Cet exemple de mémoire de Kinésithérapie vous donne un aperçu des attentes universitaires relatives à la rédaction d’un mémoire de Kinésithérapie.

Problématique : En quoi l’hypoxie intermittente pourrait-elle constituer une perspective dans la pratique de la kinésithérapie en France ?

Introduction

La kinésithérapie est une discipline en constante évolution. Dans cette optique, elle peut être amenée à s’ouvrir à d’autres méthodes [1]. Parmi ces nouvelles méthodes se trouve l’hypoxie intermittente. L’hypoxie intermittente est un phénomène tantôt décrit comme pathologique, tantôt comme bénéfique en tant que thérapie. L’hypoxie intermittente est donc à la fois avantageuse et risquée [2]. L’hypoxie intermittente a été adoptée pour soigner plusieurs maladies soignées par les méthodes kinésithérapiques conventionnelles [3]. Il devient probable de penser de ce fait, que l’hypoxie intermittente pourrait constituer une perspective pour le développement de la kinésithérapie et pour améliorer la prise en charge des patients. La question qui émerge de cette constatation est la suivante : En quoi l’hypoxie intermittente constituerait-elle une perspective en kinésithérapie en France et avec quelles faisabilités ».

La visée de notre mémoire est de décrire les connaissances actuelles et de faire un état des lieux sur les pratiques de l’hypoxie intermittente, à travers une revue de littérature. Ensuite, nous ferons un parallèle entre cette technique émergente et d’autres techniques qui ont pénétré la kinésithérapie. Notre méthode de recherche de son côté, vise à étudier la perception qu’ont aujourd’hui les masseurs-kinésithérapeutes spécialisés en neurologie en ce qui concerne la possible implantation de cette technique dans l’arsenal thérapeutique du masseur-kinésithérapeute.

Pour répondre à la question de départ et pour atteindre nos objectifs, cette étude va présenter le cadre théorique dans lequel s’inscrit cette étude. Dans cette première partie, la kinésithérapie et ses opportunités de développement vont être approfondies pour mieux connaître l’axe d’orientation et la tendance de la recherche sur la kinésithérapie. Le deuxième thème qui sera traité dans le cadre théorique concerne l’hypoxie intermittente elle-même. Elle va alors décrire la méthode avant de passer à la deuxième partie qui sera allouée à la méthodologie. Cette partie sera suivie par les résultats et la discussion.

Cadre théorique

  1. La kinésithérapie
    1. Définition de la kinésithérapie

La kinésithérapie est proposée à tout âge et s’associe de plus en plus avec d’autres disciplines, ce qui fait en sorte qu’elle soit au carrefour de différentes pratiques et prenne en charge différentes branches médicales (figure 1).

Figure 1 : Pratiques kinésithérapiques et liens avec d’autres services médicaux [4]

La kinésithérapie n’est pas une discipline immuable. Son histoire est ponctuée par de nombreuses évolutions qui ont conduit à des améliorations au niveau de la pratique, mais aussi de la perception de la discipline par les observateurs externes. Ces changements découlent de l’évolution de la demande médicale et du progrès technologiques et scientifiques [5].

Le retour sur l’historique de la kinésithérapie et l’analyse des différents contextes qui ont contribué à son évolution permet de constater qu’il s’agit d’une discipline en perpétuelle mutation et par conséquent, difficile à définir, à délimiter les frontières. Du point de vue juridique, la loi de 1946 limite les interventions de la kinésithérapie au massage et à la gymnastique médicale et pourtant, au fil des années, elle a intégrée d’autres techniques. [5].

  1. Opportunités de développement de la kinésithérapie
  • Les politiques de santé et l’évolution des lois qui régissent le métier

Dans cette optique, les expertises cliniques sont requises pour prouver l’efficacité de telle ou telle pratique kinésithérapique. Les résultats des recherches devraient montrer l’évidence sur les effets positifs et les avantages d’une pratique. Cela permet au kinésithérapeute de rassurer son patient sur l’évidence du choix d’une pratique. Cette démarche va pousser à l’abandon des pratiques jugées inefficaces ou dangereuses [6].

Le changement de politique de formation conduit aussi à un changement au niveau de la pratique elle-même. Si auparavant, la kinésithérapie était essentiellement fondée sur l’expérience, de nos jours, les kinésithérapeutes sont appelés à fonder leurs pratiques sur une expérience clinique et à se référer aux évolutions de la recherche scientifique. Dans ce cadre, les preuves de l’efficacité des pratiques sont recherchées (evidence-based) [7].

  • Les progrès techniques et l’apparition de nouvelles pratiques kinésithérapiques

L’utilisation de l’échographie constitue un exemple de progrès technique qui contribue à l’amélioration et au développement de la kinésithérapie. Bien que cette technique ait été déjà utilisée par des physiothérapeutes dans les pays anglophones, en France, cette pratique est encore à ses débuts [1]. Or, l’échographie du diaphragme par exemple, aide le kinésithérapeute dans la prise en charge de patients présentant des problèmes respiratoires. En effet, les résultats de l’échographie lui permettent de repérer les dysfonctionnements au niveau du diaphragme et de déterminer l’entraînement adapté pour renforcer les muscles inspirateurs. L’échographie permet aussi de faire le suivi de l’efficacité de cet exercice [8].

  1. L’hypoxie intermittente
    1. Définition de l’hypoxie intermittente

L’hypoxie intermittente est un phénomène biologique qui se produit en haute altitude. Très souvent, la respiration des personnes en haute altitude devient épisodique pendant leur sommeil [9]. Les salariés qui travaillent dans les mines de cuivre en haute altitude dans les Andes sont soumis à une hypoxie intermittente qui font émerger chez eux certaines caractéristiques : diminution du taux d’hématocrites, augmentation de la pression sanguine et de la pression pulmonaire, augmentation des risques de présenter des maladies, altération de la qualité du sommeil [10]. La haute altitude se caractérise en effet par une faible pression en oxygène et par conséquent, la quantité d’oxygène inspirée par le sujet sain devient réduite. Pour faire face à ce manque d’oxygène en haute altitude, l’organisme fait des ajustements respiratoires et cardiovasculaires pour maintenir l’approvisionnement en oxygène vers les différents tissus. L’information sensorielle de la baisse de pression d’oxygène dans les artères est reçue par les récepteurs chimiques des carotides et est utilisé pour réguler la respiration. Les hydroxylases, des enzymes présentes chez les mammifères interviennent pour réguler l’hypoxie. L’hypoxie intermittente induit des réponses ventilatoires. Des ajustements sont faits au niveau de la circulation pulmonaire ainsi qu’au niveau de la distribution des fluides intra- et extravasculaires. L’équilbre acido-basique est modifié et la pression d’oxygène et de gaz carbonique cellulaires est modifiée [11].

La capacité d’une personne à répondre correctement et de manière adaptée à ce manque d’oxygène permet de distinguer trois groupes de sujets sains : ceux qui sont « bons » et qui parviennent à s’acclimater sans manifester des symptômes ; ceux qui affichent une faible réponse mais qui parviennent pourtant à atténuer les symptômes mineurs temporaires ; et les « vulnérables » qui sont trop sensibles à l’hypoxie pour pouvoir déclencher la moindre réponse physiologique. La capacité d’une personne à tolérer l’hypoxie intermittente provient des capteurs d’oxygène et de sa réaction physiologique [11].

Si l’hypoxie intermittente chronique est rencontrée chez les individus sains, il n’est pas rare de l’observer chez les sujets qui montrent des troubles au niveau du système nerveux notamment, des traumatismes au niveau du cerveau ou de la colonne vertébrale, ainsi que chez les patients souffrant de maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer, de maladies génétiques [12]. L’hypoxie intermittente est également retrouvée chez les patients souffrant d’apnée obstructive du sommeil [13].

La compréhension de l’hypoxie intermittente requiert l’explication du mécanisme d’hypoxie elle-même. L’hypoxie est considérée comme étant une condition pathologique atteignant les cellules et les tissus. Au niveau cellulaire, l’hypoxie se produit lorsqu’il y a déséquilibre entre l’approvisionnement et la demande en oxygène. Au niveau tissulaire, l’hypoxie est impliquée dans les processus physiopathologiques tels que les maladies cardiaques, l’inflammation chroniques et le cancer [14].

A l’échelle de la cellule, l’hypoxie se produit lorsque la pression et la concentration en oxygène au niveau de la membrane mitochondriale sont réduites, affectant ainsi le turnover de cytochromes [15]. Le turnover de cytochrome consiste en une réaction de réduction-oxydation au cours de laquelle, les électrons du cytochrome c oxydase (CytcO) solubles dans l’eau vont être transférés vers des capteurs d’électrons : le CuA (premier capteur), le hème (deuxième capteur) et le site de catalyse. Les électrons ainsi transférés vont se mettre au niveau de la membrane où une pompe à proton se trouve. De l’eau est produite au cours de ce turnover et des protons seront libérés selon la formule suivante [16] :

Dans cette formule, les indices N et P indiquent les deux faces de la membrane.

Les différences de pression en oxygène en interne et externe de la cellule ne deviennent pas pour autant des facteurs limitant, grâce à l’influence des mécanismes homéostatiques qui tend vers l’équilibre des deux milieux. Cependant, c’est la chute de la pression en oxygène intracellulaire qui se trouve à l’origine de l’hypoxie. Le manque de turnover du cytochrome s’accompagne aussi de la réduction de la concentration en ATP (adénosine triphosphate) [15]. La production d’énergie au sein de la cellule est en effet liée à un transfert d’électron et à une réaction de réduction de l’oxygène pour former de l’eau. Le cytochrome C, une hémoprotéine constitue une pompe à proton au niveau de la membrane mitochondriale. Le gradient du proton conduit à la génération de l’ATP, l’énergie utile à la cellule [17]. Dans cette optique, lorsque les cytochromes ne sont plus renouvelés, il existe une probabilité que l’ATP ne soit pas correctement distribuée dans les différents organes. Les perturbations métaboliques qui s’opèrent au niveau de la membrane changent le transport membranaire [15].

L’hypoxie correspond de ce fait à un déséquilibre d’oxygénation. Elle va induire des réponses négatives chez l’organisme par le biais de l’activation du facteur 1 induit par l’hypoxie (hypoxia inducible factor1 ou HIF-1). Ce dernier provoque la sur-régulation de gènes telles que l’erythropoiétine et les facteurs de croissance qui vont intervenir pour réguler la faible concentration en oxygène et faire en sorte que celui-ci parvienne jusqu’au tissu qui en est privé. L’hypoxie est aussi à l’origine de la présence de monoxyde d’azote. Or, cette molécule apparaît en réponse à l’inflammation ou en cas d’activation du système sympathique et en cas de chute de la concentration d’oxygène. Ces réponses conduisent à l’adaptation de la cellule à cette condition, mais elles peuvent aussi provoquer la mort cellulaire [14].

