Dans de nombreuses universités, la longueur d’un mémoire s’exprime en pages plutôt qu’en nombre de mots. Les pratiques observées montrent qu’un mémoire de Master, dans l’espace francophone, se situe fréquemment entre 70 et 90 pages, tandis que certains établissements anglo-saxons tolèrent des volumes plus importants, pouvant atteindre 120 à 150 pages. L’essentiel n’est pourtant pas d’atteindre une quantité arbitraire, mais de proposer un texte structuré, argumenté et cohérent avec le niveau visé. Le bon calibrage dépend du diplôme (Licence, Master 1 / Master 2 ou Doctorat), de la filière et des consignes spécifiques de votre département, qui restent la référence à suivre en priorité.
Pourquoi la longueur du mémoire compte
La longueur participe à la profondeur d’analyse et à la crédibilité de votre travail. Un volume suffisant permet d’installer une problématique solide, de présenter un état de l’art sérieux, de décrire une méthodologie transparente, d’exposer des résultats lisibles et d’en discuter la portée. À l’inverse, un texte trop bref contraint la démonstration et laisse des zones d’ombre. Les jurys évaluent aussi la gestion du contenu : un mémoire calibré montre que vous savez sélectionner l’essentiel, justifier vos choix et articuler vos idées. La longueur est donc un indicateur indirect de maîtrise méthodologique, même si elle ne se suffit jamais à elle seule.
Fourchettes par niveau (Licence, Master, Thèse)
Au niveau Licence ou Bachelor, un mémoire s’étend généralement entre 30 et 50 pages. L’objectif principal est l’initiation à la recherche : formuler une problématique pertinente, mobiliser quelques cadres théoriques et proposer une première démarche empirique ou analytique. En Master, la plupart des établissements attendent entre 70 et 90 pages. Cette hausse s’explique par l’ampleur de la littérature à couvrir, par la sophistication des méthodes et par la nécessité d’une discussion plus argumentée. En Doctorat, la diversité est plus marquée : de nombreux travaux dépassent 150 pages et peuvent atteindre, selon les disciplines et l’intégration d’articles, 180 à 300 pages. Dans tous les cas, les annexes — lorsqu’elles ne sont pas comptabilisées dans le volume — accueillent les documents longs (protocoles, verbatims, codes, questionnaires) pour préserver la fluidité du texte principal.
Niveau | Fourchette courante (pages) | Finalité & remarques |
---|---|---|
Licence / Bachelor | 30–50 | Initiation à la recherche ; problématique et première démarche empirique/analytique. |
Master (M1/M2) | 70–90 (parfois 60–120 selon filière) | Littérature plus étendue, méthodes plus élaborées, discussion approfondie. |
Thèse / Doctorat | > 150 (souvent 180–300) | Variabilité forte selon discipline ; chapitres multiples, annexes volumineuses, articles intégrés. |
Variations par pays et usages universitaires
Les usages éditoriaux varient d’un pays à l’autre. Au sein de la francophonie, les fourchettes évoquées plus haut restent des repères fréquents, tandis que des systèmes comme le Royaume-Uni encouragent souvent une argumentation plus concise à mise en page stricte. En Amérique du Nord, la présence de doubles interlignes est habituelle et peut mécaniquement augmenter le nombre de pages pour un même nombre de mots. En Océanie, les pratiques sont hétérogènes et fortement dépendantes des disciplines. Ces différences rappellent l’importance de vérifier les consignes locales : gabarit typographique, interligne, pagination, normes de citation et politique de dépôt. :contentReference[oaicite:5]{index=5}
Variations par filière
La nature des données et des preuves attendues influence directement le volume. En sciences et en ingénierie, la place accordée aux figures, aux tableaux et aux protocoles conduit souvent à des mémoires denses, avec des annexes substantielles. En sciences humaines et sociales, la revue de littérature occupe davantage d’espace et les analyses qualitatives exigent un travail rédactionnel important pour contextualiser les résultats. En droit ou en économie-gestion, la démonstration repose sur des raisonnements rigoureux, des comparaisons structurées et la mobilisation de sources normatives ou empiriques. Dans les filières santé, l’exposé de la méthode — éthique, matériel et procédures — et la présentation des résultats chiffrés requièrent également un calibrage attentif.
Structure & répartition des pages
Pages vs mots : comment estimer
Il arrive que les consignes imposent un nombre de mots et non de pages. Pour estimer l’équivalence, on retient souvent qu’une page standard en Times 12 avec interligne 1,5 et marges classiques correspond à environ 350 à 400 mots, quand une mise en page en Arial 11 avec interligne 1,15 peut approcher 420 à 480 mots. Ces valeurs ne sont que des repères : la présence de tableaux, de figures ou de citations longues modifie fortement le rendement « mots par page ». Ainsi, une exigence de 25 000 mots se traduira, selon la mise en page, par un intervalle d’environ 60 à 70 pages, hors annexes.
Gabarit | Mots / page (approx.) | 25 000 mots ≈ pages | Remarques |
---|---|---|---|
Times New Roman 12, interligne 1,5, marges standard | 350–400 | ~63–71 | Rendement moyen ; très sensible aux tableaux/figures. |
Arial 11, interligne 1,15, marges standard | 420–480 | ~52–60 | Mise en page plus dense ; attention à la lisibilité. |
Double interligne (type APA), police 12, marges standard | 250–300 | ~83–100 | Nombre de pages plus élevé à mots constants. |
Formatage : l’impact réel
Le formatage peut, à gabarit constant, faire varier sensiblement le nombre de pages. Un interligne plus généreux, des marges plus larges ou une police plus grande augmentent mécaniquement le volume. Les jurys en ont conscience et sanctionnent parfois les tentatives de « gonflage ». Pour éviter toute ambiguïté, respectez scrupuleusement le gabarit imposé : police, corps, interligne, marges, styles de titres et règles de légendage. Les figures doivent être lisibles, correctement sourcées et accompagnées d’un commentaire qui explicite le message principal.
