
Cinq savoir-faire peuvent être acquis en rédigeant un mémoire.
- Le premier savoir-faire c’est de faire une lecture analytique, notamment à travers la lecture de documents académiques, scientifiques, ce qui va vous permettre d’apprendre à synthétiser l’information, à en extraire ce qui est vraiment pertinent, à lire en diagonale ; ce qui signifie être sélectif au niveau de l’’information en choisissant uniquement les informations qui sont pertinentes et qui vous serviront à répondre à la problématique de votre mémoire.
- Le deuxième savoir-faire, qui peut être intéressant, c’est acquérir des savoir-faire propres à la problématique sur laquelle vous travaillez. Étant donné que vous allez passer des dizaines et des dizaines d’heures à rédiger votre mémoire. à faire des recherches sur le sujet, vous allez lire de nombreuses sources. En lisant autant, vous allez devenir un spécialiste de votre sujet, acquérir de nombreuses informations à travers la lecture de la littérature académique et vous allez devenir spécialisé sur le domaine de compétence induit par la problématique que vous traitez dans le cadre de votre mémoire. Vous connaîtrez toutes les notions clés, les différentes écoles, comment elles se contredisent, comment elles convergent, comment avoir une vision exhaustive de ce qui a été traité par la littérature académique au moment où vous faîtes vos recherches. Il s’agit d’un réel enrichissement intellectuel, un enrichissement de savoirs, qui peuvent être intéressants notamment si vous prévoyez de réutiliser ces connaissances par la suite, dans votre carrière ou pour la rédaction de thèses de doctorat, que ce soit pour un projet personnel que vous visez, ou que ce soit pour une structure dans laquelle vous travaillez, que ce soit soit une entreprise pionnière au niveau social etc.
- Le troisième savoir-faire : vous apprenez à avoir une approche critique. C’est-à-dire que vous comprenez à vous familiariser avec le fait de savoir que chaque connaissance n’a pas une portée universelle, qu’il peut y avoir différentes approches, différentes écoles qui peuvent être acceptées par rapport à une question donnée, que les auteurs peuvent parfois se contredire, à avoir des visions différentes sur un sujet précis, que tous ont raison mais tous se contredisent, et de savoir effectivement que pour se faire sa propre idée, il faut avoir une vision globale de ces différents auteurs. Il faut comprendre également que lorsqu’on fait une analyse statistique, par exemple il y a toujours une marge d’erreur, les résultats présentent toujours des limites, qu’il n’y a jamais une portée universelle aux savoirs ou connaissances qu’on a retirés de nos analyses statistiques, de nos analyses empiriques sur le terrain, et qu’il y a toujours un risque de se tromper. Il faut alors avoir cette modestie en matière de savoir, de connaissances, que plus on en sait en réalité et plus on en prend conscience, comme disait un philosophe connu. Le savoir et la connaissance, plus on y accède et plus on prend conscience de notre ignorance. C’est cette approche critique que vous allez acquérir en faisant ces recherches-là et celle-ci peut être très enrichissante au niveau intellectuel, personnel et professionnel.
- Autre savoir-faire intéressant que vous allez acquérir : vous allez apprendre à considérer une source fiable et à la distinguer d’une source qui est irrecevable, qui n’est pas fiable. Vous allez apprendre à lire et hiérarchiser les sources d’informations. En matière de rédaction académique, on sait systématiquement qu’on accorde un crédit exclusivement sur cette limite scientifique et non pas aux sources non académiques, qui sont les blogs, les opinions et les interprétations personnelles, les sites internet sous forme de blogs rédigés par n’importe qui sur n’importe quoi, n’importe quand et sans aucune vérification. On n’accorde pas le même niveau de crédit que toutes les valeurs, toutes les connaissances ne se valent pas. La vérification scientifique rationnelle d’une information est indispensable pour pouvoir la citer, l’écouter et lui accorder sa confiance. L’on ne peut pas écouter de la même manière des choses qui n’ont aucune valeur scientifique, ce qui est quelque chose qui pourra également vous servir non seulement au niveau de la rédaction de votre mémoire bien entendu, mais également dans la vie. Vous saurez qu’il y a une hiérarchie de l’information, qu’il faut être méfiant notamment des sources qui ne sont pas vérifiées, qui sont partiales, et qui n’ont pas été vérifiées.
- Autre savoir-faire que vous pourrez acquérir c’est la capacité de synthèse. Il s’agit de quelque chose qui vous servira dans la vie de tous les jours mais également en entreprises. Par exemple, quand vous faites un rapport à votre supérieur, vous devrez être capable de synthétiser l’information et ne pas le noyer dans une masse de détails, mais bien d’en faire ressortir les informations essentielles demandées. Cette capacité à se concentrer sur l’essentiel et à faire ressortir une information concise, est une capacité et une compétence très valorisée en entreprise mais également dans la vie de tous les jours, en matière de communication. Et lorsque vous êtes amené à lire de la littérature académique sur différents sujets, vous apprenez à en extraire le strict essentiel, ce qui est vraiment important et pertinent par rapport à votre mémoire. Cela vous permet de faire la distinction entre ce qui est hors sujet, ce qui est nécessaire, ce qui doit être utilisé pour votre mémoire et en faire la synthèse, le résumé.
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- Autre compétence ou savoir faire également intéressante : tout mémoire comporte une partie empirique qui la plupart du temps s’appuie sur des vérifications statistiques. Quand vous avez des questionnaires à analyser ou des entretiens, vous allez mettre en œuvre une méthodologie statistique, qui va vous apprendre à tester l’information, à en faire ressortir d’essentiel. Cela rejoint le savoir-faire qui est lié à l’esprit de synthèse. Vous allez en effet apprendre à identifier le moment où vous obtenez des échantillons représentatifs. Vous allez apprendre à faire des tests et à savoir ce qui est vraiment utile et ce qu’il faut retenir de l’information obtenue dans le cadre d’une analyse pour la rédaction de la partie empirique.
- Enfin dernier savoir-faire, vraisemblablement le moins important au niveau intellectuel, et il est possible que la plupart d’entre vous, y verrez un intérêt très limité. Lorsque vous êtes amené à rédiger un mémoire, vous apprenez à formaliser un document sous Word. Word c’est un petit peu le standard en matière de rédaction quand en entreprise. En effet, vous rédigerez souvent beaucoup sous Word et c’est le standard des échanges de documents, de rédaction de rapports, de contenus. C’est une compétence qu’il est bon de développer. Même si la plupart d’entre vous “s’en fichent” un petit peu de devenir un expert sous Word, mais il est bon de rappeler qu’en entreprise, une aisance bureautique sous Word est une compétence appréciée, que vous auriez acquise lors de la rédaction de votre mémoire. Vous allez passer beaucoup de temps à vous familiariser avec l’outil et comprendre ses différentes fonctions. La rédaction d’un mémoire est une excellente occasion de se familiariser avec cet outil.
Nous espérons que cet article va vous permettre de comprendre un peu les principaux intérêts que vous pouvez avoir à rédiger votre mémoire. Bien évidemment ces intérêts sont limités lorsque le but de votre mémoire est uniquement de passer l’épreuve au niveau de l’école. Bien évidemment, tous les savoir-faire sont remis en question. Mais rédiger un mémoire est quand même relativement formateur et justement le but de cet article est de vous montrer ce que vous pouvez en tirer.
Bon courage pour la rédaction de votre mémoire.