L’évolution de l’hypoxie dans les tissus passe par quatre étapes :

  • 1ère étape : hypoxie latente : A ce stade, la saturation en oxygène est encore normale
  • 2ème étape : Adaptation métabolique marquée par l’intensification de l’oxydation de la succinate déshydrogénase
  • 3ème étape : Arrêt du transfert d’électron dans la chaîne respiratoire
  • 4ème étape : Hypoxie proprement dite au cours de laquelle, l’activité du cytochrome oxydase est inhibée conduisant à une faible production d’ATP et la chute de la pression en oxygène intracellulaire [15].

Deux formes d’hypoxies peuvent être observées : l’hypoxie intermittente et l’hypoxie chronique. Ces deux formes diffèrent par le modèle d’oxygénation notamment, la durée et la fréquence de la phase hypoxique, mais les caractéristiques de chaque individu : oxygène inspirée, niveau d’oxyhémoglobine, distribution de sang dans les différents tissus et organes, peuvent rendre difficile la distinction entre ces deux formes. L’hypoxie intermittente se distingue de l’hypoxie chronique par la phase de réoxygénation qui conduit à un stress oxydatif et à la production d’espèces réactives d’oxygène [18].

L’hypoxie intermittente se manifeste par des cycles courts d’hypoxie et de réoxygénation [2]. Cette alternance est retrouvée dans de nombreux phénomènes respiratoires [19]. L’hypoxie intermittente se caractérise de ce fait par sa nature oscillatoire qui mime le cycle de l’ischémie et de la réperfusion dans les tissus et les cellules [20]. Ce phénomène est observé chez les sujets sains [21], bien que la plupart du temps, elle soit associée au syndrome d’apnée obstructive du sommeil [22]. L’occlusion répétitive des voies respiratoires supérieures durant l’apnée du sommeil conduisent à l’hypoxie intermittente [2]. Cette pathologie se caractérise par un cycle apnée / hypopnée du flux respiratoire associé à un collapsus pharyngé [23].

L’hypoxie intermittente est présente chez 5 à 20% de population mondiale et est considérée comme une maladie chronique. En tant que telle, elle est souvent associée à d’autres pathologies comme l’hypertension, la maladie coronarienne et au dysfonctionnement cognitif [22].

Les impacts de l’hypoxie intermittente ont suscité de vifs débats dans la mesure où certaines recherches tendent à la dénoncer comme à l’origine de pathologie. D’autres recherches pourtant, démontrent ses effets positifs [24].

  1. Les effets positifs de l’hypoxie intermittente
  • Effets curatifs et protecteurs contre les maladies

L’adaptation de l’individu à l’hypoxie intermittente à travers des exercices pourrait favoriser sa protection contre certains états pathologiques. Cet exercice hypoxique pourrait aussi améliorer la performance de certains sportifs. Elle agit positivement aussi sur le mental et les capacités physiques de l’individu [2].

L’hypoxie intermittente pourrait constituer une alternative à la dépression chez les patients qui ne répondent plus correctement aux antidépresseurs. Elle permet de ramener à leur concentration normale les variables comportementales et hormonales. Ce résultat est observé chez les modèles animaux, mais aussi chez l’Homme. Une exposition de 5 minutes à 10% d’oxygène, à un intervalle de 5 minutes, pendant 4 semaines à raison de 120 minutes d’hypoxie intermittente par jour, a conduit à la réduction de la dépression chez 71% des patients traités [24].

  • Effets sur le fonctionnement des organismes

De même, l’hypoxie intermittente a des effets positifs sur le fonctionnement de certains organes. Elle a par exemple des effets bénéfiques sur le poumon, en protégeant l’intégrité de la membrane respiratoire, les cellules épithéliales qui sont sensibles à l’hypoxie. Elle intervient aussi dans la préservation de l’échange gazeux qui se produit dans le poumon [2]. L’arrêt de la respiration pendant 20 à 30 secondes pallie à la saturation en oxygène à raison de 90% afin de faciliter le relargage de l’oxygène par la suite. Cela correspond à l’effet Bohr qui est source d’amélioration de l’oxygénation des muscles [25].

Mis à part le poumon, l’hypoxie intermittente protège le cœur contre un infarctus induit par l’ischémie. Elle prévient aussi contre différents dysfonctionnements cardiaques, notamment, les arythmies, le dysfonctionnement contractile induit par l’ischémie, le dysfonctionnement endothélial et la mort cellulaire. La constatation de ces différents effets ont encouragé l’utilisation de l’hypoxie intermittente dans le traitement des patients souffrant d’infarctus [2]. Une hypoxie intermittente modérée constitue un moyen de prévention ou de cure de l’hypertension systémique. Cet effet pourrait provenir de l’augmentation de la production de monoxyde d’azote (NO) endothélial. Cette molécule provoque la vasodilatation et l’ouverture de capillaires. Le NO améliore le métabolisme du sel et de l’eau et stimule les activités des enzymes antioxydantes [24].

L’hypoxie intermittente favorise le fonctionnement cérébral. En effet, elle favorise la mémorisation et la capacité de l’individu à apprendre [2]. Chez les jeunes rats dès leur naissance jusqu’à 4 semaines, une exposition à une dose modérée d’hypoxie intermittente à raison de 16% permet de renforcer la capacité d’apprentissage et de mémorisation [24]. Il faut remarquer cependant, qu’une hypoxie prolongée provoque un stress oxydatif caractérisé par la libération d’espèces réactives de l’oxygène. Or, ces dernières sont à l’origine de l’apoptose qui, à son tour pourrait affecter la mémoire [2]. Ces effets négatifs pourraient être exacerbés pendant la phase de croissance. Ainsi, une hypoxie intermittente à un âge précoce pourrait impacter sur le développement cérébral et provoquer une schizophrénie, un retard mental voire même, une paralysie cérébrale [24].

  • Effets sur les fonctions physiologiques et la régénération

En agissant sur les cellules, les tissus et les organes, l’hypoxie intermittente s’avère avantageuse pour améliorer les fonctions physiologiques. A court terme, elle améliore la plasticité motrice respiratoire ce qui renforce les contractions respiratoires [2]. L’hypoxie intermittente améliore aussi la production d’os. Une expérience menée sur des souris a montré que l’exposition de ces dernières à 13% d’oxygène, pendant 10minutes, à des intervalles de 10 minutes à raison de 4 heures par jour et pendant une durée de 28 jours a augmenté les activités de la phosphatase alcaline ainsi que les ostéoblastes. Cela a eu pour effet de produire de nouveaux os. Les os ainsi produits présentent une densité élevée de minéraux [24].

Une hypoxie intermittente de 5 minutes à raison de 10% d’hypoxie améliore l’immunité de l’Homme en libérant les précurseurs hématopoïétiques responsables de l’activation des cellules immunitaires telles que les neutrophiles. L’hypoxie intermittente favorise entre autre la circulation d’immunoglobulines. La stimulation de l’immunité par le biais de l’hypoxie intermittente n’augmente pas les risques d’inflammation. L’utilisation de l’hypoxie intermittente à des fins thérapeutiques chez l’Homme semble néanmoins limitée car, difficile à contrôler [2].

  • Protection contre une hypoxie sévère

Une faible exposition à l’hypoxie intermittente protège l’individu contre une possible hypoxie sévère [2].

  • Application dans le domaine du sport

Chez les sportifs de haut niveau, il est nécessaire de faire des entraînements conséquents en termes de volume et d’intensité. L’intégration de l’hypoxie intermittente dans le cadre de son entraînement constitue un moyen permettant d’atteindre cet objectif. Avec l’hypoxie intermittente, les effets délétères de l’entraînement sont réduits et les résultats sont plus satisfaisants [15]. Dans cette optique, il est nécessaire de trouver un moyen pour créer une hypoxie intermittente. L’entraînement par l’hypoxie intermittente constitue une démarche permettant de créer cette hypoxie.

L’entraînement par l’hypoxie intermittente repose sur la réaction physiologique de l’organisme suite à une diminution partielle de la pression en oxygène dans l’air inspiré. Le sportif est alors exposé à plusieurs périodes d’exposition. Dans cette optique, l’individu peut être placé dans une chambre hypoxique parfois aussi appelée caisson hypobare ou simulateur d’altitude ou dans un espace clos. Parfois, l’entraînement par hypoxie intermittente consiste à inhaler un mélange de gaz ou à retenir sa respiration pendant une durée déterminée et avec une certaine concentration en oxygène. De ces différentes manières, la durée d’exposition de l’individu à l’hypoxie intermittente est bien contrôlée, et il est également possible de surveiller la réduction partielle de la pression d’oxygène dans l’air respiré [15].

Chez les sportifs qui pratiquent un sport d’endurance, l’application de l’hypoxie intermittente se manifeste à travers un exercice au cours duquel, ils retiennent leur respiration huit à dix fois pour stimuler la production d’erythropoïétine endogène et les adaptations physiologiques [25]. En d’autres termes, l’hypoxie intermittente peut être exploitée pour améliorer la performance des sportifs de haut niveau [13].

  1. Risques d’effets pathologiques
  • Inflammation

Bien qu’elle comporte de nombreux avantages, l’hypoxie intermittente de par ses caractéristiques et ses effets sur les organes, les tissus et les cellules comporte également certains risques. Elle se caractérise en effet par la désaturation de l’oxygène dans le sang. Cela signifie que la pression partielle de l’oxygène dans les tissus sera instable, particulièrement dans les organes tels que le cerveau, le rein et le foie. L’instabilité de la disponibilité de l’oxygène dans les tissus et les cellules produisent des espèces réactives de l’oxygène et conduisent par conséquent, à l’inflammation [2].

  • Stress oxydatif

Le stress oxydatif se produit lorsqu’il y a déséquilibre entre la production et la dégradation d’espèces réactives de l’oxygène (ERO) [19].

Les tissus et les cellules exposés à l’hypoxie intermittente chronique peuvent aussi subir un stress oxydatif [20]. Le stress oxydatif qui accompagne l’hypoxie intermittente conduit à la production d’espèces réactives de l’oxygène (ERO) [19]. L’augmentation de la concentration en ERO participe à la formation de molécules d’adhésion et à l’activation des leucocytes. Or, ces différentes réactions vont de pair avec l’inflammation et affecte l’endothélium vasculaire [19].

  • Neuropathologie

Une hypoxie intermittente à forte dose est susceptible d’induire des pathologies affectant le système nerveux central. Cette pathologie est associée à la neuroinflammation dans laquelle, la microglie est impliquée. A forte dose, l’hypoxie intermittente pousse la microglie à activer des éléments toxiques favorisant l’inflammation, provoquant ainsi une pathologie. Cette dernière se caractérise par une apoptose au niveau de l’hippocampe, une altération de la plasticité synaptique et un dysfonctionnement cognitif. Une telle inflammation affecte la neuroplasticité des voies respiratoires spinales [13].

  • Problème cardiovasculaire

La durée de l’exposition de l’individu à l’hypoxie intermittente et la fréquence d’exposition conditionnent les impacts de celle-ci sur l’individu. Alors qu’une courte exposition s’avère bénéfique, une exposition trop longue peut conduire à des problèmes cardiovasculaires. L’hypoxie intermittente peut être à l’origine d’hypertension, de dysfonctionnement vasculaire, associé à une athérosclérose. Cela est en lien avec d’autres facteurs notamment, le stress oxydatif et l’inflammation [2].