Exemples & mini cas pratiques
Master en droit (80–90 pages). Un mémoire portant sur un contentieux récent peut s’organiser autour d’une problématique précise, d’un état de l’art juridique couvrant doctrine et jurisprudence, d’une méthodologie détaillant la sélection des décisions étudiées, d’une analyse structurée qui met en évidence les tendances et les divergences, puis d’une discussion qui évalue les implications théoriques et pratiques. Les textes sources volumineux, décisions et extraits officiels gagnent à être placés en annexe afin de conserver la fluidité du propos.
Master SHS (90–110 pages, entretiens qualitatifs). Une enquête reposant sur une vingtaine d’entretiens semi-directifs nécessite une revue de littérature étoffée pour cadrer le phénomène, une explicitation du protocole de collecte et d’analyse (codage thématique, critères de saturation), une présentation des résultats par thèmes accompagnée d’extraits de verbatims choisis, et une discussion qui met en regard ces résultats avec les travaux antérieurs. Les verbatims longs figurent en annexe, le texte principal se concentrant sur l’argumentation.
Sciences / ingénierie (70–100 pages + annexes). Dans un dispositif expérimental, la restitution des résultats gagne en clarté lorsque les figures sont normalisées et assorties d’une légende explicite, et lorsque la discussion interprète les tendances sans reproduire chaque détail du protocole. Les procédures, scripts et cahiers de laboratoire sont idéalement renvoyés en annexe, laissant au lecteur un fil principal fluide et démonstratif.
Mémoire infirmier (TFE, 60–80 pages hors annexes). Les enjeux méthodologiques — consentement, anonymisation, description des pratiques et cadre éthique — doivent être détaillés avec rigueur. Le texte principal se conçoit comme un cheminement : contextualisation, méthode, résultats et implications pour la pratique, les documents de terrain venant soutenir la démonstration en annexe.
Erreurs fréquentes
La première erreur consiste à confondre volume et qualité : ajouter des pages sans renforcer l’argumentation n’améliore pas l’évaluation. Une seconde erreur est de surcharger l’introduction au détriment de la discussion, qui doit pourtant répondre aux hypothèses et situer la portée des résultats. Une troisième erreur fréquente tient à l’absence d’annexes : sans accès aux matériaux bruts, le lecteur ne peut vérifier ni la méthode ni l’interprétation. Enfin, les figures insuffisamment commentées nuisent à la compréhension : chaque visuel doit s’insérer dans un raisonnement et être explicitement mobilisé.
Checklist avant rendu
Avant de déposer votre mémoire, confirmez que le gabarit local est respecté (police, corps, interligne, marges, pagination) et que la problématique annoncée en introduction fait l’objet d’une réponse claire en conclusion. Vérifiez que la discussion traite explicitement chaque hypothèse, que les annexes contiennent bien les documents utiles à la reproductibilité et que la longueur globale est cohérente avec le niveau, la filière et les exigences du département. Un dernier passage de relecture, centré sur la logique d’enchaînement des parties et la lisibilité des visuels, évite bien des pertes de points.
Besoin d’un avis expert sur la longueur et la structure de votre mémoire ?
Nos rédacteurs spécialisés peuvent relire, calibrer la répartition des sections et optimiser la lisibilité sans « gonfler » artificiellement le volume. Un accompagnement ciblé vous aide à rester dans la bonne fourchette tout en renforçant votre démonstration.
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FAQ — Nombre de pages d’un mémoire
Un mémoire de Master doit-il faire au moins 80 pages ?
Pas nécessairement. De nombreux établissements attendent une fourchette de 70 à 90 pages, mais la consigne locale prévaut toujours. La vraie question n’est pas de « faire long » mais de défendre une démonstration complète et lisible. :contentReference[oaicite:7]{index=7}
Les annexes comptent-elles dans le nombre de pages ?
Souvent, les annexes sont exclues du comptage, précisément pour ne pas alourdir le corps du texte. Placez-y les questionnaires, verbatims, codes et documents officiels, en conservant dans le mémoire des extraits ou tableaux synthétiques qui servent directement l’argumentation.
Combien de mots pour un mémoire de Master 2 ?
Selon les filières et gabarits, on observe fréquemment une fourchette de 18 000 à 30 000 mots. Avec un interligne de 1,5 en Times 12, cela correspond, à titre indicatif, à environ 60 à 90 pages.
Vaut-il mieux viser plus de pages pour « assurer » ?
Non. Un volume excessif sans gain analytique peut être pénalisé. Les jurys valorisent la clarté, la cohérence et la capacité à sélectionner l’essentiel plutôt que l’accumulation.
Comment répartir mes pages si j’ai peu de résultats ?
Lorsque le corpus est limité, renforcez l’état de l’art et explicitez les limites méthodologiques ; proposez des pistes de réplique ou d’extension. La discussion doit assumer les contraintes du terrain et montrer en quoi votre travail reste utile scientifiquement.