5 astuces pour réussir son mémoire de Management en école de commerce


Cet exemple de mémoire vise à vous donner un aperçu des attentes rédactionnelles sur le plan académique pour ce type de mémoire.


La mise en place d’un système expert en activité dans le but d’établir un scoring de risque : Appréciation des risques dans la garde d’une prise de position à terme sur le marché de matière première

Introduction

Les risques sont inhérents à la vie de l’entreprise. Ils sont présents aussi bien au sein des PME qu’au niveau des grands groupes dotés d’une certaine position sur le secteur d’activité. Ainsi, les dirigeants d’entreprise ont toujours cherché des moyens qui permettent de pallier à ces menaces et notamment, de les anticiper pour que l’entreprise soit toujours compétitives, performantes et occupe une place dominante sur le marché.

Différentes démarches ont été développés par les entreprises afin de tenir compte des risques qui peuvent survenir à chaque niveau de l’entreprise. Des moyens ont été mis en place afin de connaître les différentes causes de ces risques, leurs tendances, et les différentes évolutions du contexte qui pourraient influencer sur les risques auxquels pourraient être exposés les entreprises.

Etant donné que pour chaque activité qu’elle entreprend, l’entreprise court des risques, elle a mis en place des stratégies permettant de limiter ces risques. Ceci a conduit à la gestion globale des risques dans les entreprises. Cette gestion devrait conduire à la sécurisation de l’atteinte des objectifs de l’entreprise, à une vision globale et commune des menaces encourus par l’entreprise ainsi que les opportunités qui peuvent se présenter à l’entreprise. La gestion globale des risques devrait entre autre permettre de faire une allocation rationnelle des ressources financières, humaines et technologiques de l’entreprise pour que ces dernières soient exploitées à bon escient1.

L’analyse financière a été utilisée auparavant pour connaître les différents risques encourus par l’entreprise. En se basant sur des données mesurables, quantifiables, et chiffrées, les analystes pouvaient alors donner des jugements objectifs en ce qui concerne la situation de l’entreprise. Mais les données financières ne peuvent pas à elles seules suffire à représenter la complexité des difficultés et des menaces auxquelles sont exposées les entreprises. En effet, les résultats financiers ne peuvent être séparés des données non financières qui impactent d’une manière conséquente sur les résultats d’entreprise.

Les limites connues par la simple analyse financière a conduit à la mise en place d’autres outils permettant d’anticiper et de gérer les risques. Parmi ces outils se trouve le scoring de risque. Dans la présente étude, nous allons nous focaliser sur l’utilisation du scoring de risque au niveau du marché de matières premières. Il est question ici de connaître comment et pourquoi établir un scoring de risque sur le marché de matières premières.

La présente étude se divise en trois parties. Dans la première partie, nous allons exposer les spécificités, et les différents enjeux encourus par le marché de matières premières. Dans la deuxième partie, nous allons approfondir la notion de scoring de risque. Dans cette partie, nous allons montrer le principe, les objectifs, les différentes applications du scoring de risques pour les entreprises dans différents secteurs d’activité. Enfin, la troisième partie va porter sur la méthodologie. Nous allons prendre comme exemple le scoring de risque mise en place dans un système expert qu’est ANADEFI, sa mise en place et les limites de telles démarches.

Partie 1 : Revue bibliographique

  1. Le marché de matière première
  2. Présentation du marché de matière première

Le marché de matières premières correspond à un centre d’échanges de matières premières. Il peut aussi être défini comme étant un marché au sein duquel, les transactions de matières premières physique sont centralisées. Mais ces transactions sont aussi orientées de manière à ce que la demande des acheteurs puisse rencontrer les offres des vendeurs. Mais ceci ne peut être possible à moins qu’il n’existe un mécanisme efficace de fixation de prix de la matière échangée. Dans ce cadre, le marché de matières premières pourrait être défini comme étant un lieu d’échanges organisés de matières premières. Le CDVM (Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières) (2013) le définit comme étant « une bourse organisée où les échanges / flux, avec ou sans matière première physique, sont canalisés par le biais d’un mécanisme de prix unique, permettant ainsi une concurrence effective et maximale parmi vendeurs et acheteurs ».

Considéré comme étant un des plus vieux au monde, le marché de matières premières montre une progression notable au fil des années. Les différentes évolutions au niveau de ce marché découlent plus particulièrement de la volonté des acteurs à sécuriser les échanges entre les opérateurs mais aussi à renforcer la transparence des prix. Mais à cela s’ajoute différents contextes politiques, sociaux et politiques qui ont conduit à l’amélioration du marché. Le développement notable de ce marché implique aussi des modifications au niveau des démarches internes permettant de mettre en place des marchés locaux de matières premières qui tiennent compte des standards internationaux.

Au début, ce marché était particulièrement localisé dans les pays développés. La libération des marchés et l’accessibilité des systèmes d’informations pour le monde entier à partir des années 1990 ont contribué à l’émergence de marché de matières premières dans les autres régions du monde, notamment les pays en voie de développement. Néanmoins, la plus grande part de marché de matières premières est toujours localisée en Amérique du Nord et en Europe.

En fonction des différentes catégories de matières premières, les plus grands marchés en 2013 sont représentés sur le tableau suivant :

Tableau 1 : Marchés majeurs de matières premières

CatégoriesMarchéMatières premières
EnergieIntercontinental Exchange (ICE)Brent – gasoil

New York Mercantile Exchange (NYMEX)Light Sweet Crude – gaz naturel –heating oil
Métaux (non-ferreux, précieux)London Metal Exchange (LME)Cuivre –plomb – zinc – aluminium – étain

New York Mercantile Exchange (COMEX)Or – argent – platinium
AgricultureChicago Board Of Trade (CBOT)Blé – maïs – complexesoja

Kansas City Board Of Trade (KBT)Blé

Euronext Paris (ENP)Blé – maïs
SoftsNew York Board Of Trade (NYBOT)Sucre – café – coton

EURONEXT – LiffeCafé – sucre blanc –cacao

Source : CDVM, 2013

Le marché de matières premières a été mis en place au XIXème siècle quand les fournisseurs et les utilisateurs de matières premières ont cherché à faciliter leurs échanges tout en assurant une meilleure visibilité des prix. Les matières premières vendues sur ce marché sont très diverses. Il peut s’agir de matières permettant de fabriquer des produits finis ou semi-finis. Il peut donc être des composants, des ressources énergétiques qui sont impliqué dans le processus de production et d’acheminement du produit.

Le marché de matières premières fait intervenir trois catégories d’opérateurs. La première catégorie rassemble les opérateurs en couverture ou les hedgers qui utilisent le marché pour compenser le risque de fluctuations des prix. Ils ont pour objectif de se protéger contre les différents risques et d’optimiser les mouvements favorables au développement du marché. La deuxième catégorie correspond à celle des spéculateurs qui utilisent les options et les contrats futurs comme leviers de développement. Cette spéculation pourrait être particulièrement importante pour les matières premières telles que le pétrole et le maïs. Enfin, la troisième catégorie est constituée par les arbitragistes qui exploitent les écarts entre les prix relatifs de plusieurs actifs localisés dans différentes places.

Les investisseurs sur le marché de matières premières sont les spéculateurs, les producteurs et les consommateurs. Pour les producteurs et les consommateurs, la position qu’ils adoptent tend à se protéger des marchés futurs en s’exposant moins au marché physique. Mais ce besoin de protection est plus important chez les producteurs, parce que la production de matières premières est détenue par peu d’opérateurs pour des demandes plus amples. Les spéculateurs qui constituent aussi les investisseurs actifs montrent des positions longues ou shorts en fonction de leurs évaluations du marché. Enfin, les investisseurs sur indices ou les investisseurs passifs visent plus particulièrement à optimiser l’allocation d’actifs permettant la diversification de portefeuille. Mais tout comme les autres acteurs du marché, les investisseurs passifs tendent à se protéger contre l’inflation ou les changements brusques au niveau des marchés actions ou obligatoires.

Le spéculateur effectue une analyse du marché et anticipe de ce fait, les mouvements de prix, les changements fondamentaux. Le spéculateur intègre vite le changement au niveau de l’équilibre entre l’offre et la demande. Les flux de spéculateurs permettent entre autre de connaître les tendances futures. Ils jouent donc un rôle important dans la fixation de prix, contrairement aux investisseurs sur indices qui se focalisent sur la gestion de portefeuille. Même si ces derniers n’influent pas sur le prix et donc possèdent des rôles restreints, ils permettent aux producteurs d’accéder une bonne liquidité pour se protéger à moyen et à long terme, à coûts bas2.

Le marché de matière première se singularise par le fait qu’il est à la fois un marché de gros et un marché de détail. Ce marché regroupe des producteurs, des institutions financières, des sociétés et des particuliers qui constituent les consommateurs. Les transactions se font sur des marchés organisés, sur des marchés de gré à gré. Les transactions sont standardisées quand elles se font au sein des marchés organisés. La standardisation s’opère au niveau des quantités, de la qualité, de l’échéance pour les produits dérivés. Au sein de ce marché organisé, les transactions ne risquent pas de réclamer une contrepartie par ce qu’il existe une chambre de compensations entre l’acheteur et le vendeur et qui vérifie aussi la solvabilité de chaque acteur. Mais ce cas ne se présente pas sur le marché de gré à gré où l’acheteur entre directement en contact avec le vendeur, ce qui ne recourt pas au service d’un intermédiaire. Cependant, ce type de transaction s’avère plus adaptés aux besoins spécifiques des opérateurs3.

Le marché de matière première se caractérise par les différents acteurs qui y sont présents et le jeu de concurrence qui existe entre eux. Les principaux acteurs de ce marché sont les producteurs, les utilisateurs et les consommateurs. Le poids et la position de ces dernies influencent entre autre, la concentration au sein du marché de matières premières. A moyen terme, l’offre au sein de ce marché est influencée par la production et la vente de stocks ayant un volume conséquent. La demande pour sa part, est influencée par la consommation et l’accumulation de stocks intermédiaires (Saadi, 2005).

Dans le cadre des relations entre les différents acteurs du marché international de matières premières, il a été constaté que les producteurs tiennent un rôle majeur dans la mesure où ce sont eux qui contrôlent la production dont dépend la structure du marché. Les producteurs peuvent en effet assurer à la fois l’exploitation, la transformation et la distribution d’une part importante des produits qu’ils fabriquent, ce qui conduit à la marginalisation du marché international de matières premières (Saadi, 2005).

Il faut noter entre autre, que la structure de ce marché est aussi conditionnée par la concentration et l’intégration des différentes filières. Par ailleurs, ces éléments conditionnent aussi les positions des acteurs sur le marché international. Or, la domination de certains acteurs conditionne à la fois la production et l’utilisation de la matière première (Saadi, 2005).

Le marché international des matières premières se caractérise par la spécificité des produits qu’il vend. Ainsi, la filière internationale du produit vendu permet de connaître les caractéristiques du marché. Pour chaque matière première, il existe un niveau spécifique de concentration, un nombre d’acteurs précis et une position qui peut être plus ou moins dominante. Dans le cadre de concentration, le nombre de producteurs pour un produit donné est déterminant. Ainsi, un marché est dit concentré lorsque la production du bien est assurée par un nombre restreint de producteurs. Or, quand un produit n’est fourni que par peu d’acteurs, ces derniers détiennent une place importante au sein du marché et bénéficient d’un plus grand pouvoir de négociation (Saadi, 2005).

La concentration et l’intégration des différentes filières qui proposent leurs produits sur le marché international de matières premières conditionnent les rapports de force entre les différents acteurs du marché puisque certaines entités vont se mettre en position dépendante, alors que d’autres confirment leur domination sur le marché. Il est intéressant de noter que la concentration résulte de l’intégration sur laquelle se base l’augmentation de la concentration par le pouvoir de domination qu’il exerce sur le marché. L’intégration se trouve aussi à la base de la filiérisation de l’économie de matières premières (Saadi, 2005).

Par rapport au marché des dérivés, le marché de matières premières n’a pas de valeur relative importante. Mais il a été constaté que les transactions au sein de ce marché augmentent au fil du temps. Mais les transactions de ces matières premières sur le marché de gré à gré semblent aussi diminuer par rapport au marché de dérivé. L’importance du marché de matière première est la même que celle du marché d’actions ou d’indices boursiers (Simon et Lautier, 2004).

  1. Les différents risques encourus par les acteurs du marché
  2. Risques spéculatifs

Le marché des matières premières est animé par des fonds spéculatifs. L’importance de la spéculation au niveau de ce marché pourrait se refléter à travers le fait que 95% des transactions qui ont lieu sur les marchés à termes sont spéculatives (Warnier, 2012). Ceci est rendu possible par le fait que les acheteurs n’acquièrent pas tout de suite, les différents produits qu’il achète. Ainsi, pendant la transaction il n’acquiert qu’un actif virtuel. D’autre part, l’importance de la spéculation sur ce marché vient du fait que la diminution des cours dépend de la capacité des investisseurs à convaincre que l’offre pourra satisfaire la demande (Perri, 2008).