  • Le cancer

L’hypoxie intermittente semble corrélée au développement d’un cancer. Il a été démontré en effet que la majorité des types de cellules cancéreuses montre un développement intratumoral d’hypoxie intermittente [26]. Dans cette optique, l’hypoxie intermittente est soupçonnée favoriser le développement des tumeurs et de l’activité métastatique [22 ; 18]. Il semblerait que l’hypoxie intermittente ait un effet sur le microenvironnement de l’environnement et agit particulièrement sur les cellules endothéliales [18].

  • Métabolisme

L’hypoxie est à l’origine de troubles métaboliques. Une hypoxie continue de 30 minutes par exemple, altère le métabolisme du glucose chez l’adulte sain. Elle limite la sensibilité et la sécrétion d’insuline. L’hypoxie affecte aussi le transport de glucose [27].

Les effets paradoxaux de l’hypoxie intermittente sont à mettre en relation avec sa dose. Dans cette optique, il est nécessaire de considérer la sévérité de l’hypoxémie, la durée, le nombre de cycle par jour, l’alternance ou non du traitement avec l’hypoxie intermittente et la durée totale du traitement. Les pathologies apparaissent lorsque l’hypoxie est sévère et que le nombre de cycles par jour est élevé. A l’opposé, des cycles peu nombreux par jour, une hypoxie modérée sont associés à des effets bénéfiques. Une faible dose présente des potentialités pour traiter certaines maladies [24].

La revue systématique de Mateika et al. (2015)[21] toutefois, a relativisé l’importance de l’implication de l’hypoxie intermittente dans les différents risques auxquels elle est associée. Les impacts de l’hypoxie intermittente sur la pression sont faibles.

Méthodologie

  1. Une approche qualitative

Dans le cadre de cette étude, une approche qualitative combinant une revue systématique et un entretien semi-directif a été adoptée.

  1. La revue systématique par la méthode PRISMA

La revue systématique est une démarche qualitative de collecte de données à partir de nombreuses études primaires. Elle est surtout utilisée dans le cadre de l’évaluation d’une méthode, d’un test pour améliorer la prise en charge d’un patient. Au même rang que la méta-analyse, la revue systématique est particulièrement adoptée lors de la révision ou de la mise en place d’une pratique clinique. Outre à cela, la revue systématique permet également d’évaluer la qualité d’une publication et l’applicabilité des conclusions que son (ses) auteur (s) a (ont) pu en tirer [28]. La revue systématique est appropriée pour regrouper les arguments scientifiques permettant de confirmer l’efficacité et la sûreté des diverses interventions dans le domaine de la santé [29].

Il faut noter toutefois, que la qualité d’une revue systématique dépend en premier lieu de la manière avec laquelle, les auteurs rapportent dans leurs écrits le processus qu’ils ont suivi pour avoir les données, et les résultats qu’ils ont pu en tirer. La revue systématique ne devrait pas présenter d’ambigüité sous peine d’être jugée comme étant de faible valeur aux yeux des preneurs de décisions et des utilisateurs finaux et potentiels des connaissances qui seront diffusées. La transparence est importante dans le cadre d’une revue systématique afin que le lecteur puisse aussi reproduire la démarche de recherche et arriver aux mêmes résultats, d’où l’importance d’outils, de guide permettant d’assurer la qualité des écrits [30].

  1. Principe de la méthode PRISMA

Le guide PRISMA (Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta-Analyses) permet de réduire les biais pouvant se produire lors de la réalisation d’une revue systématique. La qualité des publications et de la revue systématique est analysée sur une liste de 27 items recommandée par les auteurs Cochrane. Ces items portent sur les différentes parties des publications analysées allant du titre jusqu’au financement. La référence à ces différents items permet au chercheur d’identifier les études les plus pertinentes et de déterminer si les résultats peuvent être inclus ou non dans la recherche [31]. Les 27 items sont répartis dans sept domaines correspondant aux différentes sections de l’article notamment, le titre, le résumé, l’introduction, les méthodes, les résultats, la discussion et le financement [32] :

  • Le titre : déclaratif ou indicatif. Le titre donne des informations et des indices concernant la qualité de l’écrit et influence également le nombre de citations.
  • Le résumé : Il doit montrer les points essentiels de l’étude, les critères de sélection, les méthodes de collecte de données. Il doit aussi faire montre d’une validité et d’une applicabilité de l’étude pour les personnes susceptibles d’exploiter les connaissances que l’étude renferme. La qualité du résumé devrait attirer le lecteur à lire dans son intégralité l’article et l’aider à identifier celui-ci lors de ses recherches.
  • L’introduction : Dans cette partie, le raisonnement de (s) l’auteur (s), les objectifs de l’étude sont évalués. Cela permet d’anticiper les critères d’éligibilité et de recherche
  • Méthode : La méthode Prisma accorde plusieurs critères d’évaluation à cette partie très importante de l’article. Les détails et la clarté permettant la reproductibilité de la méthode et de l’obtention des résultats sont jugés lors de l’utilisation de l’outil Prisma. Les critères d’éligibilité des articles ou des participants à l’étude sont analysés au même titre que les sources d’informations utilisées dans le document. Vient ensuite la vérification que le document ait été revu par les pairs. Prisma évalue également la qualité d’un travail scientifique sur la base de la démarche adoptée par le (s) auteur (s) pour éliminer ou tout au moins, pour réduire les risques de biais lors de l’étude et pour assurer la transparence de l’étude. L’hétérogénéité statistique est aussi à prendre en compte lors de l’estimation de la qualité d’une publication scientifique. Cela peut se faire visuellement, mais aussi grâce à des tests statistiques tels que le test d’Egger.
  • Résultats : Cette partie est évaluée sur la base de la synthèse et de la présentation des résultats avec des intervalles de confiance. Les risques de biais sont à mentionner au même titre que les analyses complémentaires qui ont dû être faits pour apporter plus d’explications aux faits observés.
  • Discussion : La qualité de l’écrit est estimée sur la base de la capacité du (es) chercheurs à synthétiser les preuves, les limites et les conclusions pouvant être tirées de l’étude. Les arguments devraient être démontrés le plus clairement possible. Les limites constituent une partie non négligeable de la discussion dans la mesure où elles font valider le processus de recherche et les possibles limites d’une telle démarche. L’applicabilité des connaissances et informations collectées dans le cadre de l’étude constitue également un autre point permettant de jauger la qualité d’une publication scientifique.
  • La conclusion : Elle rapporte l’interprétation générale des résultats dans le cadre de la revue systématique. Elle peut être positive que négative. Parfois, certaines études ne permettent pas d’avancer une conclusion quant à un fait rapporté, mais apportent quand même des éléments de réflexion et de réponse, mais aussi une ouverture à une autre recherche.
  • Le financement : Le fait de mentionner la source de financement permet d’enlever le sentiment de conflit d’intérêts entre les auteurs de la publication et entre les différentes parties prenantes concernées par l’étude [32].

Le processus de revue systématique se fait sur quatre niveaux : l’identification, le screening, la détermination des critères d’éligibilité et l’inclusion ou la détermination des articles qui sont finalement considérés lors de l’étude [32].

Depuis sa création en 2009, PRISMA a connu des mises à jour et des améliorations pour répondre aux besoins des utilisateurs dans différents domaines. PRISMA 2020 par exemple comporte des informations supplémentaires par rapport à la version 2009. Ainsi, il tient compte de la manière avec laquelle, les publications ont été regroupés et compilés pour les synthèses, les stratégies de recherche orientées vers toutes les bases de données et non pas sur une base de données unique. PRISMA 2020 tient compte également des outils qui permettent d’accomplir différentes tâches automatiquement lors du processus de sélection, de collecte et d’analyse des biais, les critères ayant permis à l’auteur de choisir telle ou telle publication et pas une autre. Il considère aussi les résultats extraits par le chercheur et les raisons pour lesquelles, ces données ont été choisies, les méthodes permettant de réduire les incertitudes [33].

  1. Démarche méthodologique de sélection des articles pour la revue systématique

Afin de mieux comprendre la démarche méthodologique et le choix des articles retenus, il semble pertinent de rappeler les objectifs de cette étude :

  • Caractériser l’hypoxie intermittente pour identifier si elle pourrait être valorisée dans le cadre des pratiques kinésithérapiques en France
  • Déterminer les conditions nécessaires pour une utilisation potentielle de l’hypoxie intermittente dans le cadre de la kinésithérapie

Le cadre théorique a déjà identifié les caractéristiques des pratiques kinésithérapiques et les éléments pouvant conduire à leur évolution. De même, l’hypoxie intermittente a été définie et ses impacts ont été développés. Seulement, cette première tentative n’est pas encore suffisante pour analyser les différentes facettes de l’hypoxie intermittente et sa possible intervention dans l’amélioration des pratiques kinésithérapiques en France. La démarche de recherche bibliographique s’était donc faite en trois étapes.

1ère étape : Détermination des utilisations thérapeutiques de l’hypoxie intermittente

Dans cette première étape, la combinaison suivante a été utilisée : « intermittent hypoxia » [AND] « therapeutic » a été utilisée. Le but était de recenser toutes les publications qui relatent les utilisations thérapeutiques de l’hypoxie intermittente. Le procédé suivant consistait alors à lire les titres des articles pour faire un premier tri et de lire les résumés afin d’affiner la recherche pour l’orienter uniquement vers l’utilisation thérapeutique de l’hypoxie intermittente.

Les articles dont le titre contenait les mots-clés « intermittent hypoxia » ont été retenus dans un premier temps. Les résumés de tous ces articles qui ont été retenus sont passés par un deuxième tri découlant de la lecture des résumés. Les études qui rapportaient l’utilisation thérapeutique de l’hypoxie intermittente ont été retenues. Les essais ou les expériences menées sur des modèles animaux ont été rejetés. Les essais cliniques sur les humains uniquement ont été pris en compte.

2ème étape : Recherche de publications portant sur l’intervention de l’hypoxie intermittente dans le domaine de la kinésithérapie

La deuxième étape cherche à regrouper les différentes publications portant sur l’application de l’hypoxie intermittente dans le domaine de la kinésithérapie. Dans ce cadre, les mots-clés suivants ont été utilisés : « intermittent hypoxia » [AND] « physiotherapy ». A l’exemple de ce qui a été fait précédemment, la lecture des titres et des résumés a été faite durant la deuxième phase de la recherche. Les doublons et les études faites sur des modèles animaux ont été éliminés. Les études qui n’avaient rien à voir avec l’hypoxie intermittente ont été également éliminées.

3ème étape : Recherche des arguments scientifiques qui démontrent l’efficacité clinique de l’hypoxie intermittente

Le but de cette troisième étape est de recenser les preuves scientifiques de la faisabilité et de l’efficacité de l’hypoxie intermittente dans la prise en charge de diverses maladies. Ainsi, la combinaison de mots-clés suivants a été choisie : « intermittent hypoxia » [AND] « clinical study ». Une élimination a été faite en se basant sur le titre et le résumé. Les doublons et les études réalisées sur des animaux ont été éliminés.

