Le mémoire est le point d’orgue du master. Plus étoffé que le mémoire de la licence, mais réduit en comparaison d’une thèse, et largement codifié : 50 à 100 pages, illustré, police de caractère neutre, sources bibliographiques, exposé de la problématique, etc. Les types de mémoires sont nombreux, mais nous nous intéresserons dans cet article à 2 types en particulier : le mémoire de recherche (master recherche) et le mémoire professionnel (master professionnel classique). Voyons ce qui les différencie, point par point.
Sur le fond : une visée « praxéologique » vs une visée « épistémique »
Il faut aller chercher la différence fondamentale dans leurs finalités diamétralement opposées. D’une part, un master professionnel a pour finalité de former un cadre directement opérationnel dans l’univers de l’entreprise, en développant sa capacité à résoudre des problèmes à l’aides d’outils éprouvés (par exemple : la production d’informations financières utiles à la décision, la gestion des talents grâce aux outils RH, …). D’autre part, un master recherche est une préparation à l’univers académique, préalable à la thèse de recherche (doctorale), et qui privilégie une démarche scientifique et des vérifications empiriques à l’aspect « opérationnel ».
Dans la nature même des 2 exercices, il en résulte que le mémoire professionnel est un exercice de formalisation de savoirs et d’expériences, visant à démontrer que l’étudiant a réussi son processus de professionnalisation et sa préparation à un métier au sein d’une entreprise – qui est, en soi, le but d’une formation professionnelle. Sa rédaction se fait sous la direction d’un professionnel de l’entreprise (par exemple : un expert-comptable, un directeur commercial). Il en résulte, à l’inverse, que le mémoire de recherche est la retranscription écrite d’un travail de réflexion conceptuelle, appuyée par des vérifications de terrain (« empiriques ») des hypothèses, visant à apporter une contribution scientifique : fournir un modèle de compréhension et d’explication à une question particulière. A ce titre, sa rédaction est supervisée principalement par un représentant du corps académique (professeur, maître de conférences, enseignant-chercheur).
Sur la forme : Rapport professionnel vs Thèse
Ces différences sur le fond se reflètent dans la forme des 2 types de documents, en d’autres termes la manière dont chacun d’eux est structuré.
Le mémoire professionnel ressemble beaucoup à un rapport de stage, car il est souvent assorti d’un stage de 5-5 mois en entreprise. Il met en lumière un contexte et une situation professionnels rencontrés par l’étudiant, puis son analyse des aspects de cette situation en faisant appel à des théories et des outils, et enfin se termine par des solutions au(x) problème(s). L’étudiant peut y exposer si ses préconisations ont été mises en œuvre, si elles ont fonctionné ou si un point de vue alternatif est possible. Pour résumer :
- Mobiliser puis appliquer des concepts théoriques,
- Analyser une « situation » professionnelle (comprendre : un problème),
- Exprimer la nature du problème,
- Développer une voire plusieurs solutions,
Le mémoire de recherche ressemble quant à lui à un prototype de thèse doctorale, et son encadrement peut être considéré comme très variable. Il situe un sujet, puis en extrait une problématique (comprendre : une question). La problématique se devant d’être aussi originale (comprendre : non encore abordée, ou très peu) que possible. Les méthodes utilisées (quantitatives ou qualitatives) ainsi que les résultats constituent le cœur du travail. Pour résumer :
- De vastes références bibliographiques,
- Une revue de la littérature concernant le sujet
- La problématique présentée,
- La méthodologie de recherche mobilisée,
- Les résultats obtenus, sous la forme d’un modèle explicatif