Le marché à terme de matières premières est un marché où la spéculation est très pratiquée du fait qu’il attire les capitalistes et les entrepreneurs qui veulent se couvrir des risques de variations de cours. En effet, les matières premières qui sont achetés ne seront livrables que dans un certain temps. Les matières premières ainsi commandées vont servir à remplacer les stocks. Ainsi, si la spéculation n’est pas faite, alors l’investisseur pourrait se heurter à une augmentation rapide des cours pour sa prochaine commande, ce qui va perturber le prix de vente de ces matières premières. Tous les acteurs qui croient que le prix va augmenter sur le marché vont donc acheter à terme pour pouvoir revendre la matière premières à un prix plus élevé après quelques temps. Vu sous cet angle, la spéculation constitue un moyen de se protéger contre les variations des cours (Truchy et Murat, 1953).La spéculation a été longtemps considérée comme étant une des causes profonde de la hausse de prix de matières premières. Mais l’importance de la spéculation n’est pas la même pour les différentes catégories de produits. Dans les années 1970 par exemple, la spéculation a été particulièrement élevée pour les métaux. Dans ce contexte, il est probable que la spéculation pourrait constituer une des causes de la hausse des prix des matières premières. Et pourtant, au fil du temps, les spéculations ont diminués sans que des réduction de prix de matières premières ne soient pour autant remarquées, ce qui laisse supposer aussi que la hausse des prix de matières premières n’est pas uniquement conditionnée par les spéculations faites par les investisseurs et d’autres opérateurs sur le marché (Fonds Monétaire International, 2008).

Cependant, les spéculations sont à l’origine de la volatilité des cours des matières premières. Ces phénomènes ne peuvent être séparés du phénomène d’opposition entre les acteurs physiques et les investisseurs purs. Les opérateurs physiques cherchent à couvrir leurs risques de prix tandis que les investisseurs purs cherchent des profits4.Par ailleurs, les demandes ne sont pas homogènes en ce qui concerne les différentes catégories les matières premières utilisées. Ainsi, les matières premières principales sont négociées en très grande quantité, ce qui ne permet pas une transformation aisée pour les différents investisseurs5.

Au niveau du marché des matières premières, les spéculations ont toujours été basées sur l’évolution de la demande et de l’offre. Les changements au niveau de ces deux éléments étaient donc à l’origine des différents comportements des acteurs du marché. Mais ces dernières années, il a été constaté que la composition des acteurs qui interviennent sur le marché a changé. Ainsi, des investisseurs financiers sont venus sur le marché des matières premières afin de diversifier les portefeuilles de matières premières. Ces investisseurs se focalisent plus sur les différentes possibilités d’investissements pour les différents produits de base et adoptent des positions en fonction de leur appréciation du risque-rendement d’un portefeuille. Or, ce dernier ne possède que des valeurs traditionnelles. Pour ce faire, les investisseurs financiers optent pour une commercialisation des produits disponibles par l’achat et l’accumulation de stocks de produits. Cette démarche permet de faire monter les cours. Il faut noter cependant que cette stratégie n’est fructueuse que quand il est appliqué sur un petit marché tel que le marché des métaux précieux. Il n’est donc plus valable pour d’autres matières premières à cause de la hausse des frais de stockage que ces derniers nécessitent (Nations Unies, 2009).

La spéculation est à l’origine de la hausse de prix couplée sans que les acteurs ne puissent intervenir. Or, elle peut toucher toutes les catégories de produits et impacter sur l’économie (Guyau, 2008).La spéculation est à l’origine de la progression du cours international de matière première. Elle permet de dynamiser à moyen terme les prix de matières premières ce qui pourrait se refléter à travers l’augmentation ou la diminution des prix des matières premières. Le maintien a un faible prix de la matière première, s’explique soit par l’augmentation du stock, une grande disponibilité du produit ou un arrêt des ventes. Mais ce dernier cas va faire augmenter le prix des matières premières parce que les demandes vont aussi augmenter. Dans le scénario contraire c’est-à-dire, dans le cadre d’une baisse à long terme des prix de matières premières, alors le marché international enregistre des excédents (Saadi, 2005).

Ces dernières années, la spéculation a été particulièrement importante sur le marché des matières premières. Ceci est nourri par les différents contextes politiques et économiques qui ont secoué le monde. L’offre mondial s’est trouvée confrontée à des perturbations telles que la crise du blé russe en 2010, l’explosion du printemps arabe qui ne manque pas de s’impacter sur les matières premières énergétiques mondiales notamment, le pétrole, les guerres civiles et les crises sociales qui sévissent dans différentes régions du monde.

D’autre part, l’augmentation de la spéculation pourrait aussi être expliquée en partie par les engagements faits par la FED (Réserve Fédérale des Etats-Unis), la banque centrale des Etats-Unis dans le cadre du quantitative easing 2 lancé en 2010. Cet engagement a eu pour effet de changer les différents comportements spéculatifs sur le marché de matières et la vente de dollars. Ainsi, les investisseurs sur le marché font des prêts à court termes en dollars, mais ayant des taux d’intérêt plus bas selon le montant fixé par la FED. Ces prêts sont investis dans les matières premières, les devises émergentes, ainsi que les devises des pays producteurs. L’euro de son côté, est investi dans les actions. Dans ce cadre, les actifs risqués augmentent. Dans un contexte de diminution du dollar, les actifs risqués financés en dollars augmentent de façon drastique. Ceci cause l’augmentation des prix des matières premières, et conditionne aussi les différentes positions en dollars. La diminution des actifs achetés à crédit conduit les investisseurs à une vente précipitée de leurs actifs pour compenser leurs dettes en dollars, ce qui accélère encore la chute des actifs6.

  1. Fluctuation des prix

Au sein du marché des matières premières, la fixation des prix dépend des caractéristiques de chaque matière première. Ce critère définit entre autre, la commercialisation du produit sur le marché. Pourtant, même si les prix varient d’une matière à une autre, il a été observé que l’arbitrage conduit à une faible différence ou une homogénéisation des prix (Saadi, 2005).

Il faut noter entre autre, que la fixation des prix sur le marché de la matière première dépend aussi de la structure du marché et la position dominante ou dépendante ainsi que les comportements des différents acteurs du marché (Saadi, 2005). Pour illustrer ce fait, la structure du marché des matières premières agricoles, ne peut pas être comparable à celle du marché de matières premières énergétiques. De plus, il existe des disparités même à l’intérieur d’une même catégorie de produits. Ceci pourrait être observé par exemple au niveau du marché de matières premières agricoles. Ce marché est très étroit et disparate. Ainsi, le marché de céréale ne ressemble pas au marché de légumes, etc. Mais puisque la demande et l’offre conditionne aussi la fixation des prix des produits mis sur le marché. Dans ce cas, la commercialisation de matières premières agricoles sur le marché de matière première est influencée par différents facteurs tels que la concurrence entre les produits alimentaires et les produits qui vont être introduits dans la composition de matière énergétique. Sur ce marché particulier en effet, les produits vendus vont à la fois servir pour l’alimentation humaine, l’alimentation des animaux et la production d’énergie ce qui accroît le prix des produits7.

Par ailleurs, tout comme n’importe quel autre marché, la surproduction ou la pénurie des produits conditionne aussi la fixation du prix sur le marché de matière première. Ces différents facteurs tendent en effet, à impacter sur l’équilibre et la régulation du marché (Saadi, 2005). La formation des prix de matières premières dépend aussi des facteurs financiers. Les taux d’intérêts peuvent agir en effet sur l’offre et la demande physique. Etant donné que les matières premières dans la grande majorité des cas soient stockables ils constituent de ce fait, des actifs réels. La formation de leurs prix conditionne de ce fait, la situation du marché et les spéculations. Mais les anticipations peuvent encore influencer les différents comportements des investisseurs et agir de ce fait, sur la fluctuation des prix (Fonds Monétaire International, 2008).

La volatilité des prix pourrait être liée à l’évolution du marché. Pour limiter ce fait, et notamment la volatilité des prix au comptant, les investisseurs ont mis en place des stratégies de couvertures permettant de réduire l’exposition aux risques. L’instrument traditionnel ayant été adopté par les investisseurs pour se couvrir a été le contrat à terme qui est contracté au sein des bourses de commerce. Cependant, il a été constaté que la volatilité des prix au comptant n’était pas plus importante que celle des prix à termes. En effet, le marché présente différents prix relatifs et issus de contrats de différente maturité. Par ailleurs, la structure du marché n’est pas figée mais évolue dans le temps, ce qui fait que les prix pratiqués sur le marché fluctuent en fonction des échéances. Ceci renforce la nécessite de trouver les stratégies de couverture des investissements.

Les fluctuations des prix des matières premières par ailleurs, ne peuvent être séparées du contexte économique et financier dans le monde ainsi que les différentes politiques régissant les transactions et les différents échanges dans le monde. La versatilité du marché en est également la cause (Guyau, 2008). Le prix des matières premières est fortement influencé par la croissance mondiale et l’activité industrielle. Cette influence est d’autant plus importante que la matière première est impliquée dans l’activité industrielle mondiale et plus particulièrement, dans les activités des industries manufacturières. Pour les matières premières agricoles pour leur part, la demande est conditionnée par les revenus des consommateurs. Ainsi, une augmentation des revenus par habitant pourrait modifier le prix des matières premières (Fonds Monétaire International, 2008).

L’industrialisation s’est aussi développée dans les pays émergents et une croissance a été notée ces dernières années, ce qui a contribué à l’augmentation des revenus par habitants. L’activité mondiale se trouve ainsi de plus en plus impliquée dans le cadre de la fixation des prix des matières premières. La géographie de la demande de matières premières dans le monde a changé. La croissance mondiale est désormais localisée dans les pays émergents et les demandes en matières premières se sont intensifiées, puisque ces derniers requièrent plus de matières premières. Cela ne veut pas pour autant dire que le ralentissement de la croissance des pays développés puisse encore impacter sur le prix des matières premières (Fonds Monétaire International, 2008).

Les fluctuations des prix de matières premières sont aussi liées à la disponibilité de ces matières premières. L’augmentation des prix des matières premières ces dernières années est liée à la réduction rapide et temporaire de l’approvisionnement mais surtout, à une réaction lente et inélastique de l’offre par rapport à la demande. Il a été constaté en effet que le cycle de production de ces matières premières a été rallongé alors que la pression de la demande s’accentue de plus en plus. Ceci a provoqué la réduction de stocks et des capacités de réserve des producteurs, qui se solde par l’augmentation et l’instabilité des prix. Les cours augmentent fortement à cause de la nécessité pour les fournisseurs de renforcer leur capacité (Fonds Monétaire International, 2008).

Au niveau mondial, les Européens ont été longtemps à l’abri des fluctuations des prix de matières premières. Cependant, ces dernières années, le pouvoir public a commencé à ne plus s’impliquer dans la régulation des marchés ce qui les a exposé aux fluctuations du prix du marché mondial. Le mode de vie des consommateurs participe à l’augmentation de la demande de matières premières8.

En ce qui concerne le marché de matières premières, les investisseurs ont mis au point diverses techniques pour se protéger contre les différentes fluctuations des prix des matières premières. Ainsi, il est possible d’opter pour différents contrats mais ces derniers comportent aussi des failles dans la mesure où la couverture qu’ils permettent est limitée dans le temps et ils servent dans ce cas, à une couverture limitée des risques encourus par les investisseurs. A part ces contrats, il existe le ratio de couverture ou le hedge ratio. Cette méthode de couverture a été adoptée au sein du marché de matières premières puisqu’un opérateur ne doit pas couvrir uniquement toute la position à sa disposition sur le marché de produits physiques afin d’optimiser son portefeuille. Par conséquent, les actifs physiques à la disposition des investisseurs seraient couverts tandis qu’une partie, notamment la fraction complémentaire n’est pas protégée des risques de volatilité des prix. Dans ce cas, la proportion maximale d’actifs à protéger a été ainsi déterminée (Simon et Lautier, 2004).

D’autres auteurs tels qu’Ederington cité par Simon et Lautier (2004) stipulent que la couverture sur le marché à terme doit tenir compte de la différence entre le comportement des prix à terme et le comportement au prix au comptant. Ainsi, la position sur le marché à terme ne ressemble pas forcément à la position recherchée par l’opérateur sur le marché physique. Ainsi, il est nécessaire de couvrir la position sur le marché telle qu’elle est souhaitée par l’investisseur. En d’autres termes, il est nécessaire que les variations des prix au comptant soient identique aux variations des prix au comptant sur le marché à terme.

  1. La concurrence des marchés dérivés

Les marchés dérivés sont des marchés qui proposent des produits dérivés aux clients. Les produits dérivés sont des produits issus de l’actif de base ou actif sous-jacent. Les produits dérivés qui peuvent être rencontrés sur le marché sont les futures, les options et les warrants. L’engouement des investisseurs pour ces produits pourrait découler de la multiplicité des offres qu’ils génèrent. Ils permettent en effet la spéculation, la couverture contre les risques de fluctuation de prix, l’arbitrage et les différentes combinaisons issues de ces différentes stratégies. Par ailleurs, le marché de dérivé montre une grande flexibilité et une plus grande couverture avec une possibilité de gestion de risque, une gestion de fonds, des assurances9.