Critères d’exclusion

  • Articles qui n’étudient pas l’hypoxie intermittente dans un cadre thérapeutique
  • Articles ne contenant pas les mots-clés notamment « intermittent hypoxia »
  • Articles faits sur des rats ou d’autres animaux

Critères d’inclusion

  • Articles portant sur l’hypoxie intermittente dont le but est de soigner ou de promouvoir la santé
  • Articles effectués sur des humains
  1. L’approche qualitative par un entretien semi-directif
    1. Principe de la méthode

L’entretien semi-directif est une approche qualitative permettant de collecter les informations pour explorer un thème défini. Il est adapté pour faire émerger de nouveaux thèmes inattendus. L’entretien semi-directif est particulièrement choisi lorsque les connaissances sur le thème ou sur le phénomène à étudier existent, mais que les détails manquent. Les entretiens semi-directifs sont réalisés en vue de connaître les faits, les attitudes et les opinions des personnes ressources sur un thème, un fait, une pratique, une tâche, etc. [34].

L’entretien semi-directif est un dialogue entre l’interviewer représenté par le chercheur et l’interviewer : le participant à l’étude. En tant que tel, l’entretien semi-directif se base sur l’écoute, le partage, la reconnaissance de l’expertise de l’autre et la relation de confiance entre les deux interlocuteurs [35].

Dans notre cas, le but est d’explorer les différents champs d’action de l’hypoxie intermittente et de connaître les points de vue des masseurs-kinésithérapeutes. La démarche méthodologique consistait alors à interviewer les masseurs-kinésithérapeutes en tenant compte de leurs profils et de leurs expériences et de leur poser par la suite des questions ouvertes. Leurs réponses ont été par la suite confrontées aux éléments apportés par la revue systématique.

  1. Les participants à l’étude

Etant donné que nous voulons connaître les perceptions des masseurs-kinésithérapeutes sur l’hypoxie intermittente, nous nous sommes tournés vers eux pour collecter ces informations. Les masseurs-kinésithérapeutes sont les personnes qui vont pratiquer l’hypoxie intermittente sur leurs patients et ils sont les mieux placés pour connaître et anticiper les possibles réactions de leurs patientèles face cette nouvelle technique. Six masseurs-kinésithérapeutes ont été interviewés. Ils sont spécialisés dans différents domaines : sport, respiration, cardiologie, obésité, gériatrie et neurologie. Un docteur en sciences de la santé et du sport a été entre autre interviewé.

  1. L’outil de collecte de données : la grille d’entretien

L’entretien semi-directif est réalisé à partir d’une série de questions ouvertes portant sur des questions théoriques et faisant appel à l’expérience de la personne ressource interviewée [36]. Mais elle comprend aussi des questions fermées [34]. Chaque question est en relation avec les objectifs fixés par le chercheur et amène progressivement vers l’exploration du phénomène ou du fait étudié. Dans cette optique, il est possible de poser une question sur la théorie, une question générale avant de poser des questions se rapportant aux expériences ou aux savoirs et connaissances de l’interviewé [36]. Dans notre cas, la grille d’entretien comportait une partie allouée à la présentation de la spécialisation du participant à l’étude, une autre partie consacrée à évaluer ses connaissances sur l’hypoxie intermittente. La dernière partie de la grille d’entretien se rapportait au possible développement de l’hypoxie intermittente en France.

  1. Justification de l’approche qualitative

Le but des entretiens est de connaître les perceptions des masseurs-kinésithérapeutes quant à l’adoption et l’application de l’hypoxie intermittente dans l’arsénal des pratiques kinésithérapiques. Pour atteindre ce but, il s’avère important de laisser s’exprimer librement les participants à l’étude et de les laisser parler de leurs propres expériences. Or, l’entretien semi-directif est l’approche méthodologique qui permet à la fois de donner un espace et une liberté pour l’interviewé pour s’exprimer tout en prévoyant des relances pour éviter les hors-sujets. L’entretien semi-directif est la méthode qui permet de collecter des données qualitatives se référant aux expériences de l’interviewé [36] comme les masso-kinésithérapeutes dans le cas de notre étude.

Le choix de l’approche qualitative s’explique par le fait que cette démarche permet d’étudier de manière globale un fait et de faire des interprétations. Elle permet d’explorer les connaissances des personnes concernées sur un fait et ne vise pas encore à avancer des explications des causes. Elle s’inscrit dans une logique compréhensive et de décrire les faits. L’approche qualitative semble la plus appropriée pour connaître la perception des participants dans le cadre d’une co-construction de sens aussi bien de la part du participant que du chercheur [35].

L’approche qualitative par le biais de l’entretien semi-directif permet de faire émerger des points de vue ou une facette de la question de départ encore non explorée jusque-là. C’est un moyen efficace pour apporter plus d’explications sur un fait en donnant à chaque participant la liberté et la flexibilité pour s’exprimer et apporter par la même occasion des informations supplémentaires sur le thème. Outre à cela, l’entretien semi-directif est aussi une approche qualitative qui permet de faire des relances, de resituer la question afin d’apporter les éléments de réponses aux questions initialement posées, sans pour autant influencer l’interviewé [34]. Les informations recueillies dans le cadre d’un entretien semi-directif sont de bonne qualité et sont orientées vers les objectifs poursuivis par le chercheur. Par rapport aux entretiens directifs et non directifs, le temps alloué à la collecte d’information est raisonnable dans le cadre de l’entretien semi-directif [35].

Résultats

Revue systématique

  • Les publications retenues

Les différentes combinaisons de mots-clés ont permis d’obtenir 79 articles dont les répartitions sont présentées dans les figures 2,3, 4. 18 doublons ont été éliminés de l’étude.

1ère recherche : Intermittent hypoxia [AND] therapeutic

Figure 2 : Stratégie de sélection des articles à retenir à partir des mots-clés intermittent hypoxia and therapeutic

2ème recherche : Intermittent hypoxia [AND] physiotherapy

Figure 3 : Stratégie de sélection des articles retenus parmi les résultats obtenus sur les moteurs de recherche en employant la combinaison de mots-clés : intermittent hypoxia and physiotherapy

3ème recherche : intermittent hypoxia [AND] clinical study

Figure 4 : Stratégie de sélection des publications retenues en utilisant la combinaison de mots-clés : intermittent hypoxia and clinical study

Les trois figures ci-dessus montrent que la majeure partie (40 articles) des publications retenues se réfère à l’aspect thérapeutique de l’hypoxie intermittente. 27 articles se sont intéressés aux études cliniques faisant intervenir l’hypoxie intermittente. 12 articles seulement ont orienté leur contenu à la fois à l’hypoxie intermittente et à la kinésithérapie. Les caractéristiques des publications retenues sont présentées dans le tableau 1.

Tableau 1 : Caractéristiques des publications retenues pour l’étude. Le score A est le plus fort et le score C le plus faible

