aspects émergent lorsqu’il s’agit d’améliorer cette gestion pour garantir une stabilité durable :
- L’importance de la transparence et de la gouvernance dans la gestion efficace des risques : les clubs doivent adopter des pratiques transparentes en matière de communication financière, permettant aux parties prenantes internes et externes de comprendre pleinement les risques financiers auxquels ils sont exposés et les stratégies mises en place pour les gérer. Une gouvernance solide, avec des processus décisionnels clairs et une supervision adéquate des activités financières, est également essentielle pour garantir que les risques sont identifiés, évalués et atténués de manière appropriée. La transparence et la gouvernance renforcent la confiance des investisseurs, des partenaires commerciaux et des supporters, contribuant ainsi à la stabilité financière à long terme du club.
- Des suggestions d’amélioration : les clubs peuvent tirer parti des retours d’expérience de leurs parties prenantes pour identifier les lacunes dans leur gestion des risques et mettre en œuvre des mesures correctives efficaces. Ces suggestions peuvent inclure l’élaboration de politiques de gestion des risques plus robustes ; la formation du personnel pour une meilleure sensibilisation aux risques financiers ainsi que l’investissement dans des outils et des technologies permettant une surveillance et une analyse plus approfondies des risques. En outre, une collaboration accrue avec des experts externes en gestion des risques peut fournir des perspectives nouvelles et des recommandations stratégiques pour renforcer la résilience financière du club.
Conclusion, contribution et implications
En somme, la présente étude apporte un éclairage approfondi sur les enjeux financiers dans le monde du football professionnel. En examinant les données financières et sportives de clubs prestigieux tels que le Real Madrid, Liverpool, le FC Barcelone et Tottenham Hotspur, ainsi que des cas d’étude comme le FC Barcelone, le PSG et la Major League Soccer, elle identifie les principaux risques auxquels ces organisations sont confrontées et évalue les stratégies déployées pour les gérer.
De plus, des recommandations pratiques sont formulées pour améliorer la gestion des risques financiers au sein des clubs de football. Ces recommandations mettent l’accent sur des aspects tels que la transparence, la gouvernance, l’utilisation efficace des données financières et l’identification proactive des risques, visant ainsi à renforcer la résilience financière des clubs et à optimiser leurs performances globales.
Enfin, il est quetsion de prendre en compte le contexte spécifique de chaque club lors de l’évaluation de ses pratiques de gestion des risques et de sa performance. L’analyse comparative entre les clubs étudiés révèle des différences significatives dans leurs approches et leurs priorités en matière de gestion des risques.
Dans l’ensemble, les implications de cette étude sont vastes et variées. Elle offre aux dirigeants de clubs de football, aux investisseurs, aux partenaires commerciaux et à d’autres parties prenantes une meilleure compréhension des défis financiers auxquels sont confrontés les clubs, ainsi qu’un cadre analytique pour la prise de décision stratégique visant à améliorer leur stabilité financière et leur compétitivité à long terme.
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Table des matières
Objectif et questions de recherche : 2
Contexte théorique et analyse documentaire : 4
1.1. Évolution de la gestion financière dans le sport 4
1.2. Émergence des risques financiers dans les clubs de football 6
2. Types de risques financiers dans les clubs de football 7
3. Stratégies générales de gestion des risques financiers 9
3.1. Couverture financière (hedging) 9
4.1. Clubs européens : FC Barcelone, PSG 11
4.2. Clubs américains : Major League Soccer 12
4.3. Comparaison et analyse 12
Conception de la recherche, méthodologie et analyse des données 14
1.1. Analyse quantitative et qualitative : présentation de ces deux approches 14
1.2. La pertinence d’une approche mixte 14
2. Conception de l’étude de cas (approche qualitative) 14
2.1. Sélection des clubs à étudier : critères de sélection et justification des choix 14
2.4. Mode de traitement des données : analyse de contenu 16
3. Conception de l’analyse des données financières (approche quantitative) 16
3.1. Sélection des clubs à étudier : critères de sélection et justification des choix 16
3.2. Types de données financières et sportives : rapports financiers ; statistiques, etc. 16
4. Analyse des données qualitatives et quantitatives 17
4.1. Les principales tendances 17
4.2. Principales conclusions 17
1.1. Analyse de données financières 18
1.1.2. Analyse de corrélation 20
1.2. Analyses des réponses au questionnaire 24
1.2.1. Identification des risques financiers et stratégies de gestion (Q2 à Q4) 24
1.2.2. Utilisation des données financières et des indicateurs de performance (Q5 et Q6) 25
1.2.3. Influence de la performance sportive et comparaison avec d’autres clubs (Q7 à Q9) 25
2.1. Impact des stratégies de gestion des risques sur la performance des clubs 26
2.2. Pratiques de gestion et comparaison interclubs 26
2.3. Amélioration de la gestion des risques pour la stabilité à long terme 27
Conclusion, contribution et implications 28
Références bibliographiques 29
1 https://www.realmadrid.com/StaticFiles/RealMadrid/img/pdf/Annual_Report_RealMadrid_2021-22.pdf
2 https://backend.liverpoolfc.com/sites/default/files/2023-03/Liverpool%20Football%20Club%20Annual%20Report%20and%20Consolidated%20Financial%20Statements.pdf
3 https://www.fcbarcelona.com/fcbarcelona/document/2023/04/20/ad8807df-c813-438b-82f2-62d9dafc443e/Memoria-2021-22_ENG.pdf
4 https://www.tottenhamhotspur.com/media/4hodwa2a/tottenham-hotspur-limited-300622-signed.pdf