Etant donné l’augmentation de la demande et la réduction de l’offre, de nombreux opérateurs ont opté pour la mise en place de produits dérivés pouvant substituer les matières premières. Non seulement ces produits sont vendus à des prix plus bas par rapport au prix des matières premières, mais ils permettent aussi de satisfaire les demandes. Le développement des produits dérivés pourrait provenir de leurs caractéristiques techniques (FAO, 1984).

Le marché de dérivé gagne de l’ampleur lorsqu’il existe de fortes fluctuations des cours des matières premières. Ils viennent comme des réponses permettant de livrer les produits au moment opportun et dans l’espace. Dans ce cadre, les marchés dérivés constituent un outil de gestion de stocks10. Mais le marché des produits dérivés est particulièrement important pour le secteur de l’énergie, des métaux et des produits agricoles11. A partir de 2004, les banques d’investissements, les fonds d’investissements et les fonds spéculatifs se sont plus intéressés aux produits dérivés pour diversifier leur classe d’actifs de portefeuille. Il est constaté que le prix sur le marché est conditionné désormais par le comportement des marchés de produits dérivés12. L’importance du marché de produits dérivés est représentée sur le tableau suivant :

Tableau 2 : Montant des encours des produits dérivés O.T.C. (en milliards de dollars US)

Catégories de produits dérivésDécembre 2008Juin 2009Décembre 2009Juin 2010Décembre 2010
Taux de change50 04248 73249 18153 12557 798
Taux d’intérêt432 657437 228449 875451 831465 260
Opérations sur titres6 4716 5845 9376 2605 635
Matières premières4 4273 6192 9442 8522 922
CDS (Crédit Default Swap)41 88336 09832 69330 26129 898
Non classés62 66762 29163 27038 32739 536
TOTAL598 147594 553603 900582 655601 048

Source : Banque des règlements internationaux (BRI), juin 2011

Sur ce tableau, nous pouvons constater que les marchés des produits dérivés génèrent des sommes importantes. De 2008 jusqu’en 2010, considéré dans sa globalité, le montant des encours des produits dérivés OTC est passé de 598 147 milliards de dollars à 601 048 milliards de dollars. Malgré des réductions des montants des encours de 2008 jusqu’en 2010, nous pouvons constater que les investisseurs montrent beaucoup d’intérêt pour ce marché.

En ce qui concerne les produits dérivés de matières premières, elle est passée de 4 427 milliards de dollars en 2008 à 2 922 milliards de dollars en 2010. Il y a une diminution de l’encours des produits dérivés au fil du temps, mais cela ne dénote pas pour autant que les investisseurs se désintéressent de ce marché. De décembre 2008 jusqu’en juin 2010, les encours ont diminué. Ceci pourrait résulter des perturbations causées par les impacts de la crise mondiale. Ce n’est qu’en décembre 2010, que la situation commence à se stabiliser et l’encours augmente de nouveau.

Le produit dérivé constitue une bonne couverture pour les opérateurs lorsque des fluctuations sont observées sur le marché. C’est un moyen permettant de se protéger contre les variations des cours d’action, des taux d’intérêts et également, des cours de matières premières, ou encore, d’un indice boursier, en générant des flux. Le marché dérivé permet aussi de faire des échanges entre différents opérateurs mais contrairement à ce qui se passe sur le marché de matières premières, le marché de produits dérivés permet de répondre aux besoins des opérateurs en se basant sur les risques qui peuvent être encourus par ces derniers. Dans cette optique donc, le marché dérivé propose différents contrats et des produits dérivés permettant de protéger autant que faire se peut les investissements des opérateurs (Henry, 2008).

Le marché dérivé ne constitue plus uniquement un moyen permettant de se protéger contre les fluctuations et les subites modifications qui s’installent au sein du marché de matières premières. Il a été constaté que ces dernières années, avec l’importance qu’il a acquis à l’échelle international, le marché dérivé est désormais devenu un élément essentiel dans la fixation de prix des matières premières. Désormais, le marché dérivé peut aussi être à la base de la volatilité des prix des matières premières dans la mesure où les mouvements sur les marchés dérivés conditionnent au même titre que les variations des fondamentaux sur les prix des matières premières. Or, ces marchés ne sont pas fortement contrôlés, ce qui ne permet pas de pallier ou de limiter leurs impacts sur les marchés de matières premières13.

L’essor du marché dérivé a été favorisé en effet par le contexte économique, financier, social et politique dans le monde. En effet, l’industrialisation de la Chine, de l’Inde et du Brésil résultent en une augmentation de la demande en matières premières alors que les offres diminuent de plus en plus à cause des changements climatiques ou autres facteurs. Alors que les matières premières ont toujours enregistré une augmentation des prix au fil des années, les produits dérivés qui constituent des substituts à bas prix pourraient plus intéresser les différents opérateurs sur le marché. L’émergence de la Chine s’est accompagnée de l’augmentation de sa demande en matières premières notamment, du charbon, du cuivre, de l’aluminium et du blé. Outre à cela, la demande va de plus en plus se focaliser sur la qualité que sur la quantité, ce qui renforce encore l’abandon des matières premières au profit des produits dérivés14. Les produits dérivés de matières première sont négociés sur les plateformes forex et les brokers et aussi sur les bourses de commerce. Mais en considérant la croissance démographique et le développement des pays émergents, le marché dérivé est un marché qui est amené à se développer pour les prochaines années15 tandis que le marché de matières premières ne cesse d’enregistrer des difficultés.

Le marché dérivé permet de personnaliser les contrats de gestion des risques sur les matières premières, et permettent en même temps de maintenir la confidentialité des transactions, chose qui n’est pas possible avec le marché de matières première. Il est possible pour les opérateurs qui investissent dans ce type de marché de personnaliser leur contrat en fonction du sous-jacent pour une qualité bien déterminée de produits. C’est un outil flexible puisqu’il permet de fixer la date et le lieu de la livraison au même titre que les dispositifs d’options ou de combinaison d’options adaptés à la situation de l’opérateur16.

  1. Le défaut ou l’insolvabilité

L’insolvabilité se produit lorsqu’une société se trouve dans l’incapacité de payer ses dettes suite à une insuffisance d’actifs17. Cette insolvabilité pourrait être liée au fait que les banques européennes se financent auprès des fonds américains suite à un déséquilibre entre l’offre et la demande. Par conséquent, le financement de certaines matières premières se fait en dollars.

Mais dans ce cas, une baisse des ressources en dollars pourraient impacter sur ces activités de financement18. La situation des Etats-Unis en matière d’endettement n’est pas en effet, très régulière, ce qui l’expose à l’insolvabilité19.L’augmentation du risque d’insolvabilité observée dans différents secteurs d’activité tient du fait que de nombreux investisseurs économiques se sont fiés à l’endettement pour assurer leur croissance. Or, cette démarche ne peut qu’accentuer les risques d’insolvabilité globale. Ceci nécessite une réévaluation de leurs actifs afin de déterminer leur niveau de solvabilité20.

Depuis la crise de 2007 – 2008, le prix de matières premières a baissé, mais ce dernier est aussi corrélé au marché boursier. Suite à cet évènement, les matières premières sont de plus en plus impliquées dans la composition de portefeuilles d’investissement tout comme différentes classes d’actions. Mais les matières premières sont des actifs hétérogènes21.

Suite aux perturbations économiques et financières suite à la crise économique de 2007/2008, de nombreux investisseurs ont cherché à diversifier leurs risques et se sont tournés de ce fait vers le marché de matières premières pour placer leurs capitaux22.Le marché de matières premières se fait sur des marchés organisés ou sur le marché de gré à gré dans lequel, les transactions sont standardisées afin de réduire autant que faire se peut les différents risques encourus par les opérateurs. Néanmoins, une chambre de compensation se trouve entre l’acheteur et le vendeur afin de vérifier la solvabilité avec des appels de marge quotidiens. Or, ce cas n’est pas rencontré dans le cadre du marché de gré à gré, ce qui réduit la solvabilité des deux parties dans le cadre de la commercialisation de matières premières23.

L’insolvabilité peut toucher un des intervenants sur le marché de matières premières. Il peut toucher par exemple le courtier correspondant ce qui va entraîner la liquidation ou la clôture des positions du client sans que celui-ci n’y ait consenti au préalable. Dans certains cas, le client peut perdre définitivement les avoirs qu’il a déposés en tant que garantie au début de la transaction. Le financement des grandes entreprises peut se faire en effet par le biais du marché financier, mais elles emploient encore les banques comme intermédiaires dans le cadre du financement de leurs clients qui peuvent être des particuliers, des entreprises ou des institutionnels par le biais d’investissements. Mais pour se couvrir des risques, les banques ont mis en place des produits dérivés. Cependant, ces derniers peuvent déstabiliser la situation de l’entreprise plus particulièrement dans la mesure où ils constituent des outils de spéculation24.

  1. Le scoring de risque
  2. Définition

Le scoring de risque est une technique qui permet d’évaluer le niveau de risque global auquel pourrait être confronté les acheteurs vis-à-vis de leurs fournisseurs (Bernard et Salviac, 2009). Elhamma (2009)25 donne la définition suivante pour le scoring : « Le scoring correspond à une méthode d’analyse financière qui tente de synthétiser un certain nombre de ratios sous forme d’un seul indicateur susceptible de distinguer les entreprises saines des entreprises défaillantes ».Cette technique utilise des données historiques et des techniques statistiques pour déterminer les différents risques encourus par les acteurs au sein d’une entreprise, d’une institution, etc. Elle permet aussi de connaître le profil des différents acteurs26.

Le scoring pourrait aussi être considéré comme étant une technique permettant de hiérarchiser les positions des différentes entreprises qui se trouvent sur un même secteur. La hiérarchisation des entreprises se base sur leur vulnérabilité, mesurée par des méthodes quantitatives et notamment, par le biais d’analyses factorielles. Cette méthode a été largement utilisée par les PME. Elle peut être réalisée sur la base de la liasse fiscale de l’entreprise en tenant compte du bilan et du compte de résultats. Ce dernier permet d’aboutir à l’établissement des soldes intermédiaires de gestion. Bien que l’application de cette méthode soit large, il a été observé qu’elle s’adapte particulièrement à l’analyse des risques dans le cadre de l’octroi de crédit par les banques. Le scoring de risque permet donc de prendre une décision en ce qui concerne l’octroi ou non de prêt à l’entreprise. Dans ce cas de figure, le scoring a pour objectif de différencier les entreprises en fonction de leur risque de défaut27.

Le scoring de risque est une analyse basée sur des indicateurs majoritairement financiers, ce qui n’implique pas pour autant, une ignorance des indicateurs non financiers. Ces derniers donnent en effet, des informations supplémentaires qui permettent de connaître certaines informations telles que le climat social qui règne dans l’entreprises, son positionnement sur le marché, la technologie qu’elle utilisé, etc. Ces variables quantitatifs sont particulièrement constitués par des ratios, des montants bruts28. Les variables qualitatifs pour leur part portent sur le statut de l’entreprise, son profil payeur, sa gestion, etc.29

Dans le terme scoring, il y a le score, qui correspond à une note de risque, ou à une probabilité de défaut d’un particulier, ou d’une entreprise qui sollicite les services d’un établissement bancaire ou financier30. Le score permettant de discerner la défaillance d’une entreprise est déterminé automatiquement chaque année à partir du bilan de l’entreprise et en se basant sur l’analyse discriminante de Fisher. La probabilité de défaillance liée à la valeur du score permet d’avoir une prévision qui s’étale sur trois ans à partir de la date d’arrêté du bilan. La pertinence statistique de ces scores sont établis par l’analyse d’ensemble sectoriels de grande taille et présentant une homogénéité telle que l’industrie, le commerce de gros, le commerce de détails, etc.31

Le scoring de risque ne vise pas à rejeter une demande de crédit de la part d’une personne, d’une entreprise ou d’une institution, mais tente tout simplement de l’anticiper pour que le client et la banque ne courent aucun risque ou encourent des risques limités. Cette méthode permet donc d’anticiper les risques mais ne permet pas pour autant, de l’expliquer32. Le scoring de risque s’inscrit dans le cadre de la recherche des risques présents et à venir en se basant sur les différentes activités et les résultats enregistrés par l’entreprise au cours des années. Cette méthode porte a pour objectif entre autre d’établir des liens entre les taux de remboursement et les caractéristiques qui les déterminent afin de pouvoir modéliser les corrélations et de déterminer les risques encourus par le client.

Le scoring de risque ne peut pas uniquement se focaliser sur l’incapacité du client à rembourser leur dette mais peut viser aussi à envisager les probabilités de retard de remboursement du client. Il peut entre autre permettre de déterminer la probabilité qu’un client renouvelle son crédit alors qu’il a déjà contracté un crédit auparavant. Le scoring peut se faire par des modèles mathématiques, des bases de données et des fréquences d’apparition des facteurs recherchés dans le cadre de la détermination des corrélations entre les critères d’identification des clients enregistrés dans la base de données. Le scoring peut être subjectif ou statistique33.