AuteursTitresSynthèse
Navarrete-Opazo, Mitchell (2015)Therapeutic potential of intermittent hypoxia: a matter of doseCité 105 fois Métaanalyse avec études randomisées
Christiansen et al. (2021)Acute intermittent hypoxia boosts spinal plasticity in humans with tetraplegiaL’amplitude des potentiels moteurs évoqués par la stimulation magnétique et électrique a augmenté après les deux protocoles, mais surtout après la stimulation des paires corticospinal-motoneuronal + hypoxie intermittente aigue, ce qui est cohérent avec l’hypothèse que leurs effets combinés résultent de la plasticité spinale.
Gutierrez et al. (2013)Intermittent hypoxia training after C2 hemisection modifies the expression of PTEN and mTORL’exposition à l’hypoxie intermittente après hémisection au niveau de C2 augmente significativement la densité de mTOR, S6 (proteine ribosomal) et c-Fos et réduit le niveau de PTEN dans les motoneurones phréniques. Les changements dans la voie PTEN/mTOR influence probablement la plasticité de la motricité respiratoire après une blessure en C2 en modifiant la production de molécules en aval connues pour jouer un rôle majeur dans la plasticité et le développement du système respiratoire.
Naidu et al. (2020)Daily acute intermittent hypoxia to improve walking function in person with subacute spinal cord injury: a randomized clinical trial study protocolL’Hypoxie Intermittente Aigue + MARCHE quotidienne améliore la capacité de marche des personnes ambulantes atteintes d’une lésion médullaire subaiguë par rapport au groupes Placebo + MARCHE et au groupe MARCHE quotidien sans traitement.
Sutor et al. (2021)Single-session effects of acute intermittent hypoxia on breathing function after human spinal cord injuryLes résultats indiquent qu’une seule séance d’AIH augmente la génération de la pression inspiratoire maximale chez les adultes atteints d’une Lésion Médullaire. L’AIH n’a pas affecté de manière cohérente la pulsion neuromusculaire de repos pour respirer, la génération de pression expiratoire maximale ou la fonction pulmonaire. Il n’y a pas eu de changements détectables dans l’activation intercostale ou abdominale maximale lors des tests de génération de pression maximale.
Hayes et al. (2014)Daily intermittent hypoxia enhances walking after chronic spinal cord injury. A randomized trialTous les sujets blessés médullaires ont amélioré leur capacité de marche sur le test de 10 mètre de marche ou le test de marche de 6 minutes, après une exposition quotidienne d’hypoxie intermittente et les améliorations ont persisté pendant plus de 3 jours chez 18 des 19 sujets.
Jung et al. (2020)Hypoxic pilates intervention for obesity: a randomized controlled trialLe groupe d’entrainement exposés à l’hypoxie intermittente a montré une amélioration significative de la pression artérielle diastolique, des concentrations de cholestérol total et de triglycérides, de la dilatation médiée par le flux, ainsi que de la déformabilité et de l’agrégation des érythrocytes (tous p < 0,05) par rapport au groupe contrôle et au groupe d’entrainement en normoxie.
Törpel, Peter, Schega (2020)Effect of reistance training under normobaric hypoxia on physical performance, hematological parameters, and body composition in young and older peoplePour tous les paramètres, aucune différence significative n’a été constatée avant et après les changements moyens entre le groupe de musculation sous condition hypoxique et le groupe de musculation sans conditions dans les groupes d’âge. Cependant, au sein des quatre groupes, des améliorations significatives isolées (p < 0,050) des groupes individuels ont été observées en ce qui concerne la force musculaire des des quadriceps et la capacité cardio-pulmonaire.
Holiss et al. (2014)Eight weeks of intermittent hypoxic training improves submaximal physiological variables in highly trained runners8 semaines d’hypoxie intermittente ont entraîné une baisse significative de la Fréquence cardiaque sous-maximale et une tendance à la réduction de la consommation d’oxygène et une tendance à réduire le coût en oxygène lors d’exercice sous-maximal. Bien que la course jusqu’à l’épuisement se soit améliorée dans des conditions hypoxiques, les changements dans des conditions normoxiques n’étaient pas apparents.
Gangwar et al. (2020)Intermittent hypoxia modulates redox homeostasis, lipid metabolism associated inflammatory processes and redox post-translational modifications: benefits at high altitudeL’IHT provoque un pic de stress redox (via une augmentation des ROS), une augmentation de l’activation et de la production de cytokines inflammatoires et un métabolisme lipidique anormal médié par l’activation de LXR/RXR au niveau de la mer.
Ambroży et al. (2020)The effects of intermittent hypoxic training on anaerobic and aerobic power in boxersAprès exposition à l’hypoxie intermittente pendant 6 semaines chez des champions de boxes, l’analyse de la variance a montré une amélioration significative de la puissance maximale absolue (f = 11,225, p = 0,007), de la puissance moyenne absolue (f = 12,346, p = 0,003) et relative (f = 13,829, p = 0,002), de l’indice de fatigue (f = 7,316, p = 0,002), du travail total (f = 4. 548, p = 0,049), le temps pour atteindre la puissance maximale (f = 4,535, p = 0,048), la ventilation pulmonaire maximale (f = 6,681, p = 0,02), la vitesse de course maximale (f = 8,529, p = 0,01) et la vitesse au VT 2 (f = 5,841, p = 0,028) chez les boxeurs après l’entraînement. L’utilisation de l’hypoxie intermittente semble être efficace dans l’amélioration des performances en conditions anaérobie.
Viscor et al. (2018)Physiological and biological responses to short-term intermittent hypobaric hypoxia exposure : from sports and mountain medicine to new biomedical applications
Navarrete-Opazo et al. (2017)Repetitive intermittent hypoxia and locomotor training enchances walking function in incomplete spinal cord injury subjects : a randomized, triple-blind, placebo-controlled clinical trial
Bayer et al. (2019)Effects of intermittent hypoxia-hyperoxia on mobility and perceived health in geriatric patients performing a multimodal training intervention : a randomized controlled trial
Score B
Randelman et al. (2021)Respiratory training and plasticity after cervical spinal cord injuryLes mécanismes par lesquels l’hypoxie induit la SFT et la plasticité phrénique sont à la fois complexes et multiples. L’entraînement respiratoire IH a démontré sa capacité à induire une plasticité dépendante de la sérotonine et améliorent les bourgeonnements des axones bulbospinaux dans les circuits phréniques.
Dale, Mabrouk, Mitchell (2014)Unexpected benefits of intermittent hypoxia : enhanced respiratory and nonrespiratory motor function
Dale-Nagle et al. (2010)Spinal plasticity following intermittent hypoxia : implications for spinal injuryCité 46 fois Revue systématique
Devinney et al. (2013)Hypoxia induced phrenic long-term facilitation : emergent propertiesCité 66 fois Revue de littérature
Gonzalez-Rothi et al. (2015)Intermittent hypoxia and neurorehabilitationCité 51 fois Revue de littérature avec essais non randomisés et randomisés
Sajjadi et al. (2022)Acute intermittent hypoxia and respiratory muscle recruitment in people with amyotrophic in people with amyotrophic laterla sclerosis : a preliminary studyEtude menée sur une population de petite taille Etude non randomisée mais bien menée
Vose et al. (2022)Therapeutic acute intermittent hypoxia : a translational roadmap for spinal cord injury and neuromuscular diseaseCité 1 fois Revue de littérature la plus récente concernant l’hypoxie intermittente aigue thérapeutique
Sandhu et al. (2021)Efficacy and time course of acute intermittent hypoxia effects in the upper extremities of people with cervical spinal cord injuryEtudes croisées randomisées en aveugle Population de petite taille (n=14)
Welch et al. (2021)Effect of acute intermittent hypoxia on cortico-diaphragmatic conduction in healthy humansEtude randomisée de faible puissance Pas de notion d’étude en aveugle Population de très petite taille (n=7 hommes)
Welch et al. (2020)Acute intermittent hypoxia and cortical evoked potentials in human diaphragmEtude randomisée de faible puissance mais bien menée
Christiansen et al. (2018)Acute intermittent hypoxia enhances corticospinal synaptic plasticity in humansFaible puissance Etude non randomisée
Trumbower et al. (2017)Effects of acute intermittent hypoxia on hand use after spinal cord trauma. A preliminary studyPopulation de petite taille Etude randomisée et croisée
Lynch et al. (2017)Effect of acute intermittent hypoxia on motor function in individuals with chronic spinal cord injury following ibuprofen pretreatment : a pilot studyEtude randomisée croisée en double aveugle avec groupe comparatif Population de petite taille et de faible puissance
Vinit, Lovett-Barr, Mitchell (2009)Intermittent hypoxia induces functional recovery following cervical spinal injuryRevue systématique
Mateika et al. (2015)Intermittent hypoxia : a low-risk research tool with therapeutic value in humansRevue de littérature
Serebrovska, Serebrovska, Egorov (2016)Fitness and therapeutic potential of intermittent hypoxia training : a matter of doseRevue systématique
Serebrovskaya, Xi (2016)Intermittent hypoxia training as non-pharmacologic therapy for cardiovascular diseases : practical analysis on methods and equipmentRevue systématique incitant à développer un protocole thérapeutique pour son effet sur les maladies cardiaques, kinésithérapie du sport et réathlétisation
Lizamore, Hamlin (2017)The use of simulated altitude techniques for beneficial cardiovascular health outcomes in nonathletic, sedentary, and clinical populations : a literature reviewRevue de littérature avec une bonne sélection de publications
Ambroży et al. (2020)The effects of intermittent hypoxic training on anaerobic and aerobic power in boxersEtude de l’effet potentiel de l’hypoxie sur les valeurs anaérobiques du boxeur Etude randomisée, croisée avec l’étude d’un groupe comparatif Echantillon composé de champions de boxe
Mateika, Komnenov (2017)Intermittent hypoxia initiated plasticity in humans : a multipronged therapeutic approach to treat sleep apnea and overlapping co-morbiditiesRevue de littérature
Kayser, Verges (2020)Hypoxia, energy balance, and obesity : an updateRevue de littérature sur l’obésité et l’hypoxie intermittente
Davranche et al. (2016)Cognitive functions and cerebral oxygenation changes during acute and prolonged hypoxic exposureRevue systématique
Baillieul et al. (2017)Hypoxic conditioning and the central nervous system : a new therapeutic opportunity for brain and spinal cord injuries ?Revue de littérature
Costalat et al. (2018)Intermittent hypoxia revisited : a promising non-pharmaceutical strategy to reduce cardio-metabolic risk factors ?Etude contrôlée
Puri, Panza, Mateika (2021)A comprehensive review of respiratory, autonomic and cardiovascular responses to intermittent hypoxia in humansRevue de littérature Synthèse générale de l’effet de l’hypoxie intermittente aigue sur l’humain
Timon et al. (2021)Effect of intermittent hypoxic conditioning on inflammatory biomarkers in older adultsEtude clinique randomisée et contrôlée
Filopoulos, Cormack, Whyte (2017)Normobaric hypoxia increases the growth hormone response to maximal resistance exercise in trained menPopulation de petite taille Faible puissance Essai clinique croisé et randomisé
Welch et al. (2020)Synergy between acute intermittent hypoxia and task-specific trainingRevue de littérature
Bayer et al. (2017)Adaptation to intermittent hypoxia-hyperoxia improves cognitive performance and exercise tolerance in elderlyParticipants peu nombreux (n=34) Etudes bien conduites
Navarrete-Opazo et al. (2017)Intermittent hypoxia and locomotor training enhances dynamic but not standing balance in patients with incomplete spinal cord injuryConclusions non significatives à cause du faible effectif
González-Muniesa et al. (2015)Impact of intermittent hypoxia and exercise in blood pressure and metabolic features from obese subjects suffering sleep apnea-hypopnea syndromeEtude randomisée
Muangritdech et al. (2020)Hypoxic training improves blood pressure, nitric oxide and hypoxia-inducible factor-1 alpha in hypertensive patients
Glazachev et al. (2017)Adaptations following an intermittent hypoxia-hyperoxia training in coronary artery disease patients : a controlled studyEssai non randomisé
Dudnik et al. (2018)Intermittent hypoxia-hyperoxia conditioning improves cardiorespiratory fitness in older comorbid cardiac outpatients without hematological changes : a randomized controlled trialEtude randomisée et contrôlée
Martínez-Guardado et al. (2019)Bench press performance during an intermittent hypoxic resistance training to muscle failureEtude randomisée et contrôlée
Kong, Zang, Hu (2014)Normobaric hypoxia training causes more weight loss than normoxia training after a 4-week residential camp for obese young adultsEtude randomisée et contrôlée
Balestra et al. (2021)Hypoxic and hyperoxic breathing as a complement to low-intensity physical exercise programs : a proof-of-principle study
Serebrovska et al. (2019)Intermittent hypoxia/hyperoxia versus intermittent hypoxia/normoxia : comparative study in prediabetes
Serebrovska et al. (2017)Intermittent hypoxia training in prediabetes patients : beneficial effects on glucose homeostasis, hypoxia tolerance and gene expression
Mackenzie et al. (2012)Intermittent exercise with and without hypoxia improves insulin sensitivity in individuals with type 2 diabetes
Czuba et al. (2017)Intermittent hypoxic training improves anaerobic performance in competitive swimmers when implemented into a direct competition mesocycleEffectif faible donc la puissance de l’étude est également réduite
Gatterer et al. (2015)Normobaric intermittent hypoxia over 8 months does not reduce body weight and metabolic risk factors – a randomized, single blind, placebo-controlled study in normobaric hypoxia and normobaric sham hypoxiaFaible puissance
Törpel et al. (2019)Dose-response relationship of intermittent normobaric hypoxia to stimulate erythropoietin in the context of health promotion in young and old peopleNombre de participants assez élevé mais le biais de l’étude réside sur le déséquilibre entre les jeunes et les personnes âgées
Lizamore et al. (2016)The effect of short-term intermittent hypoxic exposure on heart rate variabilityEtude randomisée et contrôlée
Płoszczyca et al. (2021)Exposure to normobaric hypoxia combined with a mixed diet contributes to improvement in lipid profile in trained cyclistsEtude clinique
Sanchez, Borrani (2018)Effects of intermittent hypoxic training performed at high hypoxia level on exercise performance in highly trained runnersEtude randomisée en double aveugle
Tan et al. (2021)Daily acute intermittent hypoxia combined with walking practice enhances walking performance but not intralimb motor coordination in persons with chronic incomplete spinal cord injuryBon essai clinique Etude réalisée sur très peu de personnes
Score C
Schega et al. (2013)Effects of intermittent hypoxia on cognitive performance and quality of life in elderly adults : a pilot studyEtude préliminaire
Non déterminé
Navarrete-Opazo, Dale, Mitchell (2014)Therapeutic potential of intermittent hypoxia : lessons from respiratory motor plasticity
Trapé et al. (2021)Effects of moderate-intensity intermittent hypoxic training on health outcomes of patients recovered from COVID-19 : the AEROBICOVID study protocol for a randomized controlled trialEssai randomisé contrôlé en double aveugle
Hollis et al. (2013)Influence of intermittent hypoxic training on muscle energetics and exercise toleranceEssai randomisé Peu de participants (n=9)
Yoon et al. (2021)Repeated intermittent hypoxic stimuli to operative lung reduce hypoxemia during subsequent one-lung ventilation for thoracoscopic surgery : a randomized controlled trial
Mähler et al. (2018)Metabolic, mental and immunological effects of normoxic and hypoxic training in multiple sclerosis patients : a pilot study
Twomey et al. (2017)Exercise-induced fatigue in severe hypoxia after an intermittent hypoxic protocol
Deb et al. (2017)Quantifying the effects of acute hypoxic exposure on exercise performance and capacity : a systematic review and meta-regression
Mai et al. (2020)Hypoxia and exercise interactions on skeletal muscle insulin sensitivity in obese subjects with metabolic syndrome : results of a randomized controlled trial
Zembron-Lacny et al. (2020)Intermittent hypoxic exposure with high dose of arginine impact on circulating mediators of tissue regeneration
Katayama et al. (2004)Effect of intermittent hypoxia on oxygen uptake during submaximal exercise in endurance athletes
Tester et al. (2014)Long-term facilitation of ventilation in humans with chronic spinal cord injury
Camacho-Cardenosa et al. (2019)Effects training in hypoxia on cardiometabolic parameters in obese people : a systematic review of randomized controlled trial
Bao et al. (2019)Effect of intermittent hypoxia training for dizziness : a randomized controlled trial
Brocherie et al. (2015)High-intensity intermittent training in hypoxia : a double-blinded, placebo-controlled field study in youth football players
Susta, Dudnik, Glazachev (2017)A programme based on repeated hypoxia-hyperoxia exposure and light exercise enhances performance in athletes with overtraining syndrome : a pilot study
Schega et al. (2016)Effect of intermittent normobaric hypoxia on aerobic capacity and cognitive function in older people

Le tableau X montre que l’intérêt pour les potentiels thérapeutiques de l’hypoxie intermittente est relativement récent. La plupart des publications recensées datent toutes de la dernière décennie à l’exception des travaux de Katayama et al. (2004) [37] et celui de Vinit, Lovett-Barr, Mitchell (2009) [38]. La plupart des publications ayant été retenues pour cette étude affichent un score moyen (B) et une seule avait enregistré un score C.

  • Les potentiels thérapeutiques de l’hypoxie intermittente

Les publications ont montré diverses maladies pour lesquelles, l’hypoxie intermittente semble avoir des effets. L’état des patients souffrant d’une lésion au niveau de la moelle osseuse peut être amélioré grâce à l’exposition de ceux-ci à l’hypoxie intermittente. Cette dernière contribue à l’amélioration de la fonction motrice [39; 40]. D’après le travail de Hayes et al. (2014) [41], les patients souffrant d’une telle maladie ayant été exposés à une hypoxie intermittente quotidienne pendant 90 secondes et pendant cinq jours consécutives pouvaient marcher un peu plus vite et sur une longue distance par rapport à celles qui sont exposées à une concentration normale d’oxygène. Naidu et al. (2020) [42] sont parvenus à la même conclusion à la différence que leur échantillon est de plus grande taille (n=85) vs (n=19) chez l’étude de Hayes et al. (2014) [41]. Ces études par ailleurs affichent un score élevé (A) et confirment l’importance de l’hypoxie intermittente dans la préservation de la fonction motrice chez les personnes atteintes de lésions de la moelle épinière. D’autres études sont venues par ailleurs confirmer l’efficacité de l’hypoxie intermittente chez les personnes montrant une lésion de la moelle épinière [38 ; 43 ; 44 ; 45 ; 46 ; 21 ; 47 ; 48 ; 49 ; 50 ; 51 ; 52 ; 39 ; 53].

Grâce à ses effets positifs sur différents organes, l’hypoxie intermittente pourrait être intégrée dans la prise en charge des patients ayant des problèmes cardiovasculaires [54 ; 55 ; 56 ; 57 ; 58 ; 59], cérébraux [59 ; 60] et respiratoires notamment, ceux atteints d’asthme bronchique [59]. L’hypoxie intermittente induit une plasticité respiratoire [43; 24 ; 21]. Grâce à cette propriété, l’hypoxie intermittente pourrait être sélectionnée pour aider les patients atteints de sclérose amyotrophique latérale à améliorer leur respiration en renforçant l’activité des muscles impliqués dans cette fonction [61]. Elle est impliquée dans l’amélioration de la vasoconstriction pulmonaire chez les patients qui ont subi une intervention chirurgicale au niveau du poumon [62].

L’hypoxie intermittente est également appliquée chez les personnes montrant des troubles neurologiques [46]. Elle pourrait être proposée aux patients souffrant d’hypertension artérielle. Cette propriété est rendue possible grâce à la capacité de l’hypoxie intermittente à augmenter la production du facteur HIF-1α et l’oxyde d’azote [63].

L’hypoxie intermittente a été considérée comme étant une stratégie non-invasive pour moduler le niveau d’expression des molécules de signalisation intrinsèque, influençant la plasticité et la régénération du système nerveux central [64]. Mais l’amélioration de la plasticité n’est pas uniquement observée au niveau du système nerveux central, mais aussi au niveau de la moelle épinière en agissant sur la transmission synaptique corticospinale et motoneurale [65]. Elle induit entre autres, une plasticité respiratoire pouvant être exploitée dans le cadre du traitement des patients souffrant d’apnée du sommeil, à travers l’amélioration de la stabilité des voies respiratoires supérieures [66]. En ce qui concerne les maladies cardiaques, l’hypoxie intermittente pourrait être avantageuse pour traiter la maladie coronarienne pour sa simplicité, et sa durée d’action longue [24].

L’hypoxie intermittente modérée pourrait être une alternative dans la prévention et/ou le traitement de l’hypertension systémique. Pour ce faire, le patient est exposé à une hypoxie de 13 – 17% d’oxygène inspirée pendant 30 minutes, à raison de 2 à 3 heures par jour. Elle constitue une stratégie préventive ou thérapeutique pour lutter contre la dépression, étant donné que les patients ne répondent pas toujours correctement aux antidépresseurs. L’hypoxie intermittente est également utilisée pour perdre du poids [24]. L’hypoxie intermittente est recommandée pour provoquer une perte de poids chez les obèses, mais aussi pour éviter les comorbidités pouvant aller de pair avec cette obésité. Ainsi, cette thérapie peut aussi améliorer les fonctions cardiovasculaires et métaboliques chez les patients obèses [67].

L’hypoxie intermittente a montré des résultats positifs dans l’homéostasie du glucose chez les patients prédiabétiques. Ceux qui ont subi cette thérapie pendant un mois sont ceux qui ont affiché les résultats probants. L’entraînement à l’hypoxie intermittente constitue un candidat potentiel dans la prévention du développement du diabète type 2 [68].

L’hypoxie intermittente pourrait constituer une alternative pour lutter contre l’inflammation, à condition qu’elle soit accompagnée d’un programme d’exercices physiques [69]. Un traitement d’hypoxie intermittente pendant quatre semaines permet de remédier aux vertiges [70]. Elle est aussi utile pour induire une tolérance aux exercices soutenus [71]. Cela constitue la raison pour laquelle, les sportifs optent pour une hypoxie intermittente pour améliorer leurs adaptations physiologiques face aux exercices qui les attendent [72].

L’hypoxie intermittente renforce le processus de régénération des tissus endommagés à travers la production d’espèces réactives d’oxygène et d’azote. Combinée avec la prise d’arginine, l’hypoxie intermittente intervient dans le processus de réparation et de régénération des tissus. Elle représente de ce fait, une alternative pour stimuler la myogénèse et l’angiogenèse [73] L’hypoxie intermittente entre autres, est impliquée la prise en charge des patients qui ont survécu à la COVID-19 [74].

Les potentialités thérapeutiques de l’hypoxie intermittente cependant, ont été remises en question pour certaines maladies comme l’apnée obstructive du sommeil [24].

  • La population chez qui, l’hypoxie intermittente pourrait être administrée et formes d’administration

Les publications recensées et retenues dans le cadre de cette étude ne semblent pas indiquer un genre ou une classe d’âge en particulier pour pratiquer l’hypoxie intermittente. Elle peut être administrée chez les personnes âgées [75 ; 59 ; 76], les femmes obèses [77] et les obèses atteints du syndrome de l’apnée-hypopnée du sommeil [78]. L’hypoxie intermittente peut être adoptée pour aider les patients, mais aussi des sujets sains, notamment des sportifs de haut niveau pour améliorer leur performance [37 ; 79 ; 80 ; 81 ; 82 ; 83 ; 84 ; 85].

Pourtant, les résultats de l’hypoxie intermittente ne peuvent pas être les mêmes chez toutes les classes d’âge. La production d’erythropoiétine qui accompagne l’hypoxie intermittente et qui agit positivement sur la santé par exemple, est plus élevée chez les jeunes par rapport aux personnes âgées [86].

L’entraînement hypoxique est la forme la plus fréquemment adoptée pour administrer l’hypoxie intermittente aux sujets [59]. Les scientifiques et les médecins russes ont avancé en effet que cette approche thérapeutique permet à l’individu de s’adapter à un stress et d’augmenter par conséquent, la capacité de l’individu à résister à d’autres stress causés par la maladie [24]. Ainsi, cette thérapie non pharmacologique consiste à activer la défense naturelle du corps humain à travers l’adaptation à l’hypoxie intermittente [56].

Il est également possible de faire un entraînement alternant hypoxie et hyperoxie [87]. Cet exercice consiste à respirer un mélange de gaz à des conditions alternées d’hypoxie et d’hyperoxie [88]. Cette approche donne des résultats similaires à ce qui est observé dans le cadre d’un entraînement hypoxique à la différence qu’elle réduit les périodes de réoxygénation. Par conséquent, l’alternance hypoxie/hyperoxie diminue la durée des séances [87]. Un autre avantage de cette approche réside dans le fait qu’il peut être appliqué chez les patients ayant des problèmes cardiaques [88].

En principe, l’être humain ne tolère pas l’hypoxie hypobare car, celle-ci provoque des migraines, des douleurs au niveau de la poitrine, une insuffisance du flux sanguin, des palpitations et un étourdissement. C’est la raison pour laquelle, l’hypoxie est souvent réalisée dans une condition normobare qui facilite la réduction de l’oxygène inspirée dans la pression atmosphérique. Par ailleurs, la normobarie permet de normaliser la pression sanguine chez les patients hypertendus [24]. Les études de Mähler et al. (2018) [89] pourtant, ne permettent pas d’observer des différences significatives entre les entraînements sous des conditions normoxiques ou hypoxiques.

  • L’hypoxie intermittente seule ou complétée par un autre traitement ?