  1. Principes

La première démarche du scoring consiste à déterminer les différents ratios, puis, de fixer les coefficients de pondération et à la fin, l’observation de séries statistiques découlant des échantillons représentatifs de l’entreprise34.Pour déterminer les différents ratios, il faut disposer d’une base de données. L’établissement de cette dernière requiert un certain temps, ce qui demande donc de collecter les données bien avant pour éviter les risques de défaillance de la part des clients. Les données collectées peuvent être de différentes natures : fiscale, financière, etc. Les données ainsi stockées permettent de dresser une première liste de ratios.

A l’issue de cette première étape, de nombreux ratios vont être déterminés. Mais ils ne seront pas tous utilisés dans le cadre du scoring. Ceci nécessite donc un tri des ratios qui sont les plus pertinents. Cette sélection se base donc sur plusieurs critères dont la représentativité des ratios. Les ratios où certaines valeurs manquent par exemple doivent être éliminés. Le ratio est retenu en fonction de l’indépendance sectorielle ce qui implique une discrimination des ratios en fonction des secteurs d’activité et en fonction du degré de solvabilité. Les ratios sont aussi sélectionnés en fonction de sa capacité à présenter les tendances fortes de l’entreprise. Ceci implique que les ratios sont sélectionnés en fonction de leur distribution théorique. En effet, il existe deux types de distributions : la distribution montrant un Khi-deux à faible degré de liberté, ce qui correspond à une forte asymétrie des données et une faible discrimination des ratios ; et le Khi-deux à degré de liberté plus élevé ou normale. Dans ce dernier schéma, l’asymétrie est faible et une valeur plancher existe. Ceci correspond au ratio les plus intéressants.

Les valeurs du ratio doivent aussi être représentatives et être comprise entre un certain intervalle permettant une meilleure discrimination. Ceci permet de catégoriser les ratios en fonction de leur caractère discriminant. La valeur de ces ratios doit être significative du point de vue financier. Le score des échantillons correspond en effet à un ensemble synthétique des profils statistiques de l’entreprise ce qui ne lui permet pas de donner des indications concernant les risques d’insolvabilité de l’entreprise. Par contre, la position de la valeur de ce score sur une échelle de valeur, ce qui implique donc une analyse comparative, qui va permettre de discerner la situation réelle de l’entreprise.

Quand le ratio a été déterminé, alors il incombe de déterminer la formule score. La sélection se fait petit à petit en intégrant un ratio supplémentaire permettant la discrimination entre les entreprises saines et celles qui sont défaillantes. La sélection est terminée lorsque le gain d’information n’est plus significatif.

Dans le cadre de la détermination de la formule score, le calcul de coefficients multiplicateurs s’avère utile. Ces coefficients permettent de discriminer les entreprises défaillantes. Le score découlant de cette opération permet donc de déterminer les probabilités d’appartenance de l’entreprise à un groupe. Quand le score est négatif, la probabilité d’appartenance de l’entreprise à la catégorie des défaillantes est plus élevé. Quand le score est nul alors le degré d’appartenance des entreprises est le même. Le score devrait constituer l’outil pertinent permettant de distinguer deux catégories d’entreprises distinctes. Dans cette optique, il doit refléter les différences entre les entreprises et notamment, il doit caractériser le profil défaillant et le profil sain35.

La mise en place de ce scoring de risque nécessite la détermination d’indicateurs permettant d’évaluer les risques de défaillance de la part des fournisseurs. Les indicateurs peuvent être de différentes natures. Ils peuvent être des indicateurs financiers ou non financiers. Mais la réussite du scoring de risque dépend de la capacité à déterminer les indicateurs pertinents pour chaque classe de risque. Pour chaque indicateur, le résultat est comparé au seuil acceptable pour déterminer si le risque est faible, acceptable, élevé. Ceci conduit à la mise en place de matrice de scoring de risque permettant d’extrapoler le niveau de risque global (Bernard et Salviac, 2009).

Pour une entreprise, les risques peuvent découler de plusieurs acteurs, ou de plusieurs facteurs. Le risque peut être décelé au niveau de la qualité ou de la quantité des produits ainsi que leur disponibilité, de la fiabilité du fournisseur, etc. Le scoring de risque pour le produit est représenté sur le tableau ci-dessous.

Tableau 3 : Scoring du risque produit


Points à auditerEvaluation des risques
ProduitProduit : nouveau/ancien ; périssable/durable Volumes : importants/faibles Fabrication : sous-traitée/directe Produit : en vente libre/soumis à autorisation Production : certifiée /non certifiée Existence de normes officielles/absence de normesNouveau > ancien ; périssable > non périssable


Importants > faibles
Sous-traitance > fabrication interne


Certification < non certification Présence < absence
Traçabilité & localisation du problèmeCircuit de distribution : long/court ; diversifié/concentré Stockage à l’extérieur de l’établissement/à l’intérieur En entrepôt distributeur/producteur Périodicité des achats Produit emporté/expédiéLong > court

Stockage, entrepôts : risques différents



Période inter-achat courte > période longue ( diffusion)
Consommateur/utilisateurMarché général/de niche Population sensible/normale Cible internationale/localeGénéral > niche
Population sensible > normale Internationale > locale
Score de risque–/100
Nature du risqueDéfaut ou contamination invisible/perceptible Conséquences possibles Traitement ou solution maîtrisé(e)/inconnu (e)Description détaillée des risques potentiels, des conséquences, des solutions

Source : Gauzente (2005) modifié de J.M Lehu (1998)

Ce tableau présente les différents points sensibles, les produits qui sont plus vulnérables que les autres et ceux qui méritent plus de vigilance. Il permet entre autre de déterminer et d’anticiper plus particulièrement, les dommages, les risques et les démarches qui pourraient être envisagées dans le cadre de la régularisation de la situation critique.

Le scoring de risque peut aussi porter non seulement sur les entreprises mais aussi sur les investisseurs. Nous avons parlé de plusieurs investisseurs sur le marché de matières premières. Mais la fiabilité de ces derniers pourrait encore influencer sur la réussite de l’investissement. Il existe en effet, des investisseurs qui aiment le risque et se focalisent sur le portefeuille d’actions et les investisseurs qui misent plus sur les actifs à revenu fixe. Les comportements de ces deux types d’investisseurs diffèrent. Mis à part les investisseurs, il a été constaté que le scoring de risque pourrait aussi porter sur le pays où se réalise les investissements. On parle alors de scoring de risque pays en fonction du contexte politique, social et économique du pays ciblé. Ce scoring devrait parvenir au discernement des pays où l’investissement peut avoir lieu et de ceux où cette opération ne peut pas avoir lieu (Ndong, 2011).

Etant donné que les indicateurs soient les principaux éléments qui garantissent l’évaluation des risques encourus par un opérateur sur le marché ou au sein d’une entreprise, il est nécessaire que le marketeur tienne compte des différents objectifs poursuivis, les différents éléments à suivre dans le cadre du scoring et les éléments qui puissent être impliqués pour ce faire. Pour connaître si un marché est actif ou non, le marketeur peut par exemple baser son évaluation sur le volume de transaction, le niveau d’activité sur le marché, la dispersion des prix dans le temps et entre les différents acteurs du marché (Kerebel, 2009).

Pour octroyer des crédits aux clients, les banques peuvent baser leur scoring de risques sur

  • La capacité du client à rembourser ses dettes
  • La volonté du client à rembourser ses dettes
  • Les conditions externes (exogènes) économiques et environnementales
  • La qualité de l’information à la base de la décision pour octroyer du crédit
  • La capacité du prêteur à s’assurer de la bonne volonté de l’emprunteur à travers un contrat optimal « incentive compatible contract »36

Le scoring de risque constitue un outil de diagnostic rapide et ne nécessitant pas beaucoup de budget. Il ne tient compte dans la grande majorité des cas que du bilan et des comptes résultats. Mais son efficacité ne dépend que de la pertinence des ratios et des éléments financiers qui ont été déployés dans le calcul du score (Gicquel, 2008).

Quand toutes ces démarches ont été franchies, le marketeur peut faire une classification de l’entreprise en fonction des risques qu’elle encourt. Les classes de risques donnent des indications concernant les situations dans lesquelles se trouvent les entreprises. La situation de l’entreprise est appréciée suite à une étude comparative de la probabilité de défaillance du secteur. Ceci conduit à la définition de trois classes de risques :

  • Les classes risquées au sein desquelles, la probabilité de défaillance est supérieure au taux de défaillance du secteur
  • La classe favorable au sein de laquelle, la probabilité de défaillance est inférieure au taux de défaillance du secteur
  • La classe neutre où la probabilité de défaillance est proche du taux de défaillance du secteur37
  1. L’importance du scoring

L’importance du scoring pour l’efficacité et la réussite de tout investissement s’inscrit à tous les niveaux de l’entreprise. Au niveau du client, le scoring de risque des clients permet à l’entreprise de se prémunir des risques d’impayés tout en diminuant les coûts de gestion. Le responsable pourra de ce fait mesurer les différents risques encourus par chaque type de clients. Bien que les résultats issus de ce scoring de risque ne soient pas complètement fiables, ils permettent cependant, de prendre une décision et de réduire autant que faire se peut les risques encourus par les entreprises. A part les clients, les fournisseurs, les sous-traitants, les différents intervenants sur le marché peuvent aussi être évalués par le biais du scoring de risque38.

Le scoring permet de prédire les comportements des clients en se basant sur son profil. Ceci conduit alors à l’élimination des clients qui ne sont pas ou peu fiables. Ceci permet de connaître le produit de crédit, le taux d’intérêt et le montant adapté au client en fonction de sa situation. C’est donc un outil qui permet d’améliorer la rentabilité de l’institution financière. L’élimination des clients qui ne sont pas fiables permet de s’affranchir de recouvrement de créances. L’amélioration de la rentabilité de l’entreprise passe par la diminution du délai moyen de recouvrement et des arriérés de prêts39.

Par ailleurs, le scoring ne constitue pas uniquement un outil de décision en ce qui concerne la situation du client mais permet aussi aux investisseurs de mettre en place des modes de régulation de sa relation avec le client. Ceci conduit par conséquent à la détermination de stratégie d’attraction, de sélection et de fidélisation des clients. Pour les banques qui sont les intermédiaires, les méthodes de scoring de risques permettent aussi de rationnaliser le fonctionnement de l’organisation, la réduction des coûts, le contrôle des professionnels sur le marché, etc. (Cusin, 2004).

Pour les banques, le scoring de risque comporte des avantages et des inconvénients qui sont résumés sur ce tableau.

Tableau 4 : Quelques avantages et inconvénients du Credit scoring

AvantagesInconvénients
Il est plus objectifIl peut réduire l’accès au crédit pour ceux qui n’ont pas d’historique de crédit (credit record)
Il a permis une plus grande prédictibilité de la performance des prêts et un meilleur marketing du portefeuille de créditIl pourrait affecter les interactions entre prêteurs et emprunteurs ainsi que l’accessibilité et la tarification du crédit
Il peut améliorer l’efficience dans le processus d’analyse et de livraison du créditIl peut avoir des effets disparates (Exclusion de certains groupes et coût relativement plus élevé pour d’autres, etc.)
Il peut permettre aux prêteurs d’adapter les efforts de marketing aux besoins spécifiques de marketing sur les différents segments de marchéIl peut avoir recours à des variables illégales ou immorales et nécessite une quantité importante d’information de haute qualité
Il peut améliorer la fiabilité de l’évaluation du crédit
Il est cohérent, explicite et peut être testé avant d’être utilisé. Il peut améliorer la gestion du risque de crédit et présente le mérite de quantifier la probabilité de défaut de remboursement

Source : Diallo, 2006

Le scoring constitue donc une balise permettant de faire des prévisions en ce qui concerne le changement de risque de portefeuille avant la survenue de la crise40. Mais il constitue entre autre, un outil de diagnostic individuel et de détection précoce de défaut. Le scoring de risque est nécessaire pour faire une prévision globale du risque sur le portefeuille d’engagement de l’établissement financier. Par ailleurs, il permet de renforcer les techniques de notation des crédits attribués aux clients41.

Le scoring de risque constitue entre autre un outil indispensable pour l’expert comptable dans la mesure où cette technique s’intéresser à la liasse fiscale. Ceci conduit à une anticipation des options et des choix préalable à la préparation et à la production de cette liasse fiscale. Il constitue un outil indispensable à la banque pour accorder ou rejeter la demande de crédit de la part de l’entreprise. Enfin, il constitue un indicateur synthétique des difficultés et aussi, une alerte, un signal pour l’entreprise.

Dans une conjoncture financière difficile suite aux bouleversements économiques et financiers traversés par l’entreprise, les PME se heurtent de plus en plus à la difficulté de bénéficier d’un financement bancaire. En effet, la crise économique a fragilisé leurs comptes bancaires alors que les besoins du financement bancaire augmentent de plus en plus. Les durcissements des exigences des banques proviennent entre autre des nouvelles règles imposées par Bâle 3. La liasse fiscale pourrait impacter négativement sur la notation de l’entreprise et notamment, sur sa crédibilité, ce qui fait du scoring de risque, un outil nécessaire pour les PME42.

Le scoring a apporté des évolutions en termes d’octroi de crédit. Il permet en effet d’harmoniser les différents processus de crédit et d’optimiser la productivité des demandes de crédits. Etant donné que le scoring se base sur des variables mesurables, il permet un octroi homogène des décisions de crédit. C’est également un moyen pour renforcer le sentiment de sécurité dans l’octroi de crédit aussi bien chez le client que chez l’établissement financier43.

L’importance du scoring pourrait se refléter à travers sa présence non plus dans le domaine économique et financier, mais également dans d’autres domaines tels que la santé et aussi le domaine douanier où il permet de contrôler les normes techniques et phytosanitaires des produits qui passent dans les douanes44.

Partie 2 : Méthodologie

  1. Approche quantitative
  2. Analyse des rapports financiers et des documents comptables

Les rapports financiers permettent de connaître l’état financier de l’entreprise et de juger de la situation passée, présente et à venir de l’entreprise. Ceci se rapporte plus particulièrement sur le bilan qui permet de déterminer le patrimoine et la surface financière globale de l’entreprise. A part ce bilan, l’analyse financière porte aussi sur les comptes de produits et les charges subies par l’entreprise. Le bilan financier de l’entreprise peut être déduit du bilan comptable. Les rapports financiers se basent sur des ratios financiers qui permettent de discriminer les entreprises saines et celles qui sont défaillantes45.

Les documents comptables exploités dans le cadre de l’établissement de scoring de risque sont issus de las établissements financiers et notamment, du fichier bancaire. Ces documents sont analysés au cours de plusieurs années d’exercice. Le marketeur peut considérer par exemple le fichier de la centrale de bilans qui fournit des informations concernant les concepts économiques et financiers pendant une période d’observation assez longue ; mais il peut considérer entre autre, le fichier bancaire des entreprises qui donne le nombre de sociétés sur quelques années et sur lequel, la fonction score linéaire sera établi. Les documents comptables sont mis en relief dans le cadre du scoring de risque puisqu’ils sont mesurables, objectifs et systématiques puisque ces données sont issues de plusieurs sociétés.

L’analyse financière va porter plus particulièrement sur la défaillance de l’entreprise en se basant sur les ratios permettant de distinguer une entreprise défaillante de celle qui ne l’est pas et de déterminer par la suite, les typologies de la défaillance. Cette première approche permet de discerner les entreprises qui ne montrent pas de défaillance et celles qui sont susceptible d’être défaillante pour les prochaines années à venir.

Le scoring de risque va porter dans ce cas sur l’analyse des risques patrimoniaux et le risque d’illiquidité. Ces différents risques peuvent être analysés en se basant sur les ratios se rapportant aux actifs et aux passifs et qui influencent de ce fait, la stabilité de l’entreprise. Ces risques peuvent aussi être déterminés en se basant sur la couverture d’immobilisation, et des besoins en fonds de roulement d’exploitation de ressources stables. Lors de l’analyse de cette défaillance de l’entreprise, est possible de considérer le taux d’endettement et les délais de paiement de ces dettes par les clients et par leurs fournisseurs. Au cas où le délai de paiement s’allonge, il est probable que l’entreprise rencontre des difficultés.

Pour faire cette analyse, les indicateurs de rentabilité économique, globale et financière peuvent être exploités. Le marketeur peut aussi considérer le taux de marge, les coûts de production et les coûts de financement, la contrainte de solvabilité déterminée à partie de l’excédent brut d’exploitation et la capacité de remboursement et l’effet de levier obtenu par la formule suivante :

Effet de levier = taux d’endettement x (rentabilité nette du capital financier – taux d’intérêt apparent)

Quand la contribution d’un ratio est négative, alors, l’entreprise se heurte à des difficultés. Ceci permet de déterminer par la suite, les différentes probabilités de défaillance de l’entreprise en faisant un suivi des contributions de l’entreprise par rapport aux contributions dans le secteur d’activité46. Les variables explicatives découlant des informations comptables sont des ratios économiques et financiers qui ont été choisis pour leur capacité à faire un discernement entre les entreprises qui montrent une défaillance et celles qui ne le font pas.

Dans le cadre d’une analyse financière, la considération de plusieurs critères financiers permet de connaître le score de risque de l’entreprise ciblée. L’ensemble de ces critères fournit en effet le profil de l’entreprise de manière synthétique et donne en même temps, des outils d’aides à l’interprétation de ces ratios. Ces éléments peuvent constituer des indicateurs de défaillances, des indicateurs du positionnement de l’entreprise par rapport au secteur, le score et les contributions des ratios47.

  1. Analyse des documents techniques de l’entreprise

Les documents techniques d’une entreprise inclut les documents techniques relatifs aux projets ou aux affaires tels que les schémas, les plans, les spécifications, les nomenclatures, etc. Ils englobent entre autre les documents hors projet qui ne correspondent pas à la tâche de projet ou d’affaire. Ceci intègrent les modèles, les travaux en recherches et développement, les mises au point des calculs, etc. Enfin, il existe des documents techniques qui résultent des études spécifiques réalisées pour le compte du client et des autorités, etc.48

Les différents documents techniques de l’entreprise permettent de connaître le niveau de risques futurs qui sont encourus par l’entreprise. En effet, il existe des risques propres à chaque activité d’entreprise. Ces documents techniques permettent d’évaluer les impacts probables de telle ou telle activité sur l’entreprise. Ceci pourrait être particulièrement réalisé chez les entreprises qui utilisent par exemple, des produits chimiques. Les investisseurs peuvent en effet faire des évaluations des risques sanitaires des employés. Ces derniers pourraient impacter par exemple sur la rentabilité à long terme de l’entreprise et agir sur son positionnement et son image par rapport aux autres entreprises du même secteur.

Dans le domaine sanitaire par exemple, le scoring de risque pourrait être utilisé afin de connaître la sévérité des risques encourus par les patients, suite à l’administration des produits. Ainsi, ceux qui présentent des risques trop élevés sont corrigés afin de les ramener à un niveau acceptable. La matrice employée par le personnel dans cet exemple pourrait conduire à la détermination de cinq niveaux de risques : risque fréquent, possible, occasionnel, rare et improbable49.

Dans le domaine du marché de matières premières, nous avons mis en évidence les quatre principaux risques encourus par les opérateurs : la spéculation, les fluctuations des prix, la concurrence des marchés dérivés et l’insolvabilité. Mais il existe certaines spécificités en ce qui concerne la commercialisation de ces matières premières et ce sont ces spécificités qui sont rapportés dans les documents techniques. Dans ce cadre, nous pourrions envisager par exemple d’analyser les différentes mesures qui ont été mises en place par les opérateurs du marché de matières premières afin de réduire les risques d’abus de positionnement par certains opérateurs, les mesures permettant de faire face à l’instabilité des cours dans un contexte de tensions sur le marché de matière première. Nous pourrions aussi intégrer par exemple dans le cadre de la mise en place d’un scoring de risque dans le cadre du marché de matières premières, des documents liés au risques de pénurie qui impacte de ce fait, sur le prix des matières premières et l’approvisionnement général des clients, les fluctuations des intrants agricoles qui vont influencer la qualité, la quantité et le prix des matières premières agricoles. Les documents techniques pourraient entre autre porter sur les mesures prises par le fournisseur dans le cadre de la prévision des ruptures de l’offre notamment, pour les PME qui ne disposent que de peu de moyens pour faire face à de telle situation.

Mais ces dernières années, les réglementations ont mis en place des documents techniques qui permettent de connaître la situation réelle des matières premières sur le marché. Parmi ces documents techniques se trouve la fiche formulaire « Matière première » qui doit être appliquée par les fournisseurs de matières premières et les fabricants de produits cosmétiques afin de les aider à échanger des données. Cette fiche permet de fournir les informations utiles aux personnes physiques et aux entreprises qui sont amenées à utiliser ces différentes matières premières. Mais pour le fournisseur et les différents opérateurs, la fiche matière première va permettre de connaître si les produits en question répondent bien aux exigences réglementaires imposés en Europe ou dans le pays où ils seront expédiés50.

  1. Détermination des ratios quantitatifs pour évaluer les risques

Les rapports financiers de l’entreprise permettent de connaître la santé financière de l’entreprise. Plusieurs ratios existent pour ce faire :

  • Le résultat brut d’exploitation (RBE) qui permet de connaître la solvabilité de l’opérateur. La valeur de ce ratio augmente proportionnellement à la probabilité de se heurter à un mauvais payeur
  • L’autonomie financière qui est déterminée à partir des fonds propres et de l’endettement financier total de l’entreprise. Ce ratio permet de connaître le degré d’indépendance financière de l’entreprise
  • Les frais financiers qui permettent de comparer l’endettement de l’entreprise par rapport aux autres entreprises présentes sur le même secteur
  • La capacité de remboursement renseigne sur le nombre d’exercices nécessaires pour que l’exploitation des ressources puisse combler les emprunts de l’entreprise
  • Le financement des immobilisations résultant du rapport entre les ressources durables et les valeurs de l’immobilisation. Ce ratio montre la durée de vie des immobilisations, des stocks et de tous les éléments qui sont financés par l’entreprise.
  • L’immobilisation de l’actif correspondant à la proportion des immobilisations dans l’actif dont dispose l’entreprise
  • Vétusté de l’actif immobilier qui indique l’amortissement de l’outil de travail ainsi que le maintien et/ou le développement du capital productif de l’entreprise

Les différents ratios précédemment cités constituent des ratios de structures financières, mais il est également possible d’analyser l’état financier de l’entreprise sur la base des ratios de trésorerie de l’entreprise. Ceci inclut :

  • La réduction de la liquidité qui indique la capacité de l’entreprise à couvrir ses dettes à court termes pendant un an
  • Liquidité immédiate qui renseigne sur l’aptitude de l’entreprise à régler ses dettes à court terme.

Les rapports financiers se basent entre autre sur l’analyse des ratios de cycle d’exploitation comme la rotation des stocks dont la valeur varie en fonction du secteur d’activité de l’entreprise. Il est admis que plus le temps de rotation est important, plus le capital immobilisé pour financer le stock augmente. Puis, il y a le crédit client qui est calculé à la date d’arrêté du bilan, ce qui permet de discerner la durée moyenne du crédit du client. Cette durée dépend de la politique commerciale de l’entreprise et des différentes contraintes du secteur d’activité. Les différents indicateurs et les risques relatifs à ces différents éléments sont représentés sur le tableau 551.

Tableau 5 : Principaux indicateurs du risque d’impayé et leur interprétation

Type d’informationSourceRisque
Augmentation des frais financiersCompte de résultat Ratio frais financier/EBEDégradation de trésorerie
Augmentation du crédit fournisseurRatio crédit fournisseurDégradation de trésorerie
Augmentation des stocksBilan, compte résultatMévente Majoration artificielle des résultats Aggravation de la trésorerie
Changement de méthode d’amortissement Diminution des provisionsAnnexesMajoration artificielle des résultats
Sous investissement par rapport à la professionTableau d’immobilisationPerte de compétitivité du client
Augmentation du poste Créditeurs diversPassif du bilanDégradation de la trésorerie Retard de paiement des cotisations sociales et des impôts
Augmentation des concours bancairesPassif du bilan Escompte (annexe du bilan)Fragilité de l’entreprise Augmentation des frais financiers
Apparition de production d’immobilisation ou de charges à répartirCompte de résultat BilanMajoration artificielle des résultats
Changement de la durée d’exerciceEtats financiersDésir de masquer des difficultés
Baisse de la marge bruteCompte de résultatsAugmentation de la concurrence

Source : http://www.credictis.com/6retrait.pdf

D’après ces différentes constatations, les analyses financières permettent de collecter des données objectives et mesurables qui permettent donc d’avoir un aperçu concernant la situation financière de l’entreprise. Et pourtant, ces différentes données ne suffisent pas à donner un aperçu proche de la réalité en ce qui concerne l’entreprise puisque dans certains cas, les dirigeants d’entreprises peuvent manipuler les chiffres afin de cacher la vérité en ce qui concerne la réalité du terrain. Par ailleurs, les résultats financiers de l’entreprise peuvent donner une idée en ce qui concerne la performance antérieure et actuelle de l’entreprise, mais ils sont influencés par différents facteurs non financiers et donc, des éléments qualitatifs. C’est la raison pour laquelle, les données issues des analyses financières doivent être complétées par des analyses qualitatives que nous allons aborder dans la deuxième partie de notre méthodologie.

  1. Approche qualitative
  2. Analyse de l’organisation interne de la société

Une société pourrait être considérée comme étant un système ouvert qui subit l’influence de différents facteurs, mais qui influence aussi de son côté, différents facteurs. L’organisation interne de l’entreprise constitue de ce fait, un élément essentiel qui influence sur sa performance. Cette organisation interne implique de prime abord, la gestion de l’exposition globale de l’entreprise ainsi que ses relations avec son environnement. L’organisation interne intègre d’autre part, l’implication et les techniques mises en place par les managers d’entreprise dans le cadre des relations extérieures de l’entreprise (Paone, 2011).

L’organisation interne de l’entreprise suppose aussi l’organisation du travail et les relations de l’individu par rapport à son travail. Ceci implique l’atmosphère de travail, les conditions de travail, les différentes incitations qui se présentent souvent sous forme de rémunération permettant d’augmenter la motivation des travailleurs à s’engager et à s’impliquer dans l’exercice de leurs fonctions. Les ressources de l’entreprise ne se résument plus en effet, à de simples capitaux, des actifs mais l’homme est aussi devenu une ressource essentielle dans la mesure où c’est lui qui fournit le travail et qui conditionne de ce fait, les différentes réussites des activités menées au sein de l’entreprise (Sekiou et al., 2001). Dans ce cadre, nous pouvons affirmer que les perturbations au niveau de l’organisation interne de l’entreprise vont impacter sur la qualité et l’efficience du travail fourni par les employés au travail.

Ces dernière années, les entreprises tendent à changer leur organisation afin d’améliorer sa performance et son efficacité. Mais ces différents changements contribuent aussi à des perturbations et des modifications des rythmes de travail. Ceci constitue un choc qu’il convient de prévenir. Le scoring de risque va donc porter sur la recherche des risques encourus par l’entreprise et les résultats qui pourraient survenir suite à ces différentes probabilités. Les analyses devraient conduire au discernement des risques, de leur cycle de vie et leurs interactions avec d’autres risques et enfin, le niveau de récurrence.

Suite à ces différentes démarches, les entreprises vont certainement mettre en place des stratégies permettant de corriger les erreurs au niveau de l’organisation de l’entreprise et de prévenir les risques. Mais encore faut-il qu’un outil soit mis en place afin de quantifier le risque et de faire une surveillance des mesures préventives permettant d’éviter ces risques. Une fois que les plans d’actions sont déterminés, alors l’entreprise va mettre en place des programmes de surveillance.

Le score de risque permettant de prévenir les risques au niveau de l’organisation interne de l’entreprise porte sur différentes dimensions corrélées entre elles : l’indépendance, la compétence, l’engagement et l’interaction de ces différents éléments précédemment cités dans le cadre du changement organisationnel. Le score d’efficacité a été mis en place par certaines entreprises pour anticiper les risques organisationnels. Pour chaque dimension précédemment citée, les différents critères d’évaluation du risque sont résumés sur les tableaux suivants52 :

Tableau 6 : Matrice pour le critère existence

CotationEvènement
5Existence d’une fonction dédiée, d’un comité, ou du recours à l’audit externe
4Existence d’un comité de risque opérationnel ou de contrôle interne au lieu d’une fonction dédiée de GRop ou de contrôle interne
0Pas de fonction dédiée

Tableau 7 : Matrice pour le critère indépendance

CotationEvènement
5Tous les membres sont indépendants
4La majorité des membres, y compris le président, sont indépendants
3La majorité des membres, sauf le président, sont indépendants
2La majorité des membres, sauf le président, sont dépendants
1La majorité des membres, y compris le président, sont dépendants
0Tous sont dépendants

Tableau 8 : Matrice pour le critère compétence

CotationEvènements
5L’un ou plus des membres est un ancien auditeur ou comptable certifié
4L’un ou plus des membres ont de l’expertise en audit ou comptabilité
3L’un ou plus des membres ont de l’expertise financière
2L’un ou plus des membres ont de l’expertise dans le domaine bancaire ou d’assurance
0Les membres n’ont pas d’expertise spécifique dans ce domaine

Tableau 9 : Matrice pour le critère « engagement »

CotationEvènement
5Le comité se réunit 6 fois par an
4Le comité se réunit 4 fois par an
3Le comité se réunit 3 fois par an
2Le comité se réunit 2 fois par an
0Le comité se réunit 1 fois par an

Tableau 10 : Matrice du critère interaction

CotationEvènement
5Les 4 fonctions principales, en plus de l’auditeur externe au sein du comité d’audit, se réunissent ensemble pour échanger de l’information
4Les 3 fonctions parmi les 4 fonctions principales, en plus de l’auditeur externe au sein du comité d’audit, se réunissent ensemble pour échanger de l’information
32 fonctions parmi les 4 fonctions principales, en plus de l’auditeur externe au sein du comité d’audit, se réunissent ensemble pour échanger de l’information
2Une seule fonction parmi les 4 fonctions principales, en plus de l’auditeur externe au sein du comité d’audit, participe aux réunions de ce comité pour échanger de l’information
0Les services ne se concertent pas sur le sujet

Ces différents critères permettant d’estimer l’efficacité de l’organisation interne de l’entreprise sont résumés sur le tableau suivant

Tableau 11 : Mode d’estimation des critères d’efficacité

IndicateursMode d’estimation
IndépendancePour le comité dédié au sein du conseil d’administration, elle sera évaluée en fonction de l’indépendance des membres et de son président Au sein de la banque, on regardera en quoi les fonctions en charge du contrôle interne des risques opérationnels sont décentralisés ou pas au sein des équipes opérationnelles et si elles rapportent directement aux instances du SCI ou à leur direction Pour l’audit externe on peut également regarder la plus ou moins forte indépendance vis-à-vis de la direction générale
La compétencePour le (s) comité (s) dédiés au sein du conseil, on regardera si parmi les membres, on compte des personnes ayant une expertise avérée dans le domaine bancaire et dans le domaine du contrôle interne et des risques en général et ceux combinant les deux expertises On regardera l’ancienneté de l’expérience des responsables des fonctions internes à la banque en charge du SCI Pour l’audit externe, on regardera les références du prestataire retenu sur le secteur et son importance au niveau international
L’engagementSur les comités dédiés on regardera la fréquence des réunions et le temps consacré aux risques opérationnels Pour les fonctions associées au SCI on regardera la fréquence annuelle des reporting qu’elles effectuent à la direction générale et aux comités Pour l’audit externe on regardera aussi leur participation et leur intervention sur ces questions durant les comités et au cours de leur mission réglementaire
L’interactionEvalué en fonction du nombre de rencontres organisées tous les ans entre les acteurs des différentes fonctions du SCI

Pour établir les scores de risques, il est possible de baser l’analyse des risques sur les variables de changement organisationnel. Ces variables peuvent être évaluées au niveau des changements perçus par les employés et au niveau des changements qui sont perçus par les employeurs. La perception peut en effet ne pas coïncider de la part des employés et des employeurs, ce qui ne donne pas une image homogène de la transformation au sein de la société.

Le marketeur peut également se baser sur les variables d’outils de gestion notamment, la certification qualité, la certification environnementale, et les équipes de travail autonomes. L’organisation interne de l’entreprise peut entre autre être évaluée sur la base de la certification environnementale et les équipes ou le label éthique. Dans un contexte d’engouement des différents pays pour le développement durable, la conservation des ressources et le respect de l’environnement, cette certification constitue un outil de gestion qui reflète les normes de qualité de l’entreprise et modifie de ce fait, la structure des normes de qualité53.

Pour analyser les risques encourus par l’entreprise dans le cadre de l’établissement d’un scoring de risque, le marketeur peut opter pour la considération de l’efficacité organisationnelle des entreprises. Mais cette performance organisationnelle ne peut pas être séparée de l’analyse de son positionnement stratégique, la mise en œuvre de ces derniers, l’existence ou non d’avantage concurrentiel, l’innovation sur les produits et sur les procédés de production, les coûts de reviens et la compétitivité des prix54.

S’il est admis que l’organisation et la gestion interne de l’entreprise est un facteur qui conditionne le système d’information financière interne de l’entreprise, cette analyse ne repose plus sur la qualité des produits, la localisation géographique de la firme, mais se focalise plus sur les risques et la rentabilité de l’entreprise lié aux produits et services qu’elle propose et les zones géographiques où l’entreprise exerce son activité.

Il faut noter par ailleurs, que l’organisation interne de l’entreprise permet de connaître l’efficience et l’efficacité de l’entreprise tout comme les risques qu’elle encourt. Les sources de risques détectées par l’entreprise impose en effet à cette dernière, de modifier son l’organisation et la gestion de ses différentes activités dans le but de réduire les risques55.

  1. Evaluation de la position sur le marché

Le scoring de risque est complété par des analyses qualitatives mettant en scène, des variables qualitatives. Ces variables donnent des indications concernant le positionnement de l’entreprise sur son marché en fonction de ses activités et en fonction de sa maîtrise des coûts de revient, et de l’appréciation de la qualité de gestion de l’entreprise. Le positionnement stratégique de l’entreprise par rapport aux autres entreprises qui sont présentes sur son secteur d’activité permet aussi de confirmer la situation financière de l’entreprise.

Ainsi, un positionnement moins favorable est accordé aux entreprises défaillantes. Dans ce cas de figure, l’offre est faiblement différenciée ce qui ne permet pas aux entreprises d’apporter et de développer des avantages concurrentiels spécifiques. C’est ainsi que les clients détiennent des places importantes dans le cadre des négociations de ventes. Dans le cadre d’un positionnement sur un marché moins porteur, les entreprises défaillantes enregistrent une offre faiblement différenciée aux clients. Comme le cas précédent, elles ne montrent pas d’avantages concurrentiels par rapport aux autres entreprises présentes sur le marché. L’entreprise pourrait dans ce cas, être classée parmi les mal ou les moins placées, celles qui occupent un positionnement moyen, et celles ayant un bon positionnement ou classée même parmi les meilleures. Ces différentes catégorisations permettent de connaître si une entreprise est défaillante ou non. La discrimination des entreprises défaillantes et non défaillantes pourrait se baser dans ce cas sur la base des maîtrises de coûts de revient56.

Le positionnement de l’entreprise par rapport à son secteur d’activité permet de ce fait, aux différents opérateurs de connaître les différentes situations financière et non financière de l’entreprise. Le score donne des indications concernant la vulnérabilité de l’entreprise sur son secteur d’activité. Mais il devrait entre autre refléter la progression du positionnement de l’entreprise par rapport à son secteur d’activité57. Il faut noter en effet, que le marché n’est pas figé et de ce fait, il suit l’évolution du marché.

Le positionnement de l’entreprise suppose la détermination si l’entreprise est dominante ou dominée sur son marché. La position dominante suppose en effet que l’entreprise détient un avantage qui lui permet de devancer ses concurrentes. Mais la détermination de cette position dominante nécessite l’analyse du marché de référence et la position de l’entreprise sur le marché. Pour faire cette analyse, le marketeur doit analyser de prime abord, la situation de l’entreprise. Il est probable en effet qu’une entreprise ait une bonne position sur un marché bien déterminé et ne dispose pas pour autant d’une bonne position sur le marché de référence (Ferry-Maccario et al., 2006).

Une entreprise qui est dominante sur le marché, est une entreprise qui peut faire face à de nombreuses difficultés. Ceci lui confère entre autre, une indépendance par rapport aux autres entreprises présentes sur le marché. Ceci lui permet entre autre de limiter les effets des concurrents sur ses activités (Ferry-Maccario et al., 2006).

Par ailleurs, la détermination de la position de l’entreprise sur le marché suppose l’analyse de la position de l’entreprise sur le marché de produit et son positionnement sur le marché géographique. Le marché de produit se réfère en effet, à tous les produits qui sont commercialisés par l’entreprise. Ces produits peuvent être concurrencés ou substitués par d’autres produits présents sur le marché, en fonction de leurs prix et en fonction de leur utilité pour le client. Le marché géographique suppose pour sa part, se réfère à la localisation géographique ou à la répartition de l’entreprise à l’échelle nationale et internationale (Ferry-Maccario et al., 2006). La position de l’entreprise peut par exemple être analysée au niveau d’un seul pays ou au sein de l’Union Européenne toute entière. Elle peut également être analysée au niveau du marché de matières premières dans le monde.

La position de l’entreprise permet de tirer des conclusions en ce qui concerne la situation financière de l’entreprise. En effet, la position du marché au sein d’un pays est déterminée par son chiffre d’affaire, par le pourcentage de ventes totales qu’elle a réalisées au cours des dernières années mais également, à travers la disponibilité et la vente de ses produits sur le marché. Mais pour que le scoring de risque soit fiable et permette de donner des impressions concernant la situation réelle de l’entreprise, les données permettant d’évaluer la position de l’entreprise sur le marché doit être collectée pendant les cinq dernières années d’exercice de l’entreprise. Ceci va permettre en effet, de déterminer si l’entreprise tient encore une position dominante ou dominée sur le marché, si son état financier s’est dégradé ou s’est améliorée, ou a stagnée. La détermination de cette position sur le marché est plus facile si l’entreprise ne commercialise qu’un seul produit. Au cas où elle commercialise de nombreux produits, alors la position de l’entreprise sera déterminée sur la base de la position de ses produits qui sont les plus représentatifs sur le marché (Rijckaert et Brasseur, 2007).

La position de l’entreprise sur le marché permet entre autre aux entreprises de connaître l’efficacité des stratégies qu’elle met en place pour faire face à la pression concurrentielle. Le positionnement de l’entreprise sur le marché découle de stratégies de segmentation et de différenciation. Ceci reflète entre autre, les connaissances de l’entreprise en ce qui concerne son environnement concurrentiel, la qualité de son service d’information, ses relations partenariales avec les fournisseurs, la gestion de ressources humaines qui lui permettent de motiver ses employés, la fiabilité de sa logistique. Le positionnement de l’entreprise est de ce fait relié au facteur précédent qu’il convient d’analyser dans le cadre de la mise en place d’un scoring de risque. Le positionnement de l’entreprise démontre indirectement entre autre, la compétitivité de l’entreprise par rapport aux autres entreprises. Pour rester compétitive en effet, l’entreprise doit identifier et développer par la suite, une stratégie efficace qui lui permet de devancer ses concurrents (Combier et Pras, 1995).

Le positionnement sur le marché pourrait aussi découler du positionnement du produit, de sa marque sur le marché. Dans ce cadre, le score pourrait se présenter comme suit :

Tableau 12 : Positionnement, critère de choix et temps


Score d’importance








Elevé
Elevé Ne rien faire si notre marque est positionnée sur cette dimension

Améliorer notre marque ou son image si elle est mal positionnée sur cette dimension ou diminuer l’importance de cette dimension
Faible Augmenter l’importance de cette caractéristique si notre marque est bien positionnée Réduire la différence perçue sur cette caractéristique en améliorant notre marque ou son image si elle est mal positionnée ou diminuer encore l’importance de cette dimension
Scores de différences






Faible
Ne rien faire si notre marque est bien positionnée car toutes les marques le sont sur cette dimension Améliorer notre marque sur cette dimension si elle est mal positionnée (ou seulement assez bien positionnée)Rien à faire si notre marque est bien positionnée sur cette dimension
Ne rien faire si elle est mal positionnée

Source : Combier et Pras, 1995

  1. Evaluation des compétences du personnel traitant

Les compétences du personnel traitant est à la base de la réussite du pilotage par les dirigeants de l’entreprise. En effet, le scoring doit permettre l’analyse du niveau de compétence utilisé dans le travail, la capacité des différents acteurs à augmenter sa compétence dans le travail et enfin, la possibilité de ce dernier à décider et à agir sur le travail58. Les ressources humaines en tant que capital de l’entreprise doit faire l’objet d’une considération particulier dans le cadre des risques encourus par l’entreprise.

Différentes compétences sont requises dans le cadre de l’amélioration de la performance de l’entreprise et de son efficacité. Non seulement, l’entreprise doit recruter les personnes qui montrent une aptitude à réaliser la mission qui lui incombe, mais encore faut-il que les dirigeants d’entreprise soient aptes à diriger et à piloter les compétences du personnel. Les scores de risques dans ce cas de figure porte sur les différentes compétences clés et les différentes menaces qui pourraient conduire au départ de ces compétences clés. Les compétences clés sont en effet à la base de la satisfaction des clients et permettent par voie de conséquence, de pérenniser l’entreprise. Le maintien de la compétence passe de ce fait, par l’analyse de la polyvalence et de la polycompétence des différents collaborateurs de l’entreprise. Les différents intervenants au sein d’une société devraient être aptes à prendre en compte des fluctuations des demandes des clients, et de faire preuve d’une bonne réactivité devant la situation critique.

Les risques relatifs aux compétences portent également sur l’analyse de la gestion des ressources humaines qui vont impacter sur la réalisation des activités qui impactent sur la conformité des produits et sur la réussite de la prestation. L’entreprise doit de ce fait, faire attention à mettre en œuvre les différentes actions adaptées à la situation, ce qui requiert des compétences bien déterminée.

Par ailleurs, les risques liés à la compétence des différents intervenants au sein d’une entreprise pourraient résider sur le fait que le personnel ne dispose que d’un savoir, d’une compétence unique, ce qui ne lui permet pas de résoudre des problèmes en tenant compte des diversités des cas qui peuvent se présenter. La gestion de la compétence du personnel sur le marché ou au sein de l’entreprise requiert de ce fait, le développement de la polyvalence et de la polycompétence du personnel.

Il faut noter entre autre que les intervenants du marché ou de l’entreprise peuvent aussi présenter différentes compétences. Pourtant, ces différentes compétences ne peuvent pas toutes être exploitées par les employés. Elles ne seront utilisées que dans le cas où elles sont requises pour résoudre un problème spécifique et un point clé qui permet à l’entreprise de survivre et de rester compétitive sur le marché59.

Les risques liés à la compétence pourraient de ce fait découler de l’incapacité à discerner les activités essentielles et les compétences clés associées à ces activités. L’établissement du score pourrait de ce fait requérir une analyse des différentes activités clés de l’entreprise en identifiant les principales activités entrant en jeu dans le processus et l’analyse des différentes tâches. Nous pourrions envisager de ce fait, dans le cadre de l’établissement du scoring de risque, l’analyse de différentes tâches qui permettent de réaliser une activité, un processus au sein de l’entreprise. Le fractionnement des tâches va permettre aux dirigeants d’entreprise de trouver les compétences requises afin de pouvoir développer l’entreprise.

Nous pourrions aussi extrapoler à partir des scores de risques en ce qui concerne les compétences du personnel, l’identification des carences en compétences. En effet, après le fractionnement des tâches, les dirigeants pourraient discerner les différentes compétences, les savoirs-faires et les expériences requis par le personnel pour réaliser la tâche, la mission bien précise et pourtant, ces compétences n’existent pas toujours au sein de l’entreprise.

Le score de risque se rapportant aux différentes compétences de l’entreprise devrait conduire à l’établissement d’une vision globale des compétences requises pour chaque processus et les différentes compétences manquantes ou présentes au sein de chaque processus de l’entreprise et d’adopter des mesure en conséquences telles que la formation du personnel, le recrutement, la formalisation des procédures, les instructions du personnel.

Les indicateurs pouvant être utilisés pour ce faire sont :

  • L’indice de risque sur les compétences représentant la part de tâches pour laquelle, l’entreprise détient les compétences. C’est un indicateur qui permet de faire sortit les risques d’absentéisme.
  • L’indice de compétences qui correspond à la somme des compétences de chaque individu et des compétences totales disponibles pour réaliser le processus.
  • L’indice de polyvalence qui montre le pourcentage de tâches pour lesquelles, un individu est jugé autonome. Ceci permet d’appréhender le niveau de polyvalence des différents intervenants60.
  1. Détermination des ratios qualitatifs

Parmi les ratios qualitatifs pouvant être utilisés dans le cadre de la mesure du positionnement de l’entreprise sur le marché, il existe la part de marché. La position de l’entreprise sur le marché de distribution est mesurée par la part de marché. Une part de marché élevée suppose une grande influence de l’entreprise sur l’organisation et les conditions cadres qui régissent l’entreprise, et également, sur le niveau des prix sur le marché (Züger, 2011). Ce ratio est donné par la formule suivante :

En ce qui concerne les autres indicateurs permettant de refléter la situation sociale de l’entreprise, il est possible de se baser sur le ratio de productivité obtenu par le rapport entre le chiffre d’affaire et les effets, ou la valeur ajoutée et les effectifs, la production et les effectifs. Le marketeur peut entre autre se base sur les ratios de dépenses en ressources humaines obtenus suite au rapport entre le frais de personnel et les effectifs ou encore le rapport entre la masse salariale et le chiffre d’affaire. Il existe entre autre des ratios qui indiquent la gestion financière de l’entreprise61. Il s’agit notamment de

  • Human economic value added (HEVA) obtenu par le rapport entre la valeur ajoutée économique (EVA) et les effectifs
  • Human capital value added (HCVA) obtenu par la formule suivante
  • Human capital return on investment (HCROI) obtenu par la formule suivante

HCROI = Chiffre d’affaires – (charges – rémunérations)

  • Human capital market value correspondant au ratio entre la valeur de marché ajoutée et les effectifs

Il existe entre autre, d’autres indicateurs qualitatifs qui permettent d’évaluer les risques encours par l’entreprise et susceptibles donc d’être intégrés dans le cadre du scoring de risque. Ces différents ratios se basent sur les différents facteurs qui sont connus impacter sur la défaillance de l’entreprise. Il s’agit notamment de l’effet de taille, la perte d’activité, la dépendance commerciale de l’entreprise sur un seul client. Ces différents indicateurs sont relatifs aux caractéristiques de l’entreprise. Mais il est également possible de baser l’analyse des risques de l’entreprise en se basant sur des données stratégiques telles que l’absence d’avantages concurrentiel, l’absence de choix stratégique, l’inefficacité des moyens mis en œuvre, la vulnérabilité du métier face aux menaces sectorielles, etc.

Les risques encourus par l’entreprise pourraient se refléter à travers l’évolution de ses activités. Ainsi, les entreprises qui montrent un ralentissement de leurs activités sont plus exposées à un risque de défaillance par rapport aux entreprises qui montrent un peu plus de dynamisme dans leur activité. Le ralentissement pourrait découler d’erreurs de gestion de l’entreprise, de mauvais positionnement de l’offre, d’une mauvaise anticipation du marché, de la perte subite de clients, ou d’une diminution tendancielle de l’activité du secteur.

Pour les variables intégrés dans le score, il est possible de mesurer

  • Le ralentissement de l’activité économique
  • La réalisation des objectifs fixés par l’entreprise par le degré de satisfaction des clients (insatisfait, assez insatisfait, moyennement satisfait, assez satisfait et satisfait)
  • La position de l’entreprise par rapport à leurs principaux concurrents notamment en ce qui concerne la maîtrise des coûts de revient (non concerné, mal ou moins placé, dans la moyenne, mieux placée ou parmi les meilleures)

Ceci permet d’abord de discerner les entreprises qui sont défaillantes de celles qui ne le sont pas et de classer par la suite les entreprises en fonction de leur classe de risques. Ceci conduit à la détermination de différentes classes de risques : très risquée, risquée, neutre, favorable, très favorable62.

  1. La mise en place d’un système expert en activité pour établir un scoring de risque
  2. Les ratios pour évaluer les risques futurs

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il nous semble utile de définir ici le sens du mot système expert. Un système expert désigne un logiciel informatique focalisé sur un domaine précis, ce qui fait de lui un outil de décision, ou d’aide à la décision, ainsi qu’une aide à l’apprentissage. Ce système expert est composé d’une base de connaissances incluant les faits et le règles, une machine à inférence permettant de combiner les faits et les règles afin d’en tirer les conclusions et une interface permettant de comprendre le raisonnement à la base de la prise de décision63.

Pour établir le scoring de risque, les établissements financiers peuvent utiliser des outils spécifiques qui permettent de mesurer les différents risques encourus par l’entreprise dans le cadre d’un financement par un établissement financier. Parmi ces différents outils, nous pouvons citer comme exemple, ANADEFI Banques qui permet de faire à la fois une analyse financière et une notation interne de l’entreprise. Cet outil de gestion des risques des entreprises qui font leurs demandes auprès des banques ou de tout autre établissement financier permet de tracer les différentes activités de l’entreprise et de maintenir les données pertinentes et fiables. L’analyse par le biais de cet outil spécifique porte non seulement sur les données internes et externes. Nous avons dit dans notre revue bibliographique, que la situation de l’entreprise telle qu’elle est reflétée à travers le scoring de risque n’est qu’un reflet partiel de la situation réelle de l’entreprise parce que les différents ratios et les éléments qui sont considérés pour établir le scoring de risques ne considèrent pas toujours, les contextes externes qui, pourtant, jouent sur la stabilité de l’activité de l’entreprise et influence aussi d’une part, la solvabilité d’une entreprise, voire même, de tout un secteur.

ANADEFI Banque dispose d’un référentiel qui lui permet d’analyser les différentes données internes, externes, financières et non financières de l’entreprise pour donner le score et pour analyser le processus d’origination de l’entreprise. Cet outil permet de faire progresser les modèles de notation afin de réduire les délais entre la validation d’un modèle et de son intégration et son utilisation pour prévenir les risques encourus par l’entreprise.

L’ANADEFI se réalise en quatre étapes : la collecte des données, l’analyse financière, la notation et enfin, le reporting des entreprises afin de tracer les différents risques encourus par l’entreprise. Notre analyse bibliographique nous a permis de connaître que les scoring de risque devrait intégrer aussi bien des données financières que des données non financières. Ces dernières se complètent et permettent de trouver la situation réelle de l’entreprise. Dans ce cadre, le système expert ANADEFI pourrait aussi utiliser ces différents indicateurs financiers et non financiers pour connaître les risques encourus par l’entreprise.

En ce qui concerne les ratios financiers, ANADEFI permet de situer l’entreprise et de la mettre en connaissance des différents risques qu’elle encourt par le biais des ratios suivants :

  • Les fonds propres nets/total bilan
  • Les dettes financières et bancaires brutes/fonds propres
  • Les dettes financières et bancaire brutes / excédent brut d’exploitation
  • L’excédent brut d’exploitation/charges financières nettes
  • L’excédent brut d’exploitation/chiffre d’affaires

Le système expert détient déjà des normes du secteur de l’entreprise qu’il étudie. Dans ce cas, les différents ratios sont comparés aux normes du secteur et permet de ce fait, de noter l’entreprise afin de lui permettre de réaliser ou non le projet. Pour faire le scoring de risque, l’entreprise se base sur le bilan général de l’entreprise, le compte de résultats, les délais, l’exploitation, les actifs et les passifs de l’entreprise.

Les ratios généraux employés par le logiciel sont

  • Les fonds propres nets (FP)
  • Les dettes
  • Les fonds propres/total bilan
  • Les dettes/ressources stables
  • Amortissements/immobilisations
  • Liquidité nettes
  • Dettes d’exploitation/disponibilité et créance
  • Les frais financiers
  • Le remboursement des dettes
  • La rotation de stocks
  • Les délais clients
  • Les délais fournisseurs

Parmi les indicateurs non financier, le logiciel permet d’analyser l’entreprise sur la base de données liées au crédit et à l’entreprise notamment, l’ancienneté de la structure, le comportement bancaire des clients, etc.64

Le scoring de risque pourrait constituer de ce fait, une technique permettant de donner un lien possible entre les risques et les caractéristiques de l’emprunteur tout en tenant en compte le délai nécessaire pour que les risques soient recouverts par l’emprunteur. Ceci demande donc des données conséquentes se rapportant aux prêts effectués par l’entreprise dans le passé. Mais une telle démarche n’est pas pour autant possible dans les conditions réelles. Certes, les comportements passés des différents acteurs permettent de retracer leurs réactions dans un futur proche et pourtant, une telle démarche ne permet pas de tenir compte des évolutions du contexte politique, économique, financier qui, pourtant, influence les résultats passés, actuels et futur de l’entreprise (Tshimpaka, 2006).

  1. L’importance des résultats passés sur l’avenir de l’entreprise

Le système expert ANADEFI permet de collecter et de stocker et de faire un historique aussi bien des informations internes que des informations externes afin de pouvoir tirer des mesures pouvant être appliquées dans le futur. Les résultats passés enregistrés par l’entreprise permettent en effet d’évaluer déjà les différents risques de solvabilité de l’entreprise ainsi que les notations des tiers en ce qui concerne le profil de l’entreprise. A travers l’historique des activités, et des résultats de l’entreprise, les banques et les établissements financiers peuvent désormais faire un suivi et gérer les plafonds d’encours, le renouvellement de garanties, les impayés, les révisions annuelles de clients et des fournisseurs.

Les différentes épreuves par lesquelles, les entreprises sont passées permettent de trouver des précisions en ce qui concerne la dynamique des risques. Les matrices de transitions entre les différentes classes de risques permettent en effet de connaître la dépendance de l’entreprise et la progression de l’entreprise dans le cadre de la défaillance de l’entreprise65.

ANADEFI permet de stocker les données des entreprises pendant une période assez longue, ce qui permet aux décideurs de l’entreprise de connaître l’évolution du positionnement de l’entreprise sur le marché, la tendance du marché, les différents risques passés par l’entreprise et les moyens qui pourraient être mis en œuvre dans le cadre de la réduction voire de l’éradication de ces difficultés anticipées par le logiciel ANADEFI.

Par ailleurs, le scoring de risque nécessite une modélisation des différents risques qui sont encourus par l’entreprise. Mais cette démarche ne peut se faire à moins qu’il n’y ait une observation du passé. Les prêts réalisées antérieurement, les différents comportements notamment, le respect des délais, les difficultés rencontrées par l’emprunteur permettent de retracer la qualité de l’emprunteur. Cette première démarche permet d’anticiper les comportements futurs de l’emprunteur66.

L’historique de l’entreprise permet en effet d’anticiper les performances futures de l’entreprise. Cette prévision se base plus particulièrement sur des analyses statistiques qui discernent les données individuelles ou collectives permettant de fournir des données sur les probabilités de performance future de l’entreprise. Pour faire ces anticipations, les analystes peuvent se baser sur différents critères tels que

  • Les statistiques sur les dépôts de bilan
  • La comparaison des tendances et des ratios par secteur
  • Les informations géomarketing
  • Les informations sur les dirigeants
  • La situation financière de l’entreprise
  • Les tendances caractéristiques
  • L’historique des paiements
  • Les procédures judiciaires
  • Les procès, les privilèges ou les jugements portés à l’égard de l’entreprise
  • Les types de sociétés 67
  1. Application des différents ratios dans le cadre du scoring de risque

Pour chaque segment de marché, il existe des couvertures susceptibles d’être utilisées. Ceci est résumé sur le tableau suivant :

Tableau 13 : Capacité de l’entreprise à gérer des opérations de couverture sur les marchés

1 : niveau expert/France OS + industries agroalimentaires2 : corporate OS+ industries agroalimentaires3 : OS Petits OS4 : agri-manager Agriculteurs
Achats et ventes de futures


Options achat et vente de call et put
Achat et ventes de futures


Options achat call et put
OS et producteurs : ventes de futures, achat de call et put
Eleveurs : achat de futures, achat de call et put
Pas d’OTC
OS et producteurs : vente de futures, achat de call et pull
Eleveurs : achat de futures, achat de call et put
Pas d’OTC

Sur ce tableau, nous pouvons voir qu’ANADEFI a utilisé différents indicateurs qui permettent de segmenter les entreprises en expert, corporate, OS et agrimanager. Les analyses se sont basées sur la productivité, la vente et les achats de futures.

L’ANADEFI a été utilisé par différents établissements financiers dont le Crédit agricole. La matrice du scoring de risque de ce dernier en se basant sur différents critères d’analyse sont résumés sur le tableau suivant

Tableau 14 : Matrice employé par Crédit Agricole et utilisant ANADEFI

Segmentation Critères d’analyse1 : niveau expert2 : corporate3 :OS4 : agri – manager

Produits listés & OTCProduits listés & OTC vanilleProduits listésProduits listés
Notation ANADEFI : C- et mieuxxxx
Collecte du groupe supérieure à 1 million de tonnex


Absence de comportements à risque en année n-1 sur le prix d’acompte (prix d’acompte < 80% du prix spot au 1er juillet)xxx
Validation de la stratégie et des limites de risques par le conseil d’administrationxxx
Expérience du management (capacité à maîtriser les produits de couverture et à décliner une stratégie claire de couverturexxx
Existence de délégation de pouvoir donné aux opérateursxxx
Indépendance du contrôle et suivi des Appels de margex


Existence d’un logiciel de rapprochement physique/financierx


Existence des scénarios et simulations VaR ou stress, Stop lossx


Communication mensuelle à la CR du portefeuille de couverture et VaRxxxX
Absence d’autres compensateurs
xxX

ANADEFI a été utilisé par le Crédit Agricole pour connaître les entreprises défaillantes et non défaillantes et de prendre la bonne décision en ce qui concerne l’octroi ou non de crédit. Le tableau ci-dessus nous montre que l’outil a permis de mettre en place quatre segments d’entreprise mais pour chaque entreprise, il existe encore des critères d’analyse permettant de connaître la situation réelle de l’entreprise.

Le Crédit Agricole se fie en effet sur la notation ANADEFI pour connaître la situation des différents produits listés. Après, il analyse la collecte du groupe qui excède 1 million de tonne. Sur ce tableau, nous pouvons constater qu’ANADEFI réalise aussi des analyses des comportements à risques de la banque par rapport aux données de l’année précédente. Puis, il met en exergue la validation des stratégies et des limites des risques par le Conseil d’Administration.

Le scoring de risque intégré par ANADEFI permet entre autre de réaliser l’expérience de management du client, notamment en ce qui concerne sa capacité à se protéger et à mettre en place une stratégie claire et efficace pour éviter les risques. Ce système expert à part le fait de rassembler les ratios qui sont utilisés par les différents opérateurs sur le marché, permet entre autre de faire une analyse du pouvoir des opérateurs et de faire des simulations des différentes tendances du marché et les comportements probables des acteurs.

Conclusion

L’analyse que nous venons de faire nous a permis de montrer toute la complexité de la mise en place de scoring de risque. Le scoring de risque est un outil indispensable à toute entreprise parce que chacune d’elle traverse des difficultés, et est exposée à différents risques qu’il convient d’anticiper afin de mieux prendre les décisions et de prendre les mesures les plus adaptées pour ce faire.

Le scoring de risque est aussi un outil indispensable pour les différents intervenants du marché de matières premières. Ces dernières années, le marché de matières premières a connu des régressions suite à la raréfaction des ressources naturelles, des évolutions du facteur climatiques qui impactent négativement sur certaines matières premières et notamment, sur les ressources agricoles. A part cela s’impose l’enjeu d u développement durable qui stipule une capacité à exploiter les ressources sans pour autant porter atteinte à la disponibilité des ressources pour les générations futures.

C’est la raison pour laquelle, les cycles des matières premières se trouvent rallongées et leurs quantités n’arrivent plus à satisfaire les demandes. Dans cette optique, le marché se trouve dans une impasse où la demande dépasse l’offre. Cette situation a été particulièrement renforcée par la montée en puissance des pays émergents dans le cadre de l’industrialisation, ce qui implique évidemment, le recours à une quantité conséquente de matières premières.

Le marché doit désormais faire face à l’insolvabilité, à des fluctuations de prix qui ne résultent plus uniquement des activités de spéculation de certains acteurs purement financiers, mais qui sont surtout inhérents aux contextes actuels du marché. Ces différents faits ont poussé les marchés dérivés qui gagnent de plus en plus de terrain sur le marché. Pour pouvoir survivre alors, les entreprises qui se trouvent dans le secteur des matières premières et notamment, celles qui sont de plus petites tailles, ne disposant pas de ce fait, de ressources ont recours au financement par les institutions financières ou les banques. L’endettement est devenu une démarche fortement prisée par les différents acteurs pour résoudre leurs problèmes. Nous nous retrouvons de ce fait, devant un contexte où certains entreprises sont déjà dans des situations délicates et cherchent pourtant à trouver des moyens pour se financer par le biais de l’endettement, la demande de crédit.

C’est dans de tels contextes que l’utilité du scoring de risque s’affirme. En effet, cet outil permet aux institutions financières et aux banques de trouver l’offre qui sera la plus intéressante pour le client et de faire le tri par ailleurs, entre la multitude de clients qui viennent demande du crédit.

Dans notre analyse, nous avons montré que l’établissement du scoring de risque nécessite l’analyse de la situation financière de l’entreprise qui devrait encore être complétée par une analyse qualitative. Les données financières peuvent en effet être expliquées par des données non financières qui renseignent sur les raisons conduisant l’entreprise à telle ou telle situation. Les ratios financiers utilisés dans le cadre du scoring de risque porte sur le chiffre d’affaire de l’entreprise, le nombre de vente, les frais financiers de l’entreprise, etc. tandis que les variables qualitatifs se focalisent sur les dettes antérieurs de l’entreprise, la compétence des différents acteurs de l’entreprise, etc. L’efficacité de ce scoring de risque se trouve renforcé lorsque les ratios sont utilisés au sein d’un système expert tel qu’ANADEFI. Mais les scoring de risque trouvent aussi ses limites dans son incapacité à modéliser la situation future de l’entreprise sur la base de son comportement passé du fait des évolutions contextuelles.

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29 Le scoring pour éviter les risques d’impayés. L’entreprise, n° 148, janvier 1998, http://www.credictis.com/BAT-148-SCORING.pdf

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31 Banque de France. Le score : Pour un diagnostic individuel, pour une analyse de portefeuille d’entreprises, http://www.fiben.fr/pdf/Banque-de-France-le-score.pdf

32 Diallo, B. 2006. Un modèle de « crédit scoring » pour une institution de micro-finance africaine : Le cas de Nyesigiso au Mali, http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/06/91/63/PDF/s16_05_06diallo.pdf

33 De Sousa-Santos, F. 2002. Le scoring est-il la nouvelle révolution du microcrédit ? BIM n°32, octobre 2002.

34Fusier, P. Les scores, http://www.capgest.fr/doc/Guide_Scores.pdf

35 Les sources d’information à « valeur ajoutée » ou retraitée, http://www.credictis.com/6retrait.pdf

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37 Banque de France. Le score : Pour un diagnostic individuel, pour une analyse de portefeuille d’entreprises, http://www.fiben.fr/pdf/Banque-de-France-le-score.pdf

38 Le scoring pour éviter les risques d’impayés. L’entreprise, n° 148, janvier 1998, http://www.credictis.com/BAT-148-SCORING.pdf

39 De Sousa-Santos, F. 2002. Le scoring est-il la nouvelle révolution du microcrédit ? BIM n°32, octobre 2002.

40 Entretien avec Mark Schreiner, consultant, spécialiste en scoring, https://www.lamicrofinance.org/content/article/detail/26971

41 Banque de France. Le score. Pour un diagnostic individuel, pour une analyse de portefeuille d’entreprises, http://www.fiben.fr/pdf/Banque-de-France-le-score.pdf

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43 Ndiaye, K. 2012. Le «  scoring » en microfinance : un outil de gestion du risque de crédit. Atelier d’écriture sur la microfinance au Sénégal : « Ecrire pour partager les expériences et innovation dans le secteur de la microfinance au Sénégal », https://www.lamicrofinance.org/files/34872_file_utilisation_scoring_Senegal.pdf

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