Les effets de l’hypoxie intermittente rapportés dans la littérature sont néanmoins à relativiser dans certains cas. Pour prendre l’exemple de Hayes et al. (2014) [41], l’hypoxie intermittente n’a pas constitué le seul traitement administré aux patients, mais a été combiné avec d’autres exercices notamment, la marche à pied pour améliorer la capacité des personnes présentant une lésion au niveau de leur moelle épinière. Cela rejoint les conclusions de Christiansen et al. (2021) [90] selon lesquelles, les effets de la stimulation corticospinale motoneuronale appariée sur la plasticité synaptique des patients tétraplégiques sont renforcés par l’exposition à une forte hypoxie intermittente (9% d’oxygène pendant une minute puis 20.9% d’oxygène à l’air ambiant pendant une minute également). L’étude de Timon et al. (2021) [91] n’a pas montré une différence particulière entre les personnes âgées qui ont fait un entraînement de résistance en normoxie et en hypoxie sur la prévention de l’inflammation chronique suite à l’avancée en âge.

L’exercice physique combiné avec l’hypoxie intermittente est considéré comme stratégie thérapeutique pouvant être appliqué aux hypertendus, obèses et personnes âgées. Ce résultat est obtenu parce que l’exercice et l’hypoxie intermittente ont des effets synergiques ou complémentaires [59 ; 92]. La synergie entre l’hypoxie intermittente et les exercices centrés sur la tâche n’a pas encore été élucidée, bien qu’une corrélation a été retrouvée chez les patients atteints de troubles moteurs [93].

Outre à cela, des exercices de Pilates sous hypoxie modérée pendant 12 semaines favorisent les fonctions endothéliales et hémorhéologiques des femmes obèses [77]. La combinaison des exercices physiques avec l’hypoxie intermittente permet d’avoir de meilleurs résultats sur la sensibilité des obèses à l’insuline myocellulaire [94]. De même, l’hypoxie intermittente pourrait être associée à un régime alimentaire pour changer le profil de lipide chez les athlètes professionnels en diminuant le taux de cholestérol total et le taux de triglycérides ainsi que de cholestérol LDL [85]. Lorsqu’elle est combinée avec un régime alimentaire à faible calories, l’hypoxie normobare aide à une importante perte de poids chez les obèses [95]. Parfois, l’hypoxie intermittente est réalisée en parallèle avec des exercices pour améliorer les paramètres cardiométaboliques [96]. En tenant compte de ces différentes observations, il est probable que l’hypoxie intermittente renforce les effets des stratégies thérapeutiques traditionnelles [46].

Néanmoins, l’étude de Törpel, Peter et Schega (2020) [97] n’a pas pu déceler une différence significative entre les résultats obtenus chez les sujets soumis à un entraînement de résistance seul et à un entraînement de résistance combiné avec une hypoxie. La force musculaire des sujets était similaire chez les deux groupes, mais il semblerait que l’âge ait été le facteur le plus important. L’entraînement de résistance qu’il soit sous hypoxie ou non s’est avéré bénéfique pour renforcer les muscles chez les personnes âgées. Il en est de même pour les conclusions de Bayer et al. (2019) [76] qui n’avaient pas rapporté d’amélioration concernant l’état de santé et la mobilité suite à un entraînement multimodal seul ou combiné avec une alternance hypoxie/hyperoxie chez les personnes âgées. D’autre part, la performance lors de la réalisation du développé couché n’est pas amélioré par une pratique d’hypoxie intermittente aigue [98].

Welch et al. (2020) [99] ont par ailleurs souligné que l’hypoxie intermittente aigue devrait être répétée à plusieurs reprises chaque jour ou être combinée à une hypercapnie pour induire la plasticité du diaphragme cortical.

  • Fréquence et dosage de l’hypoxie intermittente

Les effets bénéfiques ou délétères de l’hypoxie intermittente dépendent du « dosage » de celle-ci. Les publications ont rapporté les différentes concentrations auxquelles, les patients ou les participants ont été exposés pour obtenir l’effet attendu. Mais d’autres facteurs sont à prendre en compte. L’étude de Viscor et al. (2018) [100] a démontré les différents éléments qui entrent en ligne de compte lorsqu’il s’agit de « dosage » de l’hypoxie intermittente. Certes, les réponses physiologiques sont les mêmes tout comme les molécules qui sont impliquées dans les différents mécanismes physiologiques, mais la réponse dépend des caractéristiques de l’individu notamment sa tolérance à l’hypoxie qui dépend d’autres facteurs comme son activité et son âge. C’est la raison pour laquelle Navarrete-Opazo et Mitchell (2014) [24] n’ont pas conseillé de standardiser les protocoles d’administration d’hypoxie intermittente. Pour les protocoles plus longs, il s’avère utile de surveiller la saturation en oxygène dans le sang, l’électrocardiogramme du patient, sa respiration, sa pression artérielle en vue de prévenir les éventuels effets secondaires [101]. Les risques qui accompagnent le processus d’hypoxie intermittente sont à éliminer ou tout au moins, à contrôler : l’hypertension, la dysréflexie autonome, la neuroinflammation, la gliose réactive et la mort des cellules hippocampales [46].

Navarrete-Opazo et Mitchell (2014) [24] ont approfondi cette notion de dosage dans le cadre de la prise en charge d’un patient par le biais de l’hypoxie intermittente. Ils ont déterminé dans cette optique, que les effets obtenus dépendent du niveau d’hypoxémie qui est souvent exprimé en terme d’oxygène inspiré ou en pourcentage d’oxygène inspiré, la durée de l’hypoxie à chaque épisode, le nombre de cycle d’hypoxie et de réoxygénation (épisodes) par jour, la durée cumulative d’exposition à l’hypoxie intermittente (jour, semaines, mois). Une forte dose d’hypoxie intermittente chronique conduit à l’augmentation du stress oxydatif, une inflammation systémique et active le système nerveux sympathique, puis une hypertension persistente. A l’opposé, une faible dose d’hypoxie intermittente inhibe les mêmes réactions. Il n’empêche qu’une forte dose s’avère indispensable face à certaines maladies [24].

Les conclusions de Navarrete-Opazo et Mitchell (2014) [24] rejoignent celles de Serebrovska, Serebrovska et Egorov (2016) selon lesquelles, une faible dose peut ne pas être suffisante pour déclencher les mécanismes d’adaptation, tandis qu’une forte dose pourrait provoquer des processus pathologiques. Une hypoxie intermittente aigue par exemple, est réalisée pour restaurer la respiration chez les personnes qui ont perdu leur respiration, ou qui souffrent d’une apnée du sommeil, de lésions de la moelle épinière. Les auteurs ont également souligné que le nombre de cycles par jours influence fortement sur les résultats. Plus le nombre de cycles quotidiens est élevé, plus le risque de contracter une maladie augmente [24]. Ainsi, Dale, Mabrouk, Mitchell (2014) [13], proposent une faible dose d’hypoxie intermittente pour restaurer la fonction motrice. Par ailleurs, les auteurs soulignent que cette démarche est non seulement efficace, mais aussi sécurisée.

Il est difficile cependant de déterminer à quel point une hypoxie est dite modérée, faible ou élevée étant donné que différents facteurs entrent en compte : intensité de l’hypoxie, nombre et durée de l’hypoxie, saturation en oxygène. D’autres facteurs peuvent intervenir et déterminer si une hypoxie est faible ou non. Il est même difficile de déterminer si une hypoxie est réellement intermittente car, l’exposition à ce phénomène diffère d’un protocole à un autre. En d’autres termes, il est difficile de quantifier l’hypoxie intermittente [102].

  • Avantages de l’intégration de l’hypoxie intermittente dans les stratégies thérapeutiques

Viscor et al. (2018) [100] parlent de réduction de la dépendance pharmacologique des patients lorsqu’ils optent pour l’hypoxie intermittente. Cette dernière constitue en effet, une approche non agressive pour améliorer l’état de santé des patients. Pour prendre l’exemple de l’asthme bronchique, l’hypoxie intermittente permet d’enlever l’obstruction des voies respiratoires. Par ailleurs, avant même que les potentialités de l’hypoxie intermittente et son mécanisme ne soient révélés, il a été conseillé aux patients présentant des problèmes respiratoires d’aller en haute altitude pour guérir leur mal et c’est la raison pour laquelle, la plupart des sanatoriums ont été installés en montagne [59].

Les points de vue des praticiens sur l’hypoxie intermittente

  • Evaluation des connaissances des participants sur l’hypoxie intermittente

Un seul parmi les sept participants n’avait jamais entendu parler d’hypoxie intermittente. Le reste en a entendu parler, mais seulement une personne avait des idées claires en ce qui concerne l’hypoxie intermittente et son utilisation thérapeutique. Le kinésithérapeute qui travaille dans un centre qui possède un programme de prise en charge des enfants et des adolescents ne savait pas la possible application de l’hypoxie intermittente dans le traitement de l’obésité. Le kinésithérapeute du sport a entendu parler de l’hypoxie intermittente et a observé son application chez les sportifs sans pour autant savoir que celle-ci pouvait être transposée dans le traitement de maladies. Il en est de même pour le kinésithérapeute travaillant dans le domaine de la neurologie et du kinésithérapeute respiratoire.

  • Points de vue des participants sur l’utilisation thérapeutique de l’hypoxie intermittente

Les participants ayant connu le terme hypoxie intermittente mais qui l’ont associé à d’autres applications se sont montrés sceptiques dans la plupart des cas pour adopter cette nouvelle technique. Le kinésithérapeute spécialisé en gériatrie par exemple a montré une forte réticence à appliquer cette hypoxie intermittente chez sa patientèle. Ainsi, elle a dit : « Je trouve que c’est un peu osé de demander çà ! (…) Ben ouais, nos patients manquent déjà d’oxygène. La plupart d’entre eux font de l’apnée du sommeil. En quoi leur enlever plus d’oxygène serait bénéfique pour eux ? » Le kinésithérapeute du sport pour sa part, cherche une preuve scientifique avant de pouvoir prendre une décision ou montrer son avis sur l’utilisation thérapeutique de l’hypoxie intermittente comme il l’affirme dans ses propos : « Est-ce que c’est scientifiquement prouvé ? Parce que la démarche me semble un peu floue ».

Seul le docteur en sciences de la santé a pu donner des réponses claires en ce qui concerne l’hypoxie intermittente et qui la juge indispensable et plutôt efficace dans le traitement de l’anxiété et du trouble du sommeil : « Je me suis intéressé à l’hypoxie intermittente il y a vingt ans de cela, lorsque les industriels ont mis dans le commerce des hypoxicators, des machines sensées mettre en condition hypoxique les sujets. Avant cela, je ne connaissais pas du tout ce que c’était ». Il était le seul à avoir pratiqué l’hypoxie intermittente en combinaison avec le sport et qui a vu par le biais de ses expériences, l’efficacité et la pertinence du choix d’adopter cette technique. Il a affirmé : « Les preuves d’efficacité sont dans la littérature. Y a qu’à aller voir Pubmed. Pour ma part, je n’ai jamais constaté d’effets secondaires ou d’effets indésirables sur cette technique. Depuis 20 ans que je l’utilise, je n’ai rien à signaler. Les risques sont très minimes. Cependant, il faut adapter la technique aux patients. Le but étant de descendre la saturation de l’oxygène à 70-75% de sat., progressivement. » Et il ajoute les détails quant à la réalisation de l’hypoxie intermittente chez ses patients : « Le patient est allongé dans une salle, un masque est appliqué sur la tête du patient. On décline le fauteuil afin qu’il soit à l’horizontale. Puis, je règle les paramètres de telle sorte que le patient atteigne une saturation de 70 à 75%. La séance dure une cinquantaine de minutes ».

La connaissance du terme semble être le fruit du hasard chez les participants. Aucun d’entre eux ne s’est intéréssé en premier lieu à l’hypoxie intermittente pour ses vertus thérapeutiques. Comme l’affirme le kinésithérapeute spécialisé dans la prise en charge de jeunes et d’adolescents obèses : « Oh ! Je lisais des articles et je suis tombé dessus par hasard ». Jusqu’à notre entrevue, ce participant n’a plus eu l’occasion de faire une réflexion sur l’hypoxie intermittente et encore moins de l’expérimenter. Etant donné que les autres répondants n’ont pas laissé entrevoir dans leurs propos des connaissances et des expériences avec l’hypoxie intermittente, il s’avère indispensable de se pencher sur les réponses du seul répondant qui a pu voir les impacts de l’hypoxie intermittente chez les patients pendant vingt ans. Il constitue une personne ressource dont le partage d’expérience pourrait aider au développement de l’hypoxie intermittente en France.

  • Les conditions de transposition de la technique de l’hypoxie intermittente thérapeutique en France

Le seul répondant à avoir eu l’opportunité d’expérimenter l’hypoxie intermittente thérapeutique a confirmé que l’utilisation de cette technique est facile et transposable, puisqu’ « un cabinet à Paris a travaillé sur ce procédé là depuis 8 ans, mais il a fermé ses portes ». Il semblerait alors que les kinésithérapeutes s’investissent pour développer la méthode et que des recherches soient menées : « Il faudrait plus investir dans la recherche. Une entreprise en Suisse est en train de travailler sur un modèle. Le but étant de créer un matériel avec une certification européenne. Cela aidera les professionnels médicaux à reconnaître l’authenticité de la machine ainsi que d’être assuré au cas où il y aurait des effets indésirables car, il n’y a pas d’assurance concernant les machines actuelles, ce qui est encore une fois un frein au développement de la thérapie ».

  • Les possibles obstacles à l’installation et l’application de l’hypoxie intermittente par les kinésithérapeutes

Le premier obstacle qui a été décelé lors des interviews avec les participants a été la méconnaissance par les kinésithérapeutes français de la technique de l’hypoxie intermittente. Les répondants se sont plus penchés sur son application pour le sport, sans pour autant connaître que cela pouvait aussi servir dans la prise en charge des patients. Cette méfiance pourrait influencer leurs perceptions et les conduire à ne pas envisager de recourir à l’hypoxie intermittente. A cela s’ajoute le fait qu’il existe des techniques qui ont montré leur efficacité, ce qui laisse perplexe les observateurs externes notamment, les participants comme ce kinésithérapeute spécialisé dans la prise en charge des obèses qui a dit : « Non, on est aussi axés sur la natation, sur les épreuves de cardio pour les plus âgés. On fait aussi des jeux, il y a plein de procédés. Il ne faut pas oublier que ce sont des gamins qui veulent s’amuser ou bien dans le pire des cas, rester sur leur téléphone ».

Le docteur en science de la santé a identifié le problème financier comme un des principaux obstacles au développement de l’hypoxie intermittente. Il a expliqué : « Le coût de l’appareil est de 20 000 euros, cependant, il y a des consommables et la séance est facturée 60 CHF soit 53 euros. C’est un réel frein au développement de la technique. De plus, pour avoir une vraie efficacité, il faut une utilisation fréquente ce qui représente aussi un coût pour les patients (…) Le coût du produit est assez cher surtout pour les consommables. Pour chaque séance, il faut compter environ 8 euros de consommables. Le patient monopolise une salle pendant une heure. Il doit être au calme sans lumière et décontracter au maximum. Pendant ce temps, je m’occupe de mes autres patients. La séance dure environ 50 minutes ».

  • Nouveaux thèmes émergeant des interviews

Les recommandations et les pistes d’orientation de la recherche et développement sur l’hypoxie intermittente thérapeutique constituent de nouveaux thèmes inattendus qui ont émergé des entretiens. Le docteur en sciences de la santé qui a eu une expérience de vingt ans avec l’hypoxie intermittente a avancé l’importance de la recherche. Par ailleurs, les autres interviewés qui n’ont pas pu donner des réponses claires aux questions qui leur étaient posées montraient aussi de l’intérêt à approfondir et à trouver des preuves concernant l’efficacité de l’hypoxie intermittente dans la stratégie thérapeutique.

Les kinésithérapeutes jouent un rôle important dans le développement de cette technique puisque les populations qui la pratiquaient notamment les sportifs tendent à la délaisser. Les caractéristiques du kinésithérapeute renforcent cette place du kinésithérapeute dans le développement de l’hypoxie intermittente : « Les kinés sont les mieux placés pour utiliser ce type de matériel car, ils sont à la frontière entre le médicale et le préparateur sportif. De plus, l’hypoxie intermittente peut être utilisée dans plusieurs domaines dont le diabète, les personnes âgées (cardioprotection je veux dire), la BPCO, la réathlétisation et le conditionnement à l’effort, l’obésité et tout un tas d’utilisation que le kiné pourrait mettre à profit ».

La recherche n’est pas uniquement orientée vers la recherche de preuves quant à l’efficacité de l’hypoxie intermittente thérapeutique, mais aussi la création de matériels abordables pour rendre cette technique plus accessible aux personnes qui en ont besoin. Ainsi, le docteur en sciences de la santé a dit : « Il faudrait qu’on puisse créer du matériel tout aussi efficace à moindre coût certifié par l’Union Européenne. Je travaille beaucoup avec Pr V…. Il est dans plusieurs études concernant l’hypoxie intermittente, et nous sommes en train de développer des guidelines afin de reconnaître au mieux la technique dans le domaine thérapeutique. Je parle bien sûr d’hypoxie thérapeutique ».

Discussion

Les études recensées dans le cadre de la revue systématique sont toutes récentes et ne permettent pas encore d’avoir assez de recul par rapport aux potentialités détenues par l’hypoxie intermittente en tant que thérapie ou perspective pour les pratiques kinésithérapiques en France. Si l’hypoxie intermittente présente des atouts potentiels pour constituer une stratégie thérapeutique pour prévenir et/ou lutter contre diverses maladies, sa mise en œuvre demande la réalisation d’études ultérieures destinées à résoudre le problème relatif à sa quantification. Ce problème a été déjà rapporté dans la littérature et confirmé par les interviews.

Nous avons pu démontrer aussi lors de la revue systématique que si plusieurs études mettaient en relief les avantages de l’hypoxie intermittente, certaines études tendaient aussi à prouver le contraire. Il semblerait que l’hypoxie intermittente ne conduit pas forcément aux résultats attendus comme le renforcement musculaire chez le sujet. Vu sous cet angle, nous pourrions être tentés de relativiser les apports de l’hypoxie intermittente par rapport ou en complément d’autres pratiques kinésithérapiques. Ceci pourrait être la raison pour laquelle, la plupart des participants se sont montrés réticents à adopter cette nouvelle approche alors que les anciennes stratégies s’avéraient efficaces aussi. Une nouvelle approche encore méconnue en France pourrait être source de résistance au changement de la part des kinésithérapeutes. Dans le domaine de la santé, cette résistance au changement est liée à plusieurs facteurs : la résistance pour des raisons morales et éthique, le manque d’assurance concernant la sécurité du patient, le souci de prodiguer un soin de bonne qualité, ainsi que les questions relatives à l’intimité du patient et à sa dignité [103].

L’adoption de l’hypoxie intermittente par les kinésithérapeutes Français demande alors une certaine campagne de sensibilisation, d’information et de partage afin que chaque praticien puisse se familiariser avec la méthode. Cela est à associer avec la recherche qui va apporter la preuve de l’efficacité de la méthode par rapport à d’autres stratégies thérapeutiques et persuader les kinésithérapeutes sur le fait que l’hypoxie intermittente ne comporte pas de risque lorsqu’elle est appliquée à des fins thérapeutiques. Outre à cela, la mise en œuvre de l’hypoxie intermittente en France pourrait causer des changements de points de vue et de manière de faire. Ainsi, il pourrait être intéressant de gérer ce changement et d’accompagner les kinésithérapeutes, mais aussi les patients et leurs familles à connaître et à appliquer l’hypoxie intermittente thérapeutique.

Les propos du participant ayant partagé son expérience avec l’hypoxie intermittente a permis de démontrer que l’installation et la mise en œuvre d’une hypoxie intermittente thérapeutique en France, demande un certain investissement non seulement d’ordre financier, mais aussi en matière de ressources humaines et de matériels puisqu’il n’existe pas encore de protocoles clairement définis pour mener à bien cette opération. Une étude menée sur les obstacles à la mise en œuvre d’une nouvelle approche de prévention des troubles musculo-squelettique a recensé plusieurs éléments pouvant porter préjudice à l’adoption de la nouvelle technique : manque de temps, de ressources, de communication, de support managérial, d’engagement, de la participation, mais aussi faille au niveau des connaissances et de la formation des praticiens qui vont utiliser la nouvelle technique. Il y a aussi les limites de chaque méthode [104]. Ces différents manques et incertitudes peuvent conduire à la peur d’adopter l’hypoxie intermittente d’où l’importance de mener des recherches, certes, mais surtout de rassurer les kinésithérapeutes que l’hypoxie intermittente pourrait être une alternative probable.

Conclusion

La présente étude constitue la première démarche exploratoire ayant pour but de développer l’hypoxie intermittente thérapeutique en France. Cette technique, bien qu’ayant fait sa preuve ailleurs, reste toujours peu connue des kinésithérapeutes français. Si l’hypoxie intermittente possède des atouts indéniables dans le domaine thérapeutique, force est de constater que plusieurs kinésithérapeutes ne détiennent pas de suffisamment de connaissances leur permettant d’appliquer la technique. De plus, l’installation d’une plateforme permettant d’appliquer l’hypoxie intermittente aux patients coûte chère. Il semblerait qu’il est indispensable de faire des partages de connaissances entre les professionnels de santé pour optimiser la prise en charge du patient et pour mener à bien l’hypoxie intermittente thérapeutique. Si l’hypoxie intermittente a gagné du terrain dans les pays anglo-saxons, plusieurs efforts doivent être fournis pour pouvoir l’implanter en France.

Cette étude a permis de montrer les opinions et les failles rencontrées par les kinésithérapeutes dans la mise en application de l’hypoxie intermittente. Elle a confronté les résultats obtenus par les pays anglo-saxons, publiés dans les publications ayant été retenues pour cette étude, avec les points de vue des kinésithérapeutes Français. Par conséquent, il est possible d’identifier toutes les failles rencontrées par les kinésithérapeutes et de prendre des décisions. Mais cette étude comporte également quelques limites. Du fait de la conjoncture actuelle (crise sanitaire), les entretiens n’ont pas tous pu être menés en face-à-face, mais à distance. Il n’en demeure pas moins que les données ont pu être collectées